jeudi, mars 28, 2024
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Commercialisation de la crevette : les inventaires de 2016 dictent une baisse de prix

Après les prix record versés aux pêcheurs en 2016, les usines gaspésiennes de transformation de crevette doivent écouler des inventaires pendant une partie de 2017, ce qui explique en partie l’ajustement à la baisse des prix au débarquement cette année.

Les usines doivent aussi s’ajuster au fléchissement de 15% des contingents dans les deux principales zones de captures fréquentées par les crevettiers gaspésiens, les zones d’Anticosti et de Sept-Îles.

De plus, la saison a démarré avec sept semaines de retard par rapport au début officiel du 1er avril, en raison de longues négociations entre les usines de Pêcheries Marinard et Crevette du Nord Atlantique d’une part, et les pêcheurs du Grand Gaspé d’autre part.

Le prix au débarquement pour la grosse crevette a été fixé à 1,19 $ la livre, à 0,99 $ pour la moyenne et 0,85 $ pour la petite. En 2017, ces prix avaient été établis à un niveau historique de 1,50 $, 1,20 $ et 1,00 $ la livre respectivement.

Pascal Noël, président et directeur général de Pêcheries Marinard, de Rivière-au-Renard, précise que le contexte de 2017 impose des modifications dans l’exploitation mais il parle aussi de certains facteurs qui ont atténué ces changements.

«C’est sûr qu’il faut réorganiser toute notre production. On tente de combler avec une ligne de réemballage avec petit format. Ça augmente la période de travail de notre main-d’œuvre. Le fait que Terre-Neuve vient juste d’ouvrir fait qu’on a pu récupérer du volume. Les glaces et la guerre des prix entre pêcheurs et producteurs ont retardé l’ouverture de la pêche là-bas. Des volumes ont été livrés chez nous. Il y a 2,3 millions de livres transformées à notre usine et nous prévoyons en traiter 10 millions. La saison est jeune», précise M. Noël.

Lui et son équipe ont conséquemment fait des ajustements de façon à limiter l’impact imposé par un début de saison assez singulier. Un fort démarrage pour les captures réalisées à l’île d’Anticosti a facilité la transition.

«Les sept semaines de retard vont seulement prolonger la saison. Il n’y a maintenant pas d’inquiétude pour sécuriser cette saison. Nous avons aussi récupéré un peu de volume du Nouveau-Brunswick, à cause d’une tempête et d’une panne de courant qui a duré deux ou trois jours», note M. Noël à propos d’un événement météorologique survenu le 18 mai dans la Péninsule acadienne.

Les débuts de saison dans la crevette sont toujours caractérisés par un engouement des consommateurs pour la crevette fraîche. Le retard de sept semaines dans le début de la transformation n’a toutefois pas eu d’impact majeur du côté de Pêcheries Marinard, assure Pascal Noël.

«Dans le marché de la crevette fraîche, les pertes d’avril sont récupérées en novembre et décembre. Aussi, depuis deux ou trois ans, on remarque que les captures d’avril ne sont plus les mêmes. Les prises sont meilleures à la mi-mai et à la fin de mai», dit-il.

La présence d’inventaires en début de saison complique la tâche des usines de transformation.

«On avait beaucoup d’inventaires dans la petite et la moyenne crevette. Et oui, ils étaient élevés. Pour la petite, ça va prendre encore du temps avant de l’écouler. Dans le golfe, la crevette a rapetissé aussi, ce qui explique l’abondance», souligne Pascal Noël.

Les usines doivent composer avec les subtilités de la demande selon les pays, qu’il s’agisse des États-Unis, de l’Europe, où l’Angleterre prend beaucoup de place, et du Canada.

«Dans la petite et la moyenne crevette, c’est moins fort, la demande. Dans la grosse, ça passe bien. Globalement, la demande est égale mais on est en compétition avec la grosse crevette d’eau chaude, qui est souvent en spécial. Les chaînes ont longtemps boudé la crevette du Québec mais le prix est plus accessible (actuellement) pour le consommateur moyen. Il faut prendre le reste», note M. Noël.

Entre la fin de 2014 et le milieu de 2016, le prix de la crevette nordique a connu une hausse vertigineuse à l’échelle mondiale. Les prix versés aux pêcheurs en 2017 en Gaspésie témoignent d’une baisse de 20% pour la grosse et la moyenne crevette, et de 15% pour la     petite. Ces prix traduisent la réalité des marchés, assure Pascal Noël.

«On fait ce qu’il faut pour que ça corresponde le plus à la réalité du marché, mais on (crevettiers et dirigeants d’usines) n’a pas toujours la même lecture, et c’est ce qui a prolongé la période de négociations ce printemps. Le prix du marché reflète bien ce qu’on a négocié. Le marché québécois est un petit marché mais il est aligné sur les autres marchés», analyse M. Noël.

En 2017, le taux de change est très favorable aux échanges avec des clients américains. Est-ce un avantage pour Pêcheries Marinard?

«Ça dépend des marchés visés. Comme Crevette du Nord Atlantique (l’usine voisine, à l’Anse-au-Griffon), nous vendons beaucoup en Europe, dont en Angleterre. La livre sterling a perdu des plumes. Les conditions économiques, et le BREXIT (la sortie des États-Unis de l’entente portant sur l’espace économique européen) n’ont pas aidé leur devise et ce sont des gros consommateurs de crevette nordique. La dépréciation de la livre n’aide pas notre marge bénéficiaire quand on vend en Angleterre», explique Pascal Noël.

Les crevettes transformées à Pêcheries Marinard ne restent pas longtemps sur place, qu’elles soient vendues ou non.

«Les inventaires ne restent pas élevés dans nos locaux d’entreposage. Nous n’avons pas assez de place. Nos produits sont transportés à Halifax ou à Montréal et de là, vers l’Europe et chez les grossistes ou les clients. Notre proportion de ventes en Europe est de 75 à 78%. Le reste, ou presque, est écoulé sur les marchés québécois et canadien. Moins de 5% de notre production est vendue aux États-Unis. Chacun a ses niches de marchés. On a beaucoup d’accréditation avec des grosses chaînes européennes. Les Européens sont ce que qu’on appelle des «acheteurs au conteneur». En Amérique du Nord, on retrouve surtout des acheteurs à la palette. Il y a de 20 à 24 palettes dans un conteneur, selon la grandeur. On regarde de plus en plus vers les États-Unis mais on aime bien l’Europe. C’est un marché moins saccadé que les autres», analyse M. Noël.

Est-ce que 2017 présente un défi particulier? «C’est une année où on doit transiger avec moins de volume et elle a commencé sept semaines plus tard. On pensait payer un peu moins cher que le prix négocié en mai. Notre lecture n’était pas la même. La zone de Sept-Îles est plus ardue pour les captures mais on espère que ça va se rétablir en fin d’été et à la fin de la saison», résume Pascal Noël.

Près de 200 travailleurs gagnent leur vie à Pêcheries Marinard.

TRANSFORMATION – page 8 – Volume 30,3 – Juin-Juillet-Aout 2017

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Gilles Gagné
Gilles Gagné, né à Matane, le 26 mars 1960. J'ai fait mes études universitaires à Ottawa où j'ai obtenu un baccalauréat avec spécialisation en économie et concentration en politique. À l'occasion d'une offre d'emploi d'été en 1983, j'ai travaillé pour Pêches et Océans Canada comme observateur sur deux bateaux basés à Newport, deux morutiers de 65 pieds. Le programme visait l'amélioration des conditions d'entreposage des produits marins dans les cales des bateaux et de leur traitement à l'usine. Cet emploi m'a ouvert des horizons qui me servent encore tous les jours aujourd'hui. En 1989, après avoir travaillé en tourisme et dans l'édition maritime à Québec, je suis revenu vivre en région côtière et rurale, d'abord comme journaliste à l'Acadie nouvelle à Campbellton. C'est à cet endroit que j'ai rédigé mes premiers textes pour Pêche Impact, à l'été 1992. Je connaissais déjà ce journal que je lisais depuis sa fondation. En octobre 1993, j'ai déménagé à Carleton, pour travailler à temps presque complet comme pigiste pour le Soleil. J'ai, du même coup, intensifié mes participations à Pêche Impact. Je travaille également en anglais, depuis près de 15 ans, pour l'hebdomadaire anglophone The Gaspé SPEC et je rédige l'éditorial du journal Graffici depuis 2007.
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