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Les captures de homard demeurent élevées, mais le prix moyen au débarquement est en baisse

Les pêcheurs de homard des Îles-de-la-Madeleine se dirigent vers une deuxième saison record consécutive. Après six semaines de pêche, leurs débarquements dépassaient les 7,9 millions de livres, selon les données préliminaires de Pêches et Océans Canada; ce qui représente une hausse de 12 % par rapport à la même période de l’an dernier. On se rappellera que la saison 2017 s’était soldée par un volume inégalé de près de 9,3 million de livres.

«La saison est excellente!, se réjouit Marc Landry, capitaine du MARIBELLE de l’Étang-du-Nord. Mes prises sont un petit peu supérieures à l’an passé, alors c’est positif. On se croise les doigts pour que ça continue sans qu’on ne soit affectés par les baleines», souligne-t-il, compatissant avec la moitié des pêcheurs gaspésiens qui ont été privés de leurs trois dernières semaines de pêche.

«Si on devait fermer la pêche à cause des baleines, pour une petite communauté comme les Îles, ce serait un fléau national!, enchaîne Charles Poirier de la Pointe-Basse. C’est vraiment déplorable de la part du MPO (ministère des Pêches et des Océans) de faire un pareil affront aux pêcheurs.» Cela dit, ce capitaine du BAY CATCHER, qui qualifie ses prises de «très, très bonnes», note que le temps frais pour la saison est favorable à la pêche au homard.

FROID ET VENTEUX

«Côté température, on n’a pas été gâtés; c’est pas chaud avec la fraîcheur du nord-est, précise Jean-Eudes Lapierre, capitaine du JEAN-LÉON de Cap-aux-Meules depuis 23 ans. Mais c’est effectivement idéal pour les captures. Si ça réchauffe trop vite ce n’est pas bon; ça fait ça fait «sheller» le homard.»

«C’est une bonne année, sauf que   c’est venteux, poursuit Steve Turnbull de Grosse-Île, capitaine du SUNSET COVE. Ouf! Le vent nous vient de partout!» D’ailleurs, le vent a fait perdre quatre journées de pêche en six semaines à son confrère de Pointe-aux-Loups, Laurent Bénard, capitaine de L’ARYANIK. Ce havre de pêche situé du côté nord de l’archipel est désavantagé par l’abri inefficace de sa jetée, explique-t-il. «Certaines journées, il nous faut attendre 11 heures, midi pour que la mer se calme avant de sortir. Mais les prises sont intéressantes. Ce n’est pas extraordinaire; mais c’est bon. C’est stable depuis le début.»

PRIX EN BAISSE

Pour sa part, Lauréat Déraspe de Grande-Entrée, qualifie la température de pourrie, même s’il n’avait manqué aucune journée de pêche aux deux tiers de sa saison. «On a toujours pêché, mais il vente tout le temps. Et, comme on a juste neuf semaines de pêche, il faut forcer un peu», indique le capitaine du SIMON-JACQUES II. Cela dit, monsieur Déraspe et ses confrères déplorent la baisse du prix versé à quai par rapport à l’an dernier. «On fait beaucoup moins d’argent», dit-il.

Selon les données de l’Office des pêcheurs de homard des Îles-de-la-Madeleine, l’écart avec la balise de référence du prix du marché du Seafood Price Current, inscrite au plan conjoint, et le prix payé par les acheteurs, varie entre 98 sous la livre pour la première semaine de pêche et 17 sous pour la sixième. Il en résulte un prix moyen pondéré de 6,14 $, contre 6,71 $ à pareille date l’an dernier. Il s’agit d’une baisse de 8,5 %.

«Le prix est un peu moins bon, mais on n’a pas le choix de vivre avec», commente Hugo Bourgeois, propriétaire du MARIE-HUGO de Millerand, qui qualifie son bilan de «pas mal», jusqu’à présent. «Ce n’est pas très agréable sur l’eau parce qu’il ne fait pas beau souvent, mais ça n’affecte pas mes captures, ni mes journées de pêche», dit-il.

Marie-Hélène Cormier de Havre-Aubert, capitaine du SHELL HUNTER depuis sept ans, dit avoir manqué deux jours de pêche en six semaines à cause du vent. «On n’a pas beaucoup de répit, dit-elle. C’est plus froid que d’habitude; on a encore nos tuques sur la tête et les gilets sur le dos à la mi-juin.» Malgré tout, l’augmentation de ses prises se compte en milliers de livres. «C’est sûr que pour le prix, on aimerait toujours qu’il soit plus haut, mais l’un dans l’autre, un petit peu plus de homard, ça compense la baisse.»

Son collègue de l’Île d’Entrée, Brenton Clarke, affirme lui aussi que ses captures sont en hausse de quelques milliers de livres par rapport à la même période de l’an dernier. «Plus il fait froid, mieux c’est pour le homard, affirme le capitaine du CLARKE’S PRIDE. Mais pour le prix, c’est à se demander pourquoi on verse l’équivalent de quatre sous la livre à l’Office des pêcheurs de homard. Ça ne nous rapporte pas autant que ça le devrait», tranche-t-il.

AJUSTEMENT

De leur côté, les représentants de l’Office et de l’Association québécoise de l’industrie de la pêche s’entendent pour dire que la diminution du prix payé au débarquement par rapport à 2017 s’explique par l’abondance de l’offre partout en Atlantique. «Il y a beaucoup de homard sur le marché, souligne le directeur général de l’AQIP, Jean-Paul Gagné. C’est le jeu de l’offre et de la demande. C’est une nouvelle saison record pas seulement qu’aux Îles-de-la-Madeleine!»

Cela dit, pour donner suite à une recommandation de la Régie des marchés agricoles et alimentaires, dans sa décision arbitrale sur le prix de la saison 2017 rendue la veille de la mise à l’eau des cages 2018, les deux partis tentent d’en venir à une entente pour définir un nouveau modèle d’ajustement, lorsque l’écart est trop important entre le prix de vente des acheteurs et la référence du marché. «L’adoption de la balise du Seafood Price Current (une référence du marché américain) date de 2005, explique l’avocat des pêcheurs, Claude Régnier. Le marché a évolué, les prix des pêcheurs ont évolué, et les proportions des différentes tailles des crustacés ne sont plus les mêmes qu’elles étaient», dit-il.

À ce propos, la négociation évolue bien, conviennent messieurs Gagné et Régnier. L’Office a retenu les services d’une firme externe spécialisée en agroalimentaire, Forest Lavoie Conseil, pour mettre cette balise à jour et son rapport sera déposé en octobre. Son adoption ne sera donc inscrite que dans la convention de mise en marché 2019. Ainsi, pour 2018, une négociation parallèle est en cours. «Nous essayons d’éviter de nous retrouver en arbitrage, affirme le porte-parole de acheteurs, parce que ça en laisse toujours un de mécontent. Alors on est mieux de s’entendre et on verra, cet automne, pour le futur.»

La négociation est plus ardue, cependant, les deux parties ne s’entendant toujours pas, après trois rencontres, sur le prix de référence à utiliser. «Nous cherchons une solution mitoyenne pour 2018; on   essaie!, affirme Claude Régnier. Mais nous assistons à un dialogue de sourds dont les arguments sont difficiles à saisir.»

LES ÎLES-DE-LA-MADELEINE – page 2 – Volume 31,3 – Juin-Juillet-Aout 2018

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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