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Les homardiers gaspésiens s’entendent sur une augmentation de la taille légale minimale

Les détenteurs gaspésiens de permis de capture de homard ont adopté en majorité une hausse de la taille minimale légale de crustacé applicable à la saison 2018. Cette taille légale passera de 82 à 82,55 millimètres au céphalothorax, une décision qui devrait avoir un effet positif sur la ponte.

Les homardiers évoluant entre Mont-Louis et Cap Gaspé sont exclus de l’application de cette mesure puisqu’ils avaient adopté préalablement une taille légale de 83 millimètres. Pour le secteur compris entre Cap Gaspé et Miguasha, l’augmentation de la mesure à 82,55 millimètres avait été refusée lors d’une rencontre de travail tenu au début de 2017. La rencontre similaire de février 2018 a toutefois débouché sur une acceptation.

«L’augmentation de la taille à 82,55 confirme que tous les homards vendus auront un poids minimal d’une livre, ce qui assure leur entrée aux États-Unis sans se faire coller (refuser) à la frontière. C’est la taille légale aux États-Unis, 82,55 millimètres», précise O’Neil Cloutier, directeur du Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie.

«On va revoir en 2020 les effets de cette augmentation et en même temps analyser l’opportunité de monter encore un peu, à 83 millimètres», ajoute-t-il.

Les homardiers de la Gaspésie n’avaient pas augmenté la taille légale de capture de leur crustacé depuis 2003. Entre 1997 et 2003, ils avaient augmenté cette jauge d’un millimètre à tous les deux ans, et la taille légale était ainsi passée de 78 à 82 millimètres.

«Le but était alors de 83 millimètres mais les pêcheurs n’arrivaient pas à bien vivre de la ressource à l’époque et il y avait eu une pause», note M. Cloutier.

La pause a duré 15 ans. Les mesures adoptées à compter de 1998 ont donné les résultats escomptés, bien qu’au prix de plusieurs sacrifices. Les homardiers gaspésiens ont collectivement triplé leurs prises au cours de la dernière décennie même s’ils ont significativement réduit depuis 20 ans leur capacité de pêche par le biais de rachats de permis, d’une diminution du nombre de casiers en mer par pêcheur et d’une diminution du nombre de jours de pêche.

«On avait conservé la possibilité d’augmenter la taille légale dans notre plan soumis au MSC (la certification obtenue par les homardiers auprès du Marine Stewardship Council). C’est une mesure qui renforce notre structure de taille. Le homard sera plus gros. Ça ne touche pas une grande partie du stock. L’effet sera de moins de 5% de pertes dans la pêche. Ça touche 60% de femelles et 40% de mâles et la ponte sera supérieure», analyse O’Neil Cloutier.

Les homardiers ont aussi apporté des modifications à la taille maximale légale du homard dans certains secteurs du littoral gaspésien. Jusqu’en 2017, la taille maximale de 145 millimètres au céphalothorax était appliquée seulement dans la zone 20, de Cap Gaspé à Bonaventure, le long de la côte sud gaspésienne. Dans les zones 19, entre Cap Gaspé et Mont-Louis, et 21, de Bonaventure à Miguasha, la taille maximale était de 155 millimètres en 2017.

«On voulait 145 millimètres partout. Une étude a été menée l’an passé et 32 000 homards ont été mesurés dans le secteur de Forillon, et 35 000 dans la Baie des Chaleurs. Réduire la taille maximale ne touchait que 0,5% des homards. La mesure passera à 150 millimètres en 2018 pour les zones 19 et 21, puis à 145 millimètres en 2019. Le but est de laisser les plus gros géniteurs à l’eau», note M. Cloutier.

Il est généralement admis que les plus gros géniteurs produisent des homards juvéniles plus robustes et que leur taux de survie est supérieur.

Les homardiers gaspésiens tentent d’autre part de convaincre le ministère fédéral des Pêches et des Océans de mettre un terme à l’utilisation de dragues pour capturer le concombre de mer.

«On demande au Ministère de cesser cette pratique se servant d’une drague à pétoncle modifiée. C’est une grosse problématique. On a développé une récolte avec l’engin le plus destructeur au monde. Quand on prend des roches avec une drague, il y a un sérieux problème. Ça veut dire qu’on racle très fort pour déloger les concombres de mer, qui se fixent sur le fond. Les permis de capture sont encore exploratoires. Il est temps de faire demi-tour. Ce n’est pas trop intelligent, en 2018, d’assister à ce genre de pratique», affirme M. Cloutier.

Pêches et Océans Canada a délivré une demi-douzaine de permis exploratoires de capture de concombre de mer. Ils sont essentiellement accordés à des autochtones, et touchent le côté nord de la Gaspésie.

«Comment concilier la création prochaine d’une aire de protection marine, le Banc des Américains, si on pratique une pêche destructrice près de la tête de cette zone? Les homardiers ont obtenu leur certification MSC en 2015; on nous demande de cerner l’impact potentiel d’autres activités et on va laisser une drague passer dans l’habitat du homard? Ça n’a pas de sens», tranche O’Neil Cloutier.

En ce qui a trait aux baleines noires, les homardiers auront «des instructions aussi. Il y aura une fiche à leur sujet dans le journal de bord. Les homardiers pêchent dans de faibles profondeurs. On ne les voit pas, ou pas souvent. On nous demandera de les signaler, probablement pour trouver les voies de migration», explique-t-il.

Par ailleurs, le ministère des Pêches et des Océans va mettre sur pied une pêche expérimentale du homard en 2018 entre Rivière-à-Claude, à l’est de Sainte-Anne-des-Monts, et la rivière Tartigou, près de Baie-des-Sables, à l’ouest de Matane. «C’est pour vérifier l’abondance de l’espèce dans cette zone», signale M. Cloutier.

La date d’ouverture de la capture du homard dans la majeure partie de la zone 20, le centre de la côte sud de la Gaspésie, est pour le moment fixée au 21 avril. «Il y aura plusieurs appels avant de confirmer cette date, surtout pour vérifier l’état des glaces», conclut O’Neil Cloutier.

LA GASPÉSIE – page 22 – Volume 31,1 – Février-Mars 2018

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Gilles Gagné
Gilles Gagné, né à Matane, le 26 mars 1960. J'ai fait mes études universitaires à Ottawa où j'ai obtenu un baccalauréat avec spécialisation en économie et concentration en politique. À l'occasion d'une offre d'emploi d'été en 1983, j'ai travaillé pour Pêches et Océans Canada comme observateur sur deux bateaux basés à Newport, deux morutiers de 65 pieds. Le programme visait l'amélioration des conditions d'entreposage des produits marins dans les cales des bateaux et de leur traitement à l'usine. Cet emploi m'a ouvert des horizons qui me servent encore tous les jours aujourd'hui. En 1989, après avoir travaillé en tourisme et dans l'édition maritime à Québec, je suis revenu vivre en région côtière et rurale, d'abord comme journaliste à l'Acadie nouvelle à Campbellton. C'est à cet endroit que j'ai rédigé mes premiers textes pour Pêche Impact, à l'été 1992. Je connaissais déjà ce journal que je lisais depuis sa fondation. En octobre 1993, j'ai déménagé à Carleton, pour travailler à temps presque complet comme pigiste pour le Soleil. J'ai, du même coup, intensifié mes participations à Pêche Impact. Je travaille également en anglais, depuis près de 15 ans, pour l'hebdomadaire anglophone The Gaspé SPEC et je rédige l'éditorial du journal Graffici depuis 2007.
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