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Pêche au homard : l’optimisme est de mise pour 2018

C’est avec confiance que les pêcheurs de homard des Îles-de-la-Madeleine ont pris la mer, le dimanche 6 mai, avec une journée de retard en raison de vents violents, pour tendre les 273 casiers autorisés à leur permis. «Je suis toujours optimiste en début de saison, affirme Charles Poirier, capitaine du BAY CATCHER de la Pointe-Basse et président du Rassemblement des pêcheurs et pêcheuses des côtes des Îles. Les relevés scientifiques de l’année passée, à l’automne, étaient favorables; la ressource est bonne encore. Et les prix sont bien cotés en Nouvelle-Écosse, donc, ça devrait être une bonne année encore, tant pour les prises que pour les prix. Ça devrait être semblable à 2017», résume-t-il.

NON À UNE BAISSE DE COTISATION

D’autre part, pour la 27e année consécutive depuis l’adoption du Plan conjoint de homard des pêcheurs des Îles-de-la-Madeleine, en 1991, il a été décidé que la cotisation des 325 membres de l’Office des pêcheurs de homard de l’archipel resterait stable à quatre sous la livre, pour l’année 2018. En assemblée générale annuelle, à la mi-mars, une proposition de la réduire de moitié cette contribution, initiée par un petit groupe supporté par l’Association des pêcheurs propriétaires des Îles-de-la-Madeleine, a été battue à 63 voix contre 16.

L’avocat de l’Office, Claude Régnier, explique que l’argument voulant qu’il soit difficile de justifier une réserve de 423 000 $ ne tient pas la route. «La norme, selon la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, l’objectif souhaité, c’est d’avoir un coussin d’une fois et demi à deux fois ses revenus annuels», explique-t-il.

En 2017, l’Office a enregistré un excédent de revenus sur les dépenses de près de 213 000 $, contre une perte de 740 $ l’année précédente. Cela illustre les débarquements exceptionnels de près de 9,3 millions de livres, souligne Me Régnier. «La moyenne des revenus de l’Office, au cours des derniers 10 ans, pour la période 2008-2017, a été de 264 000 $», précise-t-il.

D’ailleurs, l’Office compte utiliser ses surplus à bon escient pour améliorer les conditions de mise en marché du crustacé. Son président, Pascal Chevarie, vise, entre autres, la réalisation d’une étude pour identifier les marchés les plus performants et pour cibler des stratégies de pénétration. «Notre objectif premier est d’obtenir un prix qui tienne compte de la valeur du homard sur les marchés, dit-il. Nous voulons aussi augmenter la visibilité de notre produit.»

De plus, l’Office des pêcheurs de homard des Îles veut mettre à jour les données de pondération du Seafood Price Current, qui servent de valeur témoin au prix du marché dans ses négociations avec les acheteurs. «Nous voulons aussi établir des liens avec les autres organisations de pêcheurs des Maritimes, pour obtenir une transmission d’information de qualité sur les prix payés à quai un peu partout; pour être sûrs que ce qu’on entend, ce sont les vrais chiffres», précise M. Chevarie.

BATAILLE JURIDIQUE

Par ailleurs, dans l’attente d’une décision arbitrale de la Régie des marchés agricoles et alimentaires sur le prix plancher de la saison 2017, l’Office se prépare également à une bataille devant les tribunaux supérieurs, advenant une ordonnance qui lui soit favorable. «Les acheteurs nous ont déjà prévenus que, s’ils sont insatisfaits de la décision de la Régie, ils porteront le litige jusqu’en Cour suprême s’il le faut, rappelle Claude Régnier. Ça pourrait coûter très cher!»

«Ça fait qu’on se prépare pour ça, enchaîne Pascal Chevarie; on se prépare à parer les coups. Si on avait baissé la cotisation à deux sous, on ferait des déficits de 50 000 $ – 60 000 $ par année, avec nos dépenses qui s’élevaient cette année à 160 000 $, précise-t-il. Et, si les acheteurs savaient qu’on n’a pas d’argent, ils en profiteraient. Avec notre réserve, on est capables d’aller loin.»

Entretemps, pour la saison de pêche 2018, la convention de mise en marché est reconduite puisqu’il n’y a eu aucune dénonciation, en date du 31 décembre dernier, ni de la part de l’Office, ni de la part de l’Association québécoise de l’industrie de la pêche qui représente les six acheteurs inscrits au plan conjoint. «La crainte de l’Office, c’est que l’AQIP va continuer à payer les pêcheurs en fonction d’un pourcentage des déclarations de vente des acheteurs, et non pas en fonction du Seafood Price Current, comme le prévoit la convention, indique Me Régnier. Comme ça, ils se gardent une marge bénéficiaire de 15 %. Parce que peu importe le prix du marché, leur calcul donne généralement une marge bénéficiaire de 15 %.»

BILAN SW NOVA

Parallèlement, du côté du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, où la pêche d’hiver tire à sa fin, les débarquements de homard ont enregistré une baisse de 30 % à 40 % de janvier à la fin avril, par rapport à la même période l’an dernier, rapporte Stewart Lamont, directeur général de Tangier Lobster, près de Halifax. Il dit que ce sont les forts vents qui ont limité les sorties en mer au cours de ces quatre mois. «L’an dernier, les bateaux pouvaient pêcher sur une base relativement régulière, explique l’acheteur néo-écossais. Mais cette année, il y a eu des vents extrêmes. Il n’a pas fait si froid et nous n’avons pas eu d’extraordinaires chutes de neige ou de glace, mais nous avons eu des vents incroyables à compter de la mi-janvier. Et ils n’ont commencé à s’estomper que dans les derniers jours d’avril!»

Cette baisse de l’offre hivernale du homard de la Nouvelle-Écosse a fait monter entre 15 $ et 18 $ la livre le prix de vente aux grossistes, et ce, sans compter les frais de transports, de douane et de distribution, souligne M. Lamont. Cette très forte valeur a provoqué une résistance du marché et, donc, une légère baisse de la demande, dit-il. «L’an dernier, à ce temps-ci, le marché était un petit peu plus fort. Nous avions un meilleur taux de change, il y a un an, aujourd’hui, et le marché était un peu plus fort et un peu plus en demande. Alors, je dirais que le marché présentement est OK; ce n’est pas super, mais ce n’est pas terrible non plus.»

Cela dit, le prix versé à quai au sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, où la pêche se poursuit jusqu’au dernier jour de mai, variait entre  8,25 $ et 9 $ la livre à la fin avril. Or, avec le début de la pêche printanière ailleurs au Canada atlantique, qui fait quadrupler le nombre de pêcheurs sur l’eau, Stewart Lamont prévoit qu’il passera sous la barre des 7 $.

LES ÎLES-DE-LA-MADELEINE – page 12 – Volume 31,2 – Avril-Mai 2018

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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