Fruits de Mer Madeleine prend les devants pour contrer la pénurie de main-d’œuvre. L’entreprise de transformation de produits marins de l’Étang-du-Nord a annoncé, le 1er octobre, une deuxième bonification salariale depuis le début de l’année 2018, après une première augmentation de 65 cents l’heure entrée en vigueur le 1er avril. Elle a ainsi fait passer de 13,50 $ à 15 $ l’heure, le salaire minimum de ses travailleurs saisonniers.
Pierre Déraspe, directeur général de Fruits de Mer Madeleine, estime l’investissement entre 200 000 $ et 300 000 $ par année, selon les arrivages. Par cette annonce, il espère faciliter son recrutement de main-d’œuvre pour le printemps prochain. «Les gens qu’on a ici sont essentiels, souligne-t-il. Puis, je pense qu’il faut travailler de concert avec eux et puis leur démontrer qu’on a vraiment fait des efforts et qu’on a développé des budgets pour les récompenser. Et, éventuellement, bien, si c’est possible de recruter de la main-d’œuvre qui pourrait éventuellement travailler pour nous.»
Fruits de Mer Madeleine compte 160 employés, dont 120 ont un statut saisonnier. Du nombre, Jules Bourgeois, accueille avec satisfaction leur bonification salariale de 11 %. «C’était surprenant, parce qu’on ne s’attendait pas à ça, dit-il. Ça été une bonne nouvelle.» «Ça va faire du bien aux poches; ça va sûrement emmener d’autres personnes ici», renchérit son collègue André Chevarie. «Le monde va avoir plus d’ambition, de conclure en écho Donald Petitpas, de Grand-Ruisseau. Ça donne du pep!»
La CSN salue également la nouvelle. Le président de la section régionale du syndicat, Anatole Chiasson, note qu’elle cadre avec sa campagne syndicale de promotion 5-10-15. «Le cinq, c’est cinq jours d’avance pour son horaire de travail, précise-t-il. Le 10, c’est dix jours de congé de maladie et congé familial aussi. Et le 15, c’est la hausse du salaire; du taux du salaire minimum à 15 $ l’heure.»
Pour la CSN, les employeurs ne doivent donc pas se limiter à la hausse du salaire minimum pour fidéliser leurs travailleurs. Son président régional fait valoir que les conditions de travail optimales doivent aussi englober les enjeux liés à la santé et sécurité, aux horaires et aux avantages sociaux. La CSN a d’ailleurs entrepris, ce printemps, une campagne de syndicalisation dans le secteur des pêches de la Gaspésie et des Îles. M. Chiasson refuse toutefois d’en commenter les progrès.
MAIN-D’OEUVRE – page 38 – Volume 31,5 – Décembre 2018 – Janvier 2019