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Le Fonds des pêches de l’Atlantique bénéficie de 325 millions $ du MPO : Le Québec oublié!

Les quatre provinces de l’est du Canada ont frappé ce qui ressemble à un grand chelem le 10 mars quand le ministre fédéral des Pêches et des Océans Dominic LeBlanc a dévoilé les grandes lignes de son «Fonds des pêches de l’Atlantique», une somme de 325 millions $ dont le déploiement s’étalera dans un avenir prévisible, qui ira de trois à sept ans.
Ce fonds, dans sa facture originale, semble caractérisé par une grande flexibilité dans son utilisation. Il y aura de l’argent pour les pêcheurs, pour les usines, pour l’amélioration des exportations et pour la recherche appliquée, si elle débouche sur des avantages économiques à court terme. L’accent est notamment placé sur l’innovation, en particulier pour les usines.
La grande flexibilité de l’octroi des fonds découle du fait que la portion du gouvernement fédéral ne répondra pas à des critères définis de participation des gouvernements provinciaux ou des partenaires privés, comme c’est le cas pour tant d’autres programmes normés à en devenir dysfonctionnels. Les gouvernements provinciaux devront contribuer, mais à pas variables.
Le temps dira si Ottawa sera aussi flexible dans la pratique qu’au cours de l’annonce du 10 mars à Halifax. L’autre élément qui frappe, quelques semaines plus tard, c’est qu’on se demande où est le Québec!
La part du Québec dans l’ensemble maritime englobant le golfe Saint-Laurent et l’océan Atlantique a souvent été négligée par le gouvernement fédéral.
Les fondements de cette négligence ont quelques sources, et elles sont parfois floues. D’abord, la part des pêches commerciales dans l’économie de chacune des provinces atlantiques est significativement plus élevée qu’au Québec. On pourrait aisément parler d’un rapport six fois plus important, peut-être davantage, dans leur contribution au produit intérieur brut.
La valeur des débarquements est un autre indice. Dans les quatre provinces atlantiques, cette valeur a atteint 2,5 milliards $ en 2016, comparativement à 258,5 millions $ au Québec. C’est environ 10 fois plus pour nos voisins de l’Est.
De plus, les provinces atlantiques ont toutes des ministères spécifiques aux pêches commerciales, alors que le Québec inclut les pêches dans le giron du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation. Le leadership du ministre en place a souvent une grande influence sur le dynamisme des pêcheries au sein de ce baste ministère.
Ainsi, du printemps 2014 à janvier 2017, donc pendant presque trois ans, le poste de ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation a été comblé par Pierre Paradis, dont l’indifférence à l’égard des pêches commerciales a souvent fait grincer des dents, en coulisses. Il s’est notamment distingué par ses absences au congrès annuel de l’Association québécoise de l’industrie de la pêche, tenu tout près de ses bureaux, et malgré des invitations répétées pour qu’il y prenne la parole.
L’actuel ministre Laurent Lessard, faut-il le rappeler, joue présentement un double rôle de «pompier», puisqu’il a d’abord été appelé en relève aux Transports, afin de remplacer Jacques Daoust, avant d’être assigné à remplacer Pierre Paradis.
Monsieur Lessard a déjà occupé les mêmes fonctions au MAPAQ, sous Jean Charest, et il a laissé une image favorable dans le milieu des pêches. Son retour au MAPAQ à la fin de janvier a été perçu comme une bouffée d’air frais dans les pêches, malgré une double responsabilité ministérielle. On a encore frais à la mémoire son engagement certain pour l’industrie des pêches qu’il a manifesté à plus d’une reprise alors qu’il était ministre responsable des Pêcheries entre 2008 et 2011. Monsieur Lessard est aussi membre du Comité ministériel de l’implantation de la stratégie maritime du Québec.
Peu après le congrès de l’AQIP de janvier 2017, monsieur Lessard, fraîchement revenu, a multiplié les contacts en vue de la préparation du prochain plan d’action quinquennal de son Ministère, afin d’identifier les prochains axes d’intervention, les bons projets, les nouvelles tendances technologiques, parler d’écocertification et de pêches durables, entre autres.
À Pêches et Océans Canada, le ministre LeBlanc précise que «l’annonce fait suite à des discussions des quatre premiers ministres de l’Atlantique». C’est ce qui sert de justification de «l’oubli» du Québec dans le fonds de 325 millions $.
Au bureau du ministre Lessard, on signale qu’il «a été fort étonné de voir le Québec exclu de ce fonds, car les régions maritimes du Québec ont également besoin de ce soutien au même titre que les provinces atlantiques».
On confirme qu’au Boston Seafood Show en mars, «il y a eu une rencontre informelle entre les deux ministres. La création d’un fonds pour le Québec a été abordée dans ce contexte. Le ministre Lessard a demandé au ministre fédéral (…) de mettre en place un fonds équivalent pour les communautés maritimes du Québec (…) Lors de cette rencontre informelle, le ministre Lessard a demandé la tenue d’une rencontre bilatérale le plus rapidement possible afin de discuter de cet enjeu particulier ainsi que d’autres questions».
Les attentes au MAPAQ sont «que le gouvernement fédéral s’implique financièrement dans le développement de l’industrie des pêches et de l’aquaculture du Québec. L’objectif pour le Québec est d’obtenir un traitement équivalent à celui des provinces de l’Atlantique». On ne mentionne pas de montant visé ou d’échéancier, si ce n’est pour dire qu’on souhaite une entente le plus tôt possible.
La démarche du ministre Lessard consistera à travailler «afin de soutenir l’industrie des pêches pour le bénéfice de nos régions».
Le ministre LeBlanc aurait pu agir différemment, avec un soupçon de vision.
Justin Trudeau, en plus de promettre de l’action, s’était engagé à faire les choses différemment. Dans les pêches, agir différemment aurait pu prendre la forme d’une inclusion du Québec, lui souffler du chaud, pour une fois, au lieu par exemple de couper dans ses parts historiques, comme c’est arrivé trop souvent. Il n’était pas nécessaire d’annoncer un fonds en simultané, mais il aurait été possible d’entamer une démarche avant d’être sollicité, ou de causer une mauvaise surprise à l’État québécois.
Le ministre Lessard et son personnel auront au cours des prochains mois à agir avec doigté, fermeté et conviction afin de faire comprendre à leurs confrères fédéraux que les pêches commerciales dans les régions du Québec maritime sont au moins aussi importantes qu’elles le sont dans les provinces atlantiques, sur une base per capita.
Les pêches commerciales ne sont plus en crise au Québec, mais il y a moyen de les solidifier davantage. Les prochaines discussions à venir entre Québec et Ottawa pourraient jouer un rôle important en ce sens.

Réf.: REPÈRE – page 10 – Volume 30,2 – Avril-Mai 2017

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Gilles Gagné
Gilles Gagné, né à Matane, le 26 mars 1960. J'ai fait mes études universitaires à Ottawa où j'ai obtenu un baccalauréat avec spécialisation en économie et concentration en politique. À l'occasion d'une offre d'emploi d'été en 1983, j'ai travaillé pour Pêches et Océans Canada comme observateur sur deux bateaux basés à Newport, deux morutiers de 65 pieds. Le programme visait l'amélioration des conditions d'entreposage des produits marins dans les cales des bateaux et de leur traitement à l'usine. Cet emploi m'a ouvert des horizons qui me servent encore tous les jours aujourd'hui. En 1989, après avoir travaillé en tourisme et dans l'édition maritime à Québec, je suis revenu vivre en région côtière et rurale, d'abord comme journaliste à l'Acadie nouvelle à Campbellton. C'est à cet endroit que j'ai rédigé mes premiers textes pour Pêche Impact, à l'été 1992. Je connaissais déjà ce journal que je lisais depuis sa fondation. En octobre 1993, j'ai déménagé à Carleton, pour travailler à temps presque complet comme pigiste pour le Soleil. J'ai, du même coup, intensifié mes participations à Pêche Impact. Je travaille également en anglais, depuis près de 15 ans, pour l'hebdomadaire anglophone The Gaspé SPEC et je rédige l'éditorial du journal Graffici depuis 2007.
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