
Entrevue avec Robert Fecteau, vice-président du Comité permanent sur la sécurité des bateaux de pêche au Québec
Un important colloque s’organise à Rimouski du 8 au 10 février sous le thème «Tous dans le même bateau pour une pêche sécuritaire!» Une présentation du rapport d’enquête du Bureau de la sécurité des Transports (BST) concernant l’accident du FRÉDÉRIKE C-2, un témoignage de l’équipage du SIMON-BERNARD et de nombreux ateliers de formation seront proposés. Un salon avec plusieurs exposants dans la salle de bal de l’Hôtel Rimouski, une rencontre de la Table provinciale sur la formation des pêcheurs professionnels et une soirée de détente sont prévus par la même occasion.
Pêche Impact a discuté de l’événement avec Robert Fecteau, qui lance l’invitation aux capitaines et aides-pêcheurs.
Pêche Impact
PI – Vous avez choisi un thème qui décrit bien les enjeux pour votre colloque 2017. Est-ce que tous les gens qui embarquent sur les bateaux de pêche sont invités?
Robert Fecteau
RF – «Oui, on espère vraiment cette année une bonne participation des capitaines-propriétaires, des aides-pêcheurs et même des conjointes des pêcheurs. Tout le monde est impliqué dans la question de la sécurité. Les aides-pêcheurs sont malheureusement souvent les victimes d’accident. La sécurité passe par des équipages qui ont des bonnes pratiques et connaissent bien les mesures d’urgence.»
PI – Vous proposez en quelque sorte, trois événements en même temps aux gens de l’industrie de la pêche en février prochain?
RF – «Cette année, nous permettons à nos gens d’économiser des pas. Nous essayons de faire une rencontre productive et instructive pour les partenaires, les pêcheurs et tous les intervenants. La Table provinciale sur la formation des pêcheurs professionnels est organisée par le Comité sectoriel de main-d’oeuvre des pêches maritimes en marge de notre colloque le mercredi matin. On attend aussi une trentaine d’exposants pour le Salon. Ce sont des fournisseurs d’équipements de sécurité, de moteurs et d’équipements électroniques. Nos partenaires des gouvernements animeront certaines activités. Nous avons même invité un chansonnier gaspésien pour un 5 à 7 avec un repas servi sur place. La ministre du Revenu national du Canada, Diane LeBouthillier, le directeur national du BST et plusieurs participants du Nouveau-Brunswick ont confirmé leur présence. Le tout est rendu possible grâce à des partenaires financiers comme Nicomer Assurances et Méridien maritime Canada.»
PI – Vous proposez une programmation diversifiée avec plusieurs ateliers de formation et des témoignages intéressants le jeudi et le vendredi.
RF – «Nous essayons de faire parler les pêcheurs de leurs expériences. Le BST va présenter un rapport d’accident survenu sur un bateau de pêche il y a deux ans. Un équipage qui a vécu un accident majeur viendra expliquer comment ils sont parvenus à quitter le navire en toute sécurité. Nous proposons un choix de huit ateliers aux participants. Il s’agit de sujets variés qui intéresseront les conjointes des capitaines-propriétaires et les pêcheurs. Quelques ateliers sont axés sur les nouveaux règlements de Transports Canada sur la sécurité des bâtiments de pêche. Les pêcheurs doivent se conformer à cette nouvelle réglementation d’ici juillet 2017. Nous tenons à éclairer les pêcheurs pour qu’ils connaissent bien les nouvelles exigences et pour qu’ils puissent se procurer les équipements nécessaires. Nous souhaitons vulgariser l’information pour que les personnes concernées comprennent bien les changements pour opérer en toute conformité.»
PI – La pêche se pratique au Québec depuis plusieurs siècles. Nos régions maritimes sont remplies de familles qui pratiquent la pêche de génération en génération. Est-ce que la sécurité s’est suffisamment améliorée sur les bateaux de pêche?
RF – «Le Comité permanent sur la sécurité des bateaux de pêche du Québec existe depuis 2004. La sécurité sur les bateaux de pêche passe par la réglementation. Le gouvernement déploie tous les efforts pour prévenir les accidents et les pertes de vie sur les navires. C’est dans ce sens que Transports Canada a publié un nouveau règlement. Ça passe aussi par une culture de sécurité. Cette culture doit se développer au sein de l’industrie.»
PI – Comment peut-on inculquer cette culture de la sécurité dans nos entreprises de capture de produits marins?
RF – «La mission du comité permanent sur la sécurité sur les bateaux de pêche au Québec est de travailler en partenariat avec tous les intervenants pour développer cette fameuse culture de la sécurité. Nous cherchons vraiment à promouvoir les bonnes pratiques en santé et sécurité. Il faut que la norme dominante devienne axée sur la sécurité, même dans la gestion des entreprises de pêche et dans la navigation. Il y a encore trop d’accidents. C’est pourquoi tout le monde travaille à améliorer les façons de faire. Les pêcheurs sont conscients des différents problèmes. Ils se sentent très concernés. Les pêcheurs sont parties prenantes des discussions et cherchent des moyens pour diminuer le nombre d’accidents et de pertes de vie. Il faut poursuivre la réflexion et la sensibilisation en incluant les pêcheurs, les aides-pêcheurs et les familles.»
SÉCURITÉ À BORD DES NAVIRES – page 13 – Volume 29,6 – Décembre 2016 – Janvier 2017
À propos de l'auteur :
Jean St-Pierre
Jean St-Pierre œuvre dans le domaine des communications depuis 1983, d’abord dans son Saguenay natal, puis à Havre-Saint-Pierre et à Sept-Îles. Il a travaillé comme animateur et journaliste, notamment au Nord-Est, à CILE-MF et Pur FM 94. Jean agit comme correspondant à Pêche Impact en Côte-Nord, depuis plusieurs années.