Les représentants des acheteurs et des pêcheurs madelinots qualifient d’excellent le climat des discussions pour le renouvellement de la convention de mise en marché du plan conjoint du homard. Au moment d’aller sous presse, ils avaient tenu une première séance de négociation, le mardi 19 avril, à Cap-aux-Meules, qui portait principalement sur le mécanisme de fixation des prix.
NOUVELLE APPROCHE
L’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP), qui a dénoncé la convention, propose de remplacer la balise de référence du Seafood Price Current par une grille d’ajustement systématique du prix versé à quai dès que le prix de vente sur les marchés franchit un certain seuil. Son directeur général, Jean-Paul Gagné, parle d’un ajustement progressif en fonction du prix.
Il explique que c’est pour éviter aux acheteurs de se faire prendre par surprise par la valeur témoin utilisée jusqu’ici. «Deuxièmement, c’est pour éviter de courir devant la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec à tout moment, précise monsieur Gagné. Courir devant la Régie, je ne sais pas si vous le savez, mais ça coute des sous aux deux parties aussi. Je n’ai rien contre les avocats, mais, avec des avocats de chaque côté, il y a des honoraires, il y a des couts là-dedans. Ça fait que, à ce moment-là, pour nous autres, il y a un double avantage.»
L’OFFICE SUR SES GARDES
Cette nouvelle approche ne changerait cependant rien à la formule de fixation des prix hebdomadaires à être payés au débarquement. En vertu de cette formule, les pêcheurs reçoivent 75% de la première tranche de 3 $ du prix moyen des trois meilleurs vendeurs et 90% de tout excédent. Or, le directeur intérimaire de l’Office des pêcheurs de homard des Îles, Me Claude Régnier, n’est pas convaincu que de renoncer à la modalité entourant la balise du Seafood Price Current serait avantageux pour ses membres. Cette modalité fait en sorte que les acheteurs doivent verser un ajustement dès qu’il y a un écart de plus de 0,25 $ la livre entre le prix payé à quai et une portion de cette valeur témoin.
«Selon ma compréhension, ça donnerait quelque chose de négatif, commente l’avocat. Mais monsieur Gagné me dit que non, ça devrait donner quelque chose de positif. Alors, j’attends de voir son nouveau texte avant d’en parler à mes gens et de voir comment ça devrait aller.» Six pêcheurs siègent aux côtés de Me Régnier au comité de négociations des prix. Il s’agit du président de l’Office, Jérémie Cyr, d’Antoine Arseneau, de Jérôme Chevarie, de Raphaël Vigneau, de Richard Gaudet et de Denis Vigneau.
Signalons qu’au moment d’écrire ces lignes, les deux parties s’entendaient pour dire qu’elles avaient confiance d’en arriver à une entente négociée à temps pour la mise à l’eau des cages du samedi 30 avril.
COMMERCIALISATION – page 12 – Volume 29,2 – Avril-Mai 2016