mercredi, décembre 17, 2025
AccueilÀ la unePêche au homard : une autre année exceptionnelle !

Pêche au homard : une autre année exceptionnelle !

C’est presque devenu une tradition au Québec de résumer les saisons de captures de homard en parlant de nouveaux sommets, mais 2025 a constitué, globalement, une année de nouveaux records, avec la seule exception des Îles-de-la-Madeleine.

Les homardiers de l’archipel madelinot ont tout de même enregistré la seconde meilleure saison de leur histoire, qu’il s’agisse des débarquements ou de la valeur des prises en termes nominaux. Toutefois, les Îles ont perdu le titre sans doute centenaire de premier secteur maritime pour les débarquements de homard, un titre ravi par la Gaspésie, jadis en distante seconde place.

Les homardiers québécois ont livré à quai un volume de 17 505 tonnes métriques de crustacé, c’est-à-dire 18,6 % de plus que les 14 758 tonnes de 2024. La valeur de tous ces homards a atteint 298 millions $ (M$), soit 29,56 % de plus que les 230 M$ de 2024. Les données de 2025 sont encore préliminaires.

«En 2025, les homardiers ont connu une saison tout simplement historique. C’est du   jamais vu, 17 505 tonnes de prises et 298 M$ de revenus. Ce sont des records tant pour les quantités que pour la valeur (…) Le homard vient en tête des espèces en ce qui concerne la valeur pour une sixième année consécutive», précise Audon Honvoh, économiste au ministère fédéral des Pêches et des Océans.

Si on regarde les données de la dernière décennie, on constate que les hausses de volume ont été systématiques depuis 2016. Cette année-là, les prises avaient atteint 5 182 tonnes métriques, et la valeur des débarquements, 76 M$, ou 98 M$ en dollars actualisés.

Les nouveaux permis exploratoires accordés par Pêches et Océans Canada en Gaspésie et sur la Côte-Nord ont constitué le facteur déterminant de la hausse du volume de prises en 2025, année pour laquelle les données sont encore préliminaires.

«Ils (les permis exploratoires) expliquent 16 % de l’augmentation de toutes les captures», ajoute Audon Honvoh, mettant en lumière la comparaison avec la hausse globale de     18,6 % des prises. C’est donc près de 90 % de l’augmentation des captures qui découle des permis exploratoires.

La Gaspésie en tête des secteurs maritimes

Audon Honvoh souligne la «saison exceptionnelle» vécue par les homardiers gaspésiens, auxquels quelques Bas-Laurentiens se joignent depuis quelques années.

«Il y a eu une hausse de près de 44 % des prises par rapport à 2024. Elles ont atteint 7 724 tonnes pour une valeur de 132 M$, une augmentation de 57 % dans ce cas», précise l’économiste.

En 2024, les homardiers gaspésiens avaient capturé 5 381 tonnes métriques de homard. La hausse des captures s’est donc établie à 43,54 %. Les revenus des homardiers gaspésiens avaient atteint 84 M$ en 2024.

Toutes proportions gardées, les homardiers de la Côte-Nord ont connu une aussi bonne saison en matière de débarquements.

«Sur la Côte-Nord, c’est plus 40 % pour les captures, avec 2 635 tonnes», précise Audon Honvoh, notant que ces débarquements s’étaient établis à 1 887 tonnes métriques en 2024.

À 2 635 tonnes métriques, la Côte-Nord s’approche à 69 tonnes du total de 2 704 tonnes de débarquements de homard aux Îles-de-la-Madeleine en 2016, quand l’archipel trônait de façon incontestée en tête des secteurs maritimes du Québec pour ce crustacé.

Les revenus n’ont toutefois pas augmenté dans les mêmes proportions, selon qu’on regarde les données des Haute et Moyenne-Côte-Nord d’une part, et ceux de la Basse-Côte-Nord d’autre part, puisque à des fins statistiques, Pêches et Océans Canada fournit des données pour ces deux parties de la Côte-Nord.

Globalement, les revenus de la Côte-Nord sont passés de 30 M$ à 45 M$ entre 2024 et 2025. C’est une hausse de 50 %. Si on regarde les Haute et Moyenne-Côte-Nord, ces revenus ont bondi de 21 M$ à 35 M$, une hausse de 66,66 %. Par contre, sur la Basse-Côte-Nord, les revenus sont passés de 9 M$ à 10 M$, une hausse de 11 %.

En 2025, les prises sur les Moyenne et Haute-Côte-Nord ont atteint 2016 tonnes, comparativement à 1 334 en 2024, soit une hausse de 51,1 %. Sur la Basse-Côte-Nord, les captures sont passées de 553 à 619 tonnes d’une année à l’autre, une hausse de 11,9 %.

Seules les Îles-de-la-Madeleine ont connu une baisse des prises en 2025, et elle n’est pas majeure.

«En 2025, la quantité a légèrement diminué à 7 145 tonnes métriques», précise Audon Honvoh. Les prises avaient atteint 7490 tonnes métriques en 2024. Le fléchissement s’établit à 4,6 %, note l’économiste.

Les revenus ont quand même augmenté dans l’archipel madelinot, de 117 M$ en 2024 à 122 M$ en 2025, une hausse de 4,27 %. C’est trois fois plus que les 41 M$ de 2016. En termes nominaux, le sommet avait été atteint en 2022 aux Îles, avec 124 M$.

Le rôle des prix

Si le volume de prises a augmenté de 18,6 % entre 2024 et 2025, et que les revenus ont connu une hausse de 29,56 %, c’est parce que les prix ont aussi grimpé, mentionne Audon Honvoh.

«Les prix ont augmenté d’un peu plus de 7 $ en 2024 à 7,70 $ environ. On commence à avoir des prix intéressants, quoique les prix étaient déjà intéressants», souligne l’économiste.

Les homardiers de la Haute et Moyenne-Côte-Nord peinaient, il y a 10 ans, à obtenir un prix se rapprochant de ceux des Îles-de-la-Madeleine et de la Gaspésie. L’écart était de 60 cents la livre. En 2025, et depuis cinq ans, le rattrapage est fait.

«La Côte-Nord souffrait d’un écart, en raison des volumes assez faibles. Depuis 2021, on voit les économies d’échelle que l’industrie peut réaliser, en raison de l’émission de nouveaux permis et le réchauffement des eaux (qui favorise l’habitat). La Côte-Nord est en train de passer d’un marché marginal à un marché intéressant», précise Audon Honvoh.

Par contre, les homardiers de la Basse-Côte-Nord obtiennent systématiquement moins que leurs collègues des autres secteurs. Toutefois, l’écart s’est rétréci énormément depuis 10 ans, passant de 1,65 $-1,70$ la livre en 2016 à environ 45-50 cents en 2025.

ÉCONOMIE – page 8 – Volume 38,4 Décembre 2026 – Janvier 2026

300 X 250 Marindustriel
300 X 250 Mackay Marine
300 x 250 Trinav
300 X 250 Techno Soude Marine
300 X 250 Polymos
300 X 250 Lelièvre, Lelièvre et Lemoignan
300 X 250 AssurExperts Clovis Morris
300 X 250 Chantier naval Forillon
300 X 250 Harnois Énergies
300 X 250 Hydraunav
300 X 250 Cain Lamarre
300 X 250 Desjardins
Gilles Gagné
Gilles Gagné, né à Matane, le 26 mars 1960. J'ai fait mes études universitaires à Ottawa où j'ai obtenu un baccalauréat avec spécialisation en économie et concentration en politique. À l'occasion d'une offre d'emploi d'été en 1983, j'ai travaillé pour Pêches et Océans Canada comme observateur sur deux bateaux basés à Newport, deux morutiers de 65 pieds. Le programme visait l'amélioration des conditions d'entreposage des produits marins dans les cales des bateaux et de leur traitement à l'usine. Cet emploi m'a ouvert des horizons qui me servent encore tous les jours aujourd'hui. En 1989, après avoir travaillé en tourisme et dans l'édition maritime à Québec, je suis revenu vivre en région côtière et rurale, d'abord comme journaliste à l'Acadie nouvelle à Campbellton. C'est à cet endroit que j'ai rédigé mes premiers textes pour Pêche Impact, à l'été 1992. Je connaissais déjà ce journal que je lisais depuis sa fondation. En octobre 1993, j'ai déménagé à Carleton, pour travailler à temps presque complet comme pigiste pour le Soleil. J'ai, du même coup, intensifié mes participations à Pêche Impact. Je travaille également en anglais, depuis près de 15 ans, pour l'hebdomadaire anglophone The Gaspé SPEC et je rédige l'éditorial du journal Graffici depuis 2007.
ARTICLES RELIÉS
- Annonceurs -
300 X 250 Desjardins
300 X 250 Chantier naval Forillon
300 X 250 Marindustriel
300 X 250 Lelièvre, Lelièvre et Lemoignan
300 X 250 Harnois Énergies
300 X 250 Hydraunav
300 X 250 Mackay Marine
300 X 250 Techno Soude Marine
300 X 250 AssurExperts Clovis Morris
300 X 250 Cain Lamarre
300 X 250 Polymos
300 x 250 Trinav

POPULAIRES