La présence du banc de sable qui a provoqué le chavirement du EMMA JOAN, l’an dernier à Grosse-Île, aux Îles-de-la-Madeleine, n’était pas suffisamment explicite sur le document d’information remis aux pêcheurs par le ministère fédéral des Pêches. C’est ce que conclut le Bureau de la sécurité dans les transports (BST), dans son rapport d’enquête rendu public le lundi 14 mai.
Le gestionnaire du BST Pierre Murray note que le ministère des Pêches et Océans n’avait tracé qu’un diagramme indiquant la profondeur d’eau de la barre sableuse, sans en préciser les coordonnées de latitude et longitude. «Ça fait que si vous avez un GPS pour voir votre position, vous ne pouvez pas faire référence au diagramme comme tel, souligne-t-il. Donc le message, finalement, à la fin du rapport, est que Pêches et Océans, lorsqu’il donne ce genre de graphique aux pêcheurs, qu’il soit vraiment clair et surligné, vraiment clair et concis : où et quoi; où sont les dangers.»
Le EMMA JOAN, un navire de pêche au homard, a culbuté par l’avant en frappant le banc de sable, en route vers l’entrée du havre, le 20 mai 2017. Le BST note qu’une petite bouée temporaire, que le MPO avait placée pour signaler la barre sableuse après un dragage d’urgence, afin d’assurer un début de saison sécuritaire une semaine plus tôt, a rapidement été emportée par la mer. «Il avait mis une bouée de pêche juste au sud du banc de sable, en voulant indiquer physiquement où le sud du banc de sable était. Mais la bouée de pêche n’est pas restée plus qu’une journée. Il y a eu du mauvais temps et la bouée de pêche a disparu. Donc, ce n’était plus indiqué physiquement où le sud du banc de sable était», explique monsieur Murray.
Heureusement, bien qu’ils se soient retrouvés sous la coque quand le EMMA JOAN a renversé, son capitaine Adam Clark et son aide pêcheur, Alexandre Langlois, ont été quittes pour une bonne frousse. Le BST ne signale aucun manquement à la sécurité de leur part.
LES ÎLES EN BREF – page 27 – Volume 31,3 – Juin-Juillet-Aout 2018