samedi, avril 27, 2024
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Des résultats prometteurs pour mettre au point un appât alternatif à base de microalgues

Les travaux de recherche et développement pour mettre au point un appât alternatif à base de microalgues donne des résultats prometteurs. On se rappellera que des tests préliminaires menés l’automne dernier sur un appât composé à 100% de spiruline avaient démontré qu’un homard à jeun préférait avant tout le maquereau (Pêche Impact, mars 2023). Or, voilà qu’un nouvel amalgame de plusieurs types de microalgues démontre une attractivité égale, sinon supérieure à l’appât traditionnel, selon ce que rapporte la Dre Nathalie Rose Le François du Laboratoire de Physiologie et Aquaculture de la Conservation (LAPC) du Biodôme de Montréal.

«On ne peut pas parler de la composition des appâts parce que ce sont des secrets industriels, mais ça fait bouger le homard de façon vraiment inattendue! On observe vraiment plus de réactivité», affirme l’écophysiologiste et océanographe qui travaille pour le compte de l’entreprise AllGaea Technologies.

Le nouveau composé de microalgues a fait l’objet de tests comparatifs en milieu contrôlé, ces derniers mois. D’une part, l’équipe de Mme Le François a comparé la réaction du homard dans un abri exposé à l’appât à base de microalgues qu’on avait placé au bout d’un bassin longiforme. Des essais identiques, sous surveillance vidéo, étaient aussi menés en parallèle avec le maquereau. On a alors observé jusqu’à deux fois plus d’allers-retours du homard entre l’abri et l’appât alternatif que vers des morceaux de maquereau entier et frais. «Le homard se dirige vers l’appât [artificiel], il repart parfois avec vers son abri, tout comme avec le maquereau, relate la chercheure. Avec le maquereau, il va, il revient et retourne peut-être une fois ou deux et en mange également, mais avec la microalgue, il va, il revient, il va, il revient, il va, il revient, s’attardant à chaque fois pour en consommer. Il y a quelque chose de puissant qui se passe!»

D’autre part, l’équipe scientifique du Biodôme a calculé le taux d’ingestion et la quantité d’appâts alternatifs consommée. Pendant trois jours, toujours en conditions contrôlées, trois morceaux d’appâts étaient placés face au homard disposant d’un abri dans des bassins. Et alors que l’appât était régulièrement renouvelé, Nathalie Rose Le François a ainsi pu constater que 100% des homards en ont mangé. «À intervalles de deux, trois heures, on regardait ce qu’ils ont mangé et au début de la journée suivante on redisposait de nouveaux morceaux de microalgues afin de poursuivre les essais. À tous les jours, ils en mangeaient un petit peu moins et c’est normal parce qu’ils viennent à satiété, mais pour la quantité globale c’est dans l’ordre d’une vingtaine de grammes.»

Tous ces tests, que Mme Le François qualifie de standardisés, feront l’objet d’analyses statistiques approfondies et d’un rapport qu’il reste à rédiger. Depuis septembre, ils sont appuyés financièrement à hauteur de 50 000 $ de la part du Centre national de recherches Canada (CNRC), dans le cadre de son Programme de recherche accéléré (PRA), au profit d’AllGaea Technologies.

AUTRES PARTENARIATS

Entretemps, en collaboration avec l’équipe de Nathalie Rose Le François, l’entreprise basée sur la Rive-Sud de Montréal a amorcé des discussions avec le Département de sciences animales de l’Université Laval et l’Institut Maurice-Lamontagne du ministère des Pêches et des Océans pour pousser plus loin la recherche sur la formulation des appâts artificiels et éventuellement réaliser des essais en mer en conditions réelles.

«L’idée, c’est de partir avec quelque chose qui fonctionne vers quelque chose qui fonctionne mieux, fait valoir le directeur des partenariats d’AllGaea Technologies, David Desjardins Lemire. Et si on isole les éléments actifs, attractifs, à ce moment-là, par connaissance plus approfondie, on peut aussi rendre le produit plus rentable, plus économiquement performant, parce qu’on va mieux comprendre la mécanique chimique, si on veut, qui opère et qui rend l’appât attractif. Pour l’instant, on fait des constats, on fait des analyses statistiques par rapport à cette performance-là. Mais la fine connaissance de pourquoi ça fonctionne, on ne l’a pas encore.»

Or, bien que ces travaux pourraient s’échelonner sur trois ans, M. Desjardins Lemire vise une commercialisation de son produit pour au plus tard 2025, voire même dès 2024 à échelle pilote. «Il y a la démarche scientifique, mais aussi la démarche entrepreneuriale, expose-t-il. On veut apprendre sur le terrain de l’expérience des utilisateurs, avoir leur rétroaction : ça fonctionne; qu’est-ce qui fonctionne moins bien; qu’est-ce que vous n’aimez pas? Et en même temps, c’est aussi une collecte de données empiriques versus scientifiques qui nous amènera, en 2025-2026, à un produit plus abouti et plus pratique d’utilisation.»

À PRIX COMPÉTITIF

De plus, le directeur des partenariats d’AllGaea Technologies assure que l’objectif premier est de produire un appât qui soit économiquement compétitif pour les pêcheurs. «Sinon, ça n’a pas de sens. Ça deviendrait une solution non applicable, dit-il. Il faut que ce soit peut-être légèrement moins cher, sinon égal au prix du maquereau. Et chose certaine, ce sera un prix stable. Si on a une performance égale au maquereau qu’on fait venir du Japon, son prix ne va pas fluctuer selon la période de l’année comme le fait celui du poisson.»

Fait intéressant, la fabrication des microalgues qui se fait à base de CO2 aura aussi l’avantage de n’émettre aucun gaz à effet de serre (GES). Le procédé d’AllGaea Technologies est même carbone négatif, indique David Desjardins Lemire, puisque deux tonnes de CO2 séquestrés peuvent en moyenne produire une tonne de microalgues. Aussi, l’entreprise en démarrage prévoit-elle, à terme, offrir à de grands pollueurs de capter leurs émissions de CO2 afin de les valoriser dans la stimulation de la culture des microalgues aux fins d’appâts alternatifs.

RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT – page 34 – Volume 36,5 Décembre 2023-Janvier 2024

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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