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La forte cohorte de sébastes nés en 2011 suscite de bons espoirs pour une reprise de la pêche commerciale, à court terme

Les relevés scientifiques du mois d’août, dans la portion Nord du Golfe, confirment la très forte abondance des sébastes nés en 2011, une cohorte plus forte encore que celle qui en supporte la pêche depuis 30 ans. Le biologiste de l’Institut Maurice-Lamontagne (IML) Claude Brassard note que leur croissance est constante, au rythme de deux centimètres par année.

Il recommande de leur laisser la chance d’atteindre la taille de maturité sexuelle de 25 centimètres, pour qu’ils puissent se reproduire, avant d’autoriser une reprise de la pêche commerciale, sous moratoire depuis 1994. «On s’entend qu’à la taille où ils sont rendus, autour de 18 centimètres, la croissance annuelle est d’à peu près deux centimètres, précise monsieur Brassard. La taille réglementaire, c’est 22 centimètres, mais la pêche vise les poissons de 25 centimètres.»

Dans ce contexte, Madelipêche, qui détient une part historique de 30% du quota de poisson rouge du golfe du Saint-Laurent, se prépare pour une reprise de sa transformation, aux Îles, en 2019. Son gestionnaire, Paul Boudreau, convient que d’ici là, il y aura encore beaucoup trop de petits poissons dans le stock en reconstruction. Cela dit, il se félicite de la très forte abondance de la cohorte sur laquelle les espoirs de reprise sont fondés. «Ce que le scientifique Yvan Lambert (le supérieur de monsieur Brassard) m’a dit, c’est probablement du jamais vu, au niveau des quantités du sébaste qu’il y a actuellement. Au niveau de la ressource, elle va être très   importante!»

IMPACT SUR LA CREVETTE?

D’ailleurs, Claude Brassard s’emploie à évaluer la biomasse de la cohorte 2011, pour son prochain rapport d’évaluation scientifique de 2018. Il se penche aussi sur son alimentation et son impact sur le stock de crevette en particulier. «La cohorte 2011, on voit qu’elle va de plus en plus profond. Elle va rejoindre les adultes; en vieillissant, elle va rejoindre l’habitat des adultes. Ça fait qu’elle va se concentrer dans les chenaux, alors que quand elle était plus jeune, elle était répartie dans l’ensemble du Golfe, à des profondeurs moindres. Et là, on voit qu’elle commence à se concentrer dans les chenaux, en plein dans l’habitat de la crevette», souligne le biologiste.

La prochaine évaluation scientifique du stock de crevette sera, quant à elle, présentée cet hiver. La pêche de ce petit crustacé rose, abondante tout au long du moratoire sur le poisson rouge, donne des signes de ralentissement pour la première fois depuis 20 ans.

PERTE DE BIODIVERSITÉ

Et pendant que le stock de sébaste reprend de la vigueur, celui de la limande à queue jaune du sud du Golfe s’annonce comme une perte pour la biodiversité. Cette petite espèce de plie n’est d’ailleurs plus pêchée qu’aux Îles-de-la-Madeleine depuis 2005, et ce, aux seules fins d’appâts pour la pêche au homard.

Ses débarquements ont chuté de plus de 75% dans l’archipel, depuis 1997, passant d’un pic de 800 tonnes à moins de 200 tonnes métriques en 2015. La mortalité naturelle des poissons adultes de taille commerciale de plus 25 centimètres a elle-même quadruplé au cours de cette période. À ce propos, le chef de la section des poissons marins à la direction régionale de Moncton, Hugues Benoît, admet que le phoque peut être en cause. «C’est un poisson qui se retrouve près des échoueries assez importantes de phoques, aux Îles-de-la-Madeleine, précise-t-il, par exemple, à l’île Brion et au Corps-Mort. Et c’est certainement une hypothèse à considérer fortement pour l’augmentation de la mortalité naturelle, mais pas nécessairement la seule à cibler.»

SE REPRODUIRE AVANT DE MOURIR

Le scientifique note également que, depuis une dizaine d’années, la biomasse reproductrice des limandes à queue jaune est désormais majoritairement composée de poissons de moins de sept ans. Or, monsieur Benoît explique qu’en dépit de la hausse des poissons sous la taille commerciale, la contraction de la structure par taille affecte le recrutement du stock à la baisse, parce que la production d’œufs des petits poissons est elle-même plus faible. «Lorsque les populations de poisson subissent un taux de mortalité très élevé, il y a une pression, justement, pour passer à la maturité plus rapidement parce que c’est une pression, finalement, adaptative : si on est pour mourir, c’est mieux de se reproduire avant.»

Hugues Benoît fait remarquer qu’au cours des 30 dernières années, l’abondance des limandes à queue jaune de taille commerciale est passée de 90%, dans les relevés scientifiques, à une moyenne de 30%. Il affirme que, depuis 10 ans déjà, la population se trouve dans la zone critique de son indice de référence limite.

LES POISSONS DE FOND – page 30 – Volume 29,6 – Décembre 2016 – Janvier 2017

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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