La levée du moratoire sur la pêche au sébaste de l’Unité 1 du golfe du Saint-Laurent, prévue cette année, sera assortie d’un programme scientifique de deux ans. C’est, du moins, ce qui a été convenu à la réunion du comité consultatif de gestion qui s’est tenue à Halifax, le jeudi 10 mai.
Le gestionnaire de Madelipêche, Paul Boudreau, explique qu’on cherchera à départager les zones de pêche du sébaste mentella, d’une abondance sans précédent, de celles du sébaste fasciatus, dont la quantité est moindre. «Généralement, le mentella est dans des zones plus profondes que le fasciatus, dit-il. Est-ce qu’on peut y aller, sélectionner par profondeur du poisson? Est-ce qu’on peut y aller par zone de pêche? Et cetera. C’est ce qu’il faut essayer de découvrir.»
L’industrie et le ministère des Pêches et des Océans conviennent également d’établir les quotas à 4 500 tonnes métriques en 2018, puis à 8 500 tonnes en 2019. Monsieur Boudreau précise que les volumes plus élevés, qui avaient fait consensus lors d’une précédente réunion à Montréal à la fin mars, incluaient finalement la portion de l’Unité 2, hors golfe. «Ce n’est pas de quoi qui avait été bien compris par tous les participants qui n’avaient pas tous la même évaluation, souligne le gestionnaire de Madelipêche. Malgré tout, parce que le poisson va être petit et que les marchés sont moins forts sur le petit poisson, on pense que pour les deux prochaines années ça va être suffisant, très bien suffisant.»
Ces propositions de gestion restent à être approuvées par le ministre Dominic LeBLanc. Madelipêche espère qu’il respectera, par le fait même, sa part historique dans la répartition de la ressource. Rappelons que, selon la plus récente évaluation scientifique du stock, la biomasse de sébaste du golfe du Saint-Laurent est évaluée à 2,5 millions de tonnes métriques, soit un volume de trois à cinq fois supérieur à celui qui a supporté la pêcherie dans les années 1970-1980. Les poissons nés en 2011, dont la moitié atteindra la taille commerciale de 22 centimètres cet été, comptent eux-mêmes pour 80 % de cette biomasse renouvelée.
La part historique de l’entreprise des Îles-de-la-Madeleine compte pour 80 % des contingents québécois de l’Unité 1, incluant ceux de pêche compétitive réservés aux moins de 65 pieds. L’entreprise a aussi un accès marginal aux Unités 2 et 3 hors golfe.
LES POISSONS DE FOND – page 21 – Volume 31,3 – Juin-Juillet-Aout 2018