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Une reprise plus lente du cycle de croissance des stocks de crabe des neiges est observée notamment dans les zones de pêche 17, 16 et 16A

L’an passé, les scientifiques ont cru que l’abondance des stocks de crabe des neiges était dans une phase ascendante de recrutement dans la plupart des zones de pêche. Or les dernières données post-saison indiquent une baisse de la biomasse dans plusieurs secteurs. «La diminution indique qu’on est plutôt à la fin du creux de vague ou au début de la croissance, fait savoir Sarah Loboda du ministère des Pêches et des Océans (MPO). On a été trop optimiste!»

Ainsi, les données de 2023 indiquaient une augmentation de l’ensemble des neuf zones de l’estuaire et du nord du golfe. En 2024, les données post-saison révèlent plutôt une baisse, notamment dans les zones 17, 16 et 16A. «On pensait être dans la reprise du cycle de croissance, atteste la biologiste à l’évaluation des stocks de crabe des neiges de l’estuaire et du nord du golfe du Saint-Laurent à l’Institut Maurice-Lamontagne, de Mont-Joli. Donc il a fallu qu’on calme nos ardeurs!»

Quoi qu’il en soit, une hausse est recensée dans les zones 15, 13, 12C et 12A. «C’est ce qu’on avait vu l’année dernière : un début de croissance, indique madame Loboda. Dans les autres zones, on a été trop rapide à dire qu’on était dans la phase ascendante du cycle. On aurait dû être prudent. Mais ça s’en vient. Il faut être patient et attendre une reprise plus marquée du recrutement.»

Une bonne et de mauvaises nouvelles

Pour Sarah Loboda, une bonne nouvelle se dégage de la dernière évaluation : les scientifiques s’attendent à une augmentation de la biomasse commerciale en 2026 ou dans les années suivantes dans les secteurs où ils avaient observé une décroissance l’an passé. «Avec les relevés réalisés au chalut par le MPO, on ne voit un recrutement à plus long terme qu’avec seulement les relevés post-saison au casier. Donc une cohorte arrive. Ce sont des signes encourageants; la vague s’en vient.»

La mauvaise nouvelle : la taille moyenne de la portion légale diminue, notamment dans les zones 17 et 16. «Les crabes sont de taille commerciale, mais sont plus petits que par le passé, confirme la chercheuse. C’est ce qu’on observe en fin de creux de vague; on attend les recrues. Il y a eu un épuisement de la ressource à force de pêcher. Dans certains cas, c’est la taille la plus faible qu’on n’ait jamais vue!»

Ces observations viennent assombrir le tableau, principalement sur le plan des pêches. «Comme le crabe est plus petit, ça prend plus d’individus pour le même tonnage, explique madame Loboda. L’impact pourrait être plus grand sur une zone de pêche.»

Une autre mauvaise nouvelle, c’est qu’une grande population de crabes fait sa mue terminale avant la taille légale. «Il n’a plus de potentiel de croissance», précise Sarah Loboda. Le mâle peut commencer sa mue terminale à partir de 40 mm. «C’est petit, étant donné que la taille légale pour la pêche est de 95 mm de largeur de carapace, fait-elle observer. Dans plusieurs secteurs, la proportion de mâles qui fait la mue avant la taille légale est plus grande. Dans les années 2000, ça s’est déjà vu dans la zone 16. Là, on le voit aussi dans les zones 17 et 13.»

Les hausses de biomasse dans les secteurs 15, 13, 12C et 12A s’accompagnent de plusieurs indicateurs positifs. «Pour les grandes zones, comme la 17 et la 16, on est plus inquiet; on s’en va vers une diminution des quotas pour la prochaine année. Ça reste à discuter avec la gestion des pêches. Mais avant de   prendre une décision pour les quotas, il faut tenir compte du contexte socioéconomique.»

Perspectives et état général

Sur le plan des perspectives et de l’état général des zones 12C, 13 et 15, le cycle semble dans sa phase ascendante. «On a vu une forte abondance de recrues, fait savoir madame Loboda. Dans la zone 13, il y a une abondance résiduelle élevée qu’on n’a pas vue depuis longtemps. Cette biomasse a fortement augmenté en 2024. Pour ces trois zones, la recommandation faite à la gestion des pêches est en fonction d’une augmentation des prélèvements proportionnelle à l’indicateur de l’état du stock. À court terme, ça ne devrait pas poser de risques pour la ressource.»

Dans la zone 12A, la biomasse a augmenté en 2024. «On l’a vu autant lors du relevé post-saison que dans la pêche commerciale, souligne l’experte. Ç’a bien été pour les pêcheurs en Haute-Gaspésie. Avec la nouvelle approche de précaution qui est encore en développement, on est dans la zone de prudence, alors qu’on était dans la zone critique depuis près de dix ans. Par contre, on est dans la partie basse de la zone de prudence. Donc on suggère une exploitation prudente pour la prochaine année afin de favoriser le rétablissement du stock.»

Dans la zone 16, l’abondance des recrues est en diminution, même si la population résiduelle a augmenté. «On a une forte augmentation des prérecrues, ce qui suggère un recrutement à la pêche qui pourrait augmenter dans deux ans, estime la biologiste. Mais la taille moyenne commerciale des crabes se situe sous la moyenne historique. Même si c’est une valeur qu’on a déjà vue par le passé, on ne souhaite pas aller plus bas. En attendant une reprise plus marquée du recrutement, on suggère d’adopter une exploitation prudente en 2025.»

La baisse des valeurs est de 30 % dans les trois zones où une grande diminution de l’indicateur combiné est observée. Dans les zones 14, 16A et 17, ces indicateurs reflètent une forte baisse de l’abondance résiduelle ou des recrues. «Pour la prochaine saison de pêche, ces baisses sont aussi combinées à une faible taille moyenne des crabes de taille commerciale, rappelle-t-elle. Ces observations suggèrent de diminuer fortement les prélèvements en 2025 pour réduire la pression de pêche.»

Dans la 12B, le moratoire est maintenu, faute de ressource disponible. «Comme il n’y a pas de pêche commerciale, il y a une grande difficulté à trouver du financement pour effectuer des relevés dans ce secteur, déplore madame Loboda. Le dernier relevé date de 2022 et l’abondance était quasiment à zéro sur l’ensemble de la zone, à part dans certaines poches où il semblait rester du crabe.»

Préoccupations

La principale préoccupation qui se dégage de l’analyse globale de l’état de santé des stocks de crabes de l’estuaire et du nord du golfe repose principalement sur les effets des changements climatiques, de l’avis de Sarah Loboda. «Ils affecteront les populations de crabes des neiges, mais on ne sait pas encore comment et dans quelle proportion. Ça différera d’une zone à l’autre. Le réchauffement des eaux dimi-nue l’habitat favorable au crabe des neiges dans la plupart des zones, surtout à l’ouest. Cette diminution augmente la densité de population. Quel effet aura-t-il sur la taille, la productivité et la croissance des individus? Il y a beaucoup de tests qui sont réalisés à la salle des bassins [de l’Institut Maurice-Lamontagne]. J’espère avoir des réponses d’ici un ou deux ans.»

L’ESTUAIRE ET LE NORD DU GOLFE – page 19 – Volume 38,1 Février-Mars-Avril 2025

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