mardi, avril 30, 2024
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Beaucoup d’efforts pour en arriver à des résultats probants

Le vent d’optimisme qui caractérise le secteur gaspésien du homard découle de près de 20 ans d’efforts pour réduire la pression sur la ressource et pour améliorer la mise en marché du crustacé faisant vivre près de 500 pêcheurs et aides-pêcheurs.

Depuis quelques années, les rapports scientifiques révèlent que la ressource est en ascension, ce que les bons résultats des pêches depuis 2011 confirment, puisque le volume des débarquements augmente constamment depuis quatre ans.

«Le rapport scientifique de mars nous dit que le stock est beaucoup plus vigoureux, en nombre et en grosseur (par spécimen) que dans le passé», affirme O’Neil Cloutier, homardier et directeur du Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie.

Les homardiers de la Gaspésie ont jeté, durant la seconde moitié des années 1990, les bases d’un programme de protection des géniteurs en augmentant graduellement la taille légale des spécimens pouvant être pêchés, de 76 à 82 millimètres au céphalothorax, puis en réduisant le nombre de permis de 228 en 1994 à 163 aujourd’hui. Seulement entre 2005 et 2015, 48 permis ont été rachetés pour le Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie.

Compte tenu du double permis dont disposent certains pêcheurs, il y a l’équivalent d’environ 170 permis de homard dans la péninsule présentement.

Le nombre de casiers a également été réduit, de 250 à 235 par permis, et la saison a été limitée à 68 jours au lieu de 70.

Ces mesures ont réduit l’effort de pêche de 30%. En outre, l’impact de la pêche sur l’écosystème a été diminué en raison de l’utilisation de matières biodégradables et d’évents d’échappements sur les casiers, de la production en écloserie et de l’ensemencement en mer de plus de 250 000 homards depuis 2010. L’aménagement de récifs artificiels contribue aussi à la protection des petits homards.

TAILLE MAXIMALE RÉDUITE

«On a aussi réduit la taille maximale pour le homard pêché, de 155 à 145 millimètres (au céphalothorax) dans la zone centrale 20, qui couvre le secteur entre Bonaventure est et Gaspé. Le but, c’est de laisser les très gros homards à l’eau. Il est reconnu que les œufs de gros homards sont plus forts en protéines et que leur taux de survie est plus élevé», explique, de plus, monsieur Cloutier.

Dans les zones couvrant les extrémités de la Gaspésie, à savoir les zones 19 et 21, l’instauration d’une taille maximale débute cette année. La taille maximale est fixée à 155 millimètres en 2016, à 150 millimètres en 2018 et à 145 en 2020.

«Il y a traditionnellement beaucoup de gros homards dans les extrémités. Si on avait imposé une taille maximale il y a quelques années, les pêcheurs des extrémités auraient été pénalisés par des pertes de captures. Au cours des dernières années, dans ces extrémités, ils ont vu leurs captures exploser et c’est pourquoi on peut maintenant baisser la taille légale», explique le biologiste Jean Côté, conseiller scientifique au Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie (RPPSG).

Tous les homardiers gaspésiens utilisent, en outre, le journal de bord électronique développé pour eux par le RPPSG pour transmettre, en temps réel, des données sur leurs captures journalières à Pêches et Océans Canada.

DISTINGUER LE HOMARD GASPÉSIEN

Tous ces efforts ont été graduellement menés en conjonction avec des mesures pour améliorer la mise en marché et une reconnaissance des saines pratiques de pêche en Gaspésie, de façon à distinguer le homard gaspésien des autres.

«La traçabilité des produits et l’approche de pêche durable sont des préoccupations importantes des consommateurs, explique O’Neil Cloutier. Même les gouvernements s’en soucient : le gouvernement américain met présentement en place un programme de traçabilité pour contrer la pêche illicite et la fraude liée aux fruits de mer».

Cette traçabilité passe notamment par la pose sur chaque homard pêché en Gaspésie d’un médaillon identifiant le nom du pêcheur l’ayant capturé et confirmant que cette pêche est certifiée durable par le Marine Stewardship Council (MSC). Cette certification a été obtenue en 2015 et le MSC l’a renouvelée cette année. Le homard gaspésien a aussi été recommandé par le programme Ocean Wise, de l’Aquarium de Vancouver.

La direction du Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie affirme conséquemment que le crustacé capturé par ses membres est un homard unique au monde, «le seul qui réponde aux nombreux critères sévères de pêche durable et écoresponsable et qui porte un médaillon permettant de retracer le pêcheur qui l’a capturé».

Ce sont les pêcheurs qui installent, alors qu’ils sont encore sur leur bateau, le médaillon 2016 d’identification du homard gaspésien, portant la mention «certifié».

Les consommateurs ont ainsi l’assurance que le homard qu’ils achètent provient de la Gaspésie et qu’il répond aux plus hauts standards de qualité.

Ces mêmes consommateurs sont aussi en droit de demander les médaillons des homards cuits s’ils ne sont pas sur les pinces, de façon à ce qu’ils retrouvent «leur pêcheur». Ce dernier peut être retracé sur le site www.monpecheur.ca quand le consommateur inscrit le numéro apparaissant sur le médaillon. On peut même visionner une vidéo du pêcheur. La Gaspésie est la seule région à assurer cette traçabilité pour tous ses pêcheurs.

TAUX D’EXPLOITATION À LA BAISSE

Les efforts de protection de la ressource ont aussi porté sur le taux d’exploitation de la biomasse commerciale, c’est-à-dire les homards qui ont la taille légale.

«Au cours des dernières années, ce taux d’exploitation est passé de 86% à 74,2%. C’est un taux qui demeure élevé et qui ne serait pas acceptable dans d’autres pêcheries, mais notre ressource est capable de le prendre. Il faut comprendre que, après la saison de pêche, il reste à peine 26% de la biomasse commerciale sur le fond. Le succès de notre pêche l’année suivante est donc fortement relié au recrutement, les homards qui arrivent à la taille commerciale», précise O’Neil Cloutier.

Ce fort taux d’exploitation a été accepté par le Marine Stewardship Council, mais le Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie réfléchit quand même aux moyens à prendre pour le réduire. Les deux façons les plus efficaces pour y parvenir consisteraient à réduire le nombre de casiers par pêcheur ou à racheter d’autres permis.

Le biologiste Jean Côté précise que les pêcheurs n’ont pas encore adopté de cible pour un taux d’exploitation, mais «que, idéalement, il faudrait passer en bas de 70%. La structure de taille dans la zone centrale 20 (celle où l’on retrouve environ 85% des homardiers gaspésiens) nous indique qu’il n’y a pas tant que ça de gros homards. C’est cette situation qu’il faut changer».

Le rachat de permis semble l’option privilégiée par les homardiers, par opposition à une réduction du nombre de casiers par permis.

«On ne parle pas de racheter 10 permis, mais un par année, peut-être deux, pendant une période», note monsieur Côté.

Ce choix aurait un impact minime, voire inexistant, sur le nombre de personnes gagnant leur vie avec la pêche au homard.

«Les captures ont doublé en Gaspésie entre 2011 et 2015. Les revenus ont aussi doublé. Les homardiers embauchent de plus en plus deux aides-pêcheurs au lieu d’un et, parfois, ils en ont trois», signale monsieur Côté.

LA GASPÉSIE – page 9 – Volume 29,2 – Avril-Mai 2016

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Gilles Gagné
Gilles Gagné, né à Matane, le 26 mars 1960. J'ai fait mes études universitaires à Ottawa où j'ai obtenu un baccalauréat avec spécialisation en économie et concentration en politique. À l'occasion d'une offre d'emploi d'été en 1983, j'ai travaillé pour Pêches et Océans Canada comme observateur sur deux bateaux basés à Newport, deux morutiers de 65 pieds. Le programme visait l'amélioration des conditions d'entreposage des produits marins dans les cales des bateaux et de leur traitement à l'usine. Cet emploi m'a ouvert des horizons qui me servent encore tous les jours aujourd'hui. En 1989, après avoir travaillé en tourisme et dans l'édition maritime à Québec, je suis revenu vivre en région côtière et rurale, d'abord comme journaliste à l'Acadie nouvelle à Campbellton. C'est à cet endroit que j'ai rédigé mes premiers textes pour Pêche Impact, à l'été 1992. Je connaissais déjà ce journal que je lisais depuis sa fondation. En octobre 1993, j'ai déménagé à Carleton, pour travailler à temps presque complet comme pigiste pour le Soleil. J'ai, du même coup, intensifié mes participations à Pêche Impact. Je travaille également en anglais, depuis près de 15 ans, pour l'hebdomadaire anglophone The Gaspé SPEC et je rédige l'éditorial du journal Graffici depuis 2007.
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