mardi, avril 30, 2024
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Un début de pêche au homard particulier au sud-est et sud-ouest de la Nouvelle-Écosse

La plus importante pêche au homard du Canada atlantique a pris son envol en deux temps dans les zones 33 et 34, au sud-est et sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, à la fin novembre puis au début décembre. Les pêcheurs de la zone 33 du côté atlantique ont pris la mer comme prévu le lundi 30 novembre, tandis que leurs confrères de la zone 34, qui remonte de Barrington jusqu’à Digby dans la baie de Fundy, ont été retardés de plus d’une semaine en raison de forts vents persistants. Ils ont dû patienter jusqu’au mardi 8 décembre pour mettre leurs casiers à l’eau, après une succession de frustrants reports. Quant aux débarquements de la zone 33, ils étaient en baisse par rapport au début de saison 2019-2020; probablement en raison du mauvais temps, justement, nous dit-on. Le prix payé à quai pour la première semaine de pêche variait entre 8 $ et 8,50 $ la livre. 

Globalement, la région compte près de 1700 détenteurs de permis de pêche commerciale au homard. L’un d’eux, Corey Nickerson, capitaine du JACKSON GEORGE de Wedgeport, près de Yarmouth, nous dit que l’humeur était à la nervosité et à l’anxiété, au moment de prendre la mer sur fond de pandémie et de tensions avec les Autochtones. «La plupart des gars sont anxieux au sujet de la COVID-19 et des volumes et du prix que le marché pourra absorber. En ce qui concerne les tensions avec les Premières Nations, la majorité des pêcheurs ont confiance que le MPO et la GRC vont faire leur travail pour éviter qu’il y ait des perturbations à notre saison», résume-t-il.

Contrairement à l’opinion public à travers le Canada, nous ne sommes ni des racistes ni des terroristes!, poursuit M. Nickerson. Nous essayons simplement de gérer une pêcherie commerciale complètement illégale en dehors de notre saison et il s’adonne qu’elle est pratiquée par les Premières Nations. Ça ne ferait pas de différence si   c’était des Blancs ou des Asiatiques; c’est une pêche illégale et j’espère que le MPO va l’empêcher de continuer. La situation est tendue, mais la majorité des pêcheurs restent très calmes et en contrôle.»

APPEL À LA PRUDENCE       

Pour sa part, l’acheteur de homard néo-écossais Stewart Lamont, directeur général de Tangier Lobster, plaide pour l’extrême prudence en cette deuxième vague de COVID-19. À son avis, le virus potentiellement mortel est un «énorme problème» en Amérique du Nord, en Europe – surtout en France et en Belgique –  et en Asie, principalement à Hong Kong et en Corée du sud. «Nous opérons avec une main attachée   derrière notre dos, dans un contexte pandémique global, dit-il. Avec les restaurants, les croisières, les casinos et les hôtels qui sont toujours fermés ou au ralenti, il faut être extrêmement prudent. Il faut éviter de se mettre dans le même pétrin que celui dans lequel on s’est retrouvé à la fin de l’hiver dernier et au printemps.»

Selon M. Lamont, l’industrie du homard du Canada atlantique a perdu 100 millions $, entre le premier février et le premier mai 2020 lorsque l’économie mondiale a été mise en veille en raison de la première vague de pandémie. «Les inventaires de homard  vivant ont subi une dévaluation de 50 %, souligne-t-il. Les pertes furent énormes!  Nous ne voulons pas renouveler cette expérience.»

Pour éviter de nouvelles pertes d’inventaire, en ce début de saison de pêche 2020-2021, Stewart Lamont dit qu’il faut bien évaluer la valeur marchande du homard, de sorte à l’acheter et à le vendre au prix le «plus réaliste possible». «Nous ne pouvons plus payer des prix records, comme nous l’avons fait jusqu’en date du premier février dernier, et comme nous l’avons fait encore en septembre et en octobre.»

Le dg de Tangier Lobster précise également que c’est en raison de la faiblesse de l’offre que le marché a payé un prix encore jamais atteint en septembre, pour le homard stocké durant l’été. C’est aussi ce qui explique pourquoi les pêcheurs de la baie de Fundy ont reçu un prix hors norme, au début de leur saison de pêche, à la mi-octobre. Ils ont reçu jusqu’à 11 $ la livre au débarquement, rapporte M. Lamont.    

Mais au début novembre, ce prix payé à quai était redescendu entre 9,50 $ et 10 $ la livre dans la zone 35 de la baie de Fundy et il variait en 7 $ et 7,50 $ à la fin du mois, selon nos sources. Une fois rendu en Chine, le homard vivant de 2 à 3½ livres se transigeait à 18,50 $ la livre en devises canadiennes au début novembre, excluant les frais de transport. Il coûtait 4,50 $ moins cher la livre à la fin du mois, indique Stewart Lamont. Il fait remarquer qu’il s’agit du seul pays qui a enregistré une croissance de son PIB en 2020, avec une moyenne de 5 %. Or, même si l’économie chinoise semble avoir surmonté la deuxième vague de la pandémie du coronavirus et progresse à une vitesse grand V, l’acheteur néo-écossais retient son souffle. «Il y a encore des poches de COVID-19 en Chine, dit-il. Nous ne sommes qu’à un pas d’un incident qui peut refermer tout le marché.»

Enfin, notons que le dg de Tangier Lobster ne craint pas les impacts de l’entente commerciale conclue entre la Chine et les États-Unis cette année. En vertu de cet accord, la Chine doit éliminer ses tarifs punitifs de 30 % imposés sur le homard américain en 2018. Ces tarifs ont fait chuter la valeur des exportations américaines de crustacés en sol chinois de 86,9 millions $ pour les six premiers mois de 2018, à 26,1 millions $ pour la même période de 2020. Cependant, le Portland Press Herald notait plus tôt cet automne que l’exemption des frais de douane n’avait toujours pas donné les résultats escomptés sur l’industrie du homard du Maine.

Quoi qu’il en soit, Stewart Lamont assure que le homard de la Nouvelle-Angleterre n’est pas une menace pour la compétitivité du produit canadien sur les marchés. «Le homard américain est de qualité, de grosseur et de prix moindres que le nôtre, affirme-t-il. Notre compétition vient plutôt des autres sources de protéines de qualité, comme la crevette, le pétoncle et le crabe. En matière de produits marins, nous sommes désormais dans un espace de protéines, et non plus   sur un marché spécifiquement dédié au homard.»

La pêche au homard du sud-est et du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse se prolonge sur six mois, jusqu’à la fin mai. Les débarquements de la région comptent pour près du quart des prises totales de l’Amérique du Nord.

L’ATLANTIQUE – page 8 – Volume 33,5 Décembre 2020-Janvier 2021

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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