dimanche, avril 28, 2024
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Aux prises avec une dette importante, Total Océan déclare faillite

Accablée d’une dette de plus de 4,6 millions $, Total Océan s’est trouvée contrainte de déclarer faillite à la mi-février, avant même un premier cycle annuel de production commerciale d’huile de loup-marin riche en oméga-3.

Un des problèmes, selon ce qu’en comprend Gil Thériault, actionnaire-cofondateur de l’entreprise créée en 2015, c’est que la pandémie de COVID-19 et le manque planétaire de main-d’œuvre ont retardé la livraison de son distillateur moléculaire fabriqué sur mesure en Chine (Pêche Impact, février 2022). Il s’agit de la pièce maitresse de son usine de transformation de gras de phoque à des fins de consommation humaine, située sur la Pointe de Havre-aux-Maisons.

«Total Océan a clairement manqué de liquidités, conclut M. Thériault, qui est aussi directeur de l’Association des chasseurs de phoques intra-Québec. Mais c’est important de dire que c’est mon interprétation personnelle, parce que je n’ai pas toutes les informations en main.»

Pourtant, l’engouement des marchés – principalement de Chine justement et du Japon – s’annonçait tel que Total Océan planifiait l’embauche d’une dizaine d’employés pour sa première saison complète de production, prévue d’octobre 2022 à mai 2023. Le projet, représentant un investissement global d’environ 3 millions $, visait à produire un volume annuel de 200 000 litres d’huile de loup-marin pour l’expédier en vrac sur les marchés par l’entremise de SiliCycle, connue pour son expertise en conception, développement, fabrication et commercialisation de produits de chimie fine.

Or, toujours selon l’analyse que fait M. Thériault de la banqueroute de l’entreprise, deux visions de développement s’opposaient au conseil d’administration coprésidés par le restaurateur local François Gaulin et Hugo Saint-Laurent, président et chef de la direction de Sili-Cycle basé à Québec. «François, lui, voyait ça comme une entreprise madelinienne à part entière, avec des partenaires locaux et externes, souligne le Madelinot impliqué dans le dossier de la chasse aux loups-marins depuis une vingtaine d’années. Et nous étions plusieurs à voir les choses comme ça, tandis que SiliCycle [qui était actionnaire majoritaire] a toujours vu Total Océan comme une de ses filiales. Alors si tout le monde n’avait pas la même vision de la chose, ce n’était clairement pas facile à gérer.»

Pour sa part, M. Gaulin s’est refusé à tout commentaire sur les difficultés financières de l’entreprise. Quant à M. Saint-Laurent, il n’a pas retourné nos appels. SiliCycle, au nombre des trois principaux actionnaires de Total Océan aux côtés des Pêcheries Bruno Bourque et Pêcheries Vilo, a notamment perdu pour près de 950 000 $ dans cette débâcle.

Et avec une dette avoisinant 1,85 million $ auprès de la Banque Royale du Canada, son premier créancier garanti, Total Océan doit aussi un somme de plus de 600 000 $ à 25 entités d’affaires des Îles-de-la-Madeleine. Le MAPAQ, Investissement Québec, Pêches et Océans Canada et Développement Économique Canada cumulent de leur côté des réclamations dépassant 1,8 million $.

Notons que c’est le 7 décembre 2023 que Total Océan s’est placée sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité. Elle avait ensuite obtenu une prolongation jusqu’au 12 février 2024, de son délai initial du 27 décembre pour soumettre une proposition à ses créanciers. Cependant, comme elle n’a présenté ni proposition aux créanciers ni nouvelle demande de prolongation de délai auprès du tribunal, elle était réputée avoir fait cession de ses biens en date du 13 février. Le syndic nommé au dossier, Restructuration Deloitte, a convoqué une première assemblée des créanciers pour le 13 mars.

Au moment d’écrire ces lignes, deux groupes de gens d’affaires intéressés par la reprise des actifs de Total Océan étaient en pourparlers avec le syndic. Aussi François Gaulin garde-t-il espoir que les Îles-de-la-Madeleine puissent effectivement devenir chef de file dans la production d’une huile de loup-marin de qualité supérieure. «On a créé beaucoup de choses au fil des ans, qui permettent de penser que c’est possible», résume-t-il.

LES ÎLES EN BREF – page 35 – Volume 37,1 Février-Mars 2024

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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