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Contingent historique, prix record au débarquement et départ canon pour l’industrie du crabe des neiges

Le plan de pêche dans le sud du golfe Saint-Laurent confère aux pêcheurs évoluant dans les zones 12, 12E, 12F et 19 un contingent global de 43 822,09 tonnes métriques, une augmentation de presque 103% par rapport au total de 2016. Le taux d’exploitation se situe à 44,2%, un taux élevé en raison de la marge de manœuvre procurée par l’abondance de la biomasse.
La zone 12 accapare comme d’habitude la part du lion de ce contingent global, en vertu d’un quota de 39 531,64 tonnes métriques. La zone 12E est dotée d’un contingent de 199,3 tonnes, comparativement à 680,24 tonnes pour la zone 12F. Le ministère fédéral des Pêches et des Océans réserve 2 915,91 tonnes pour la zone 19 et une quantité de 495 tonnes a été mise de côté pour le relevé scientifique.
De plus, cette année seulement, le ministre Dominic LeBlanc accorde un contingent de 1 100 tonnes métriques pour trois communautés autochtones du Nouveau-Brunswick, à déduire des 43 822,09 tonnes métriques du contingent global, selon une formule de calcul qui retranche ce quota temporaire de l’ensemble des catégories bénéficiant du crabe des neiges.
Pour les crabiers québécois, les prises venant des zones 12, 12E et 12F devraient totaliser autour de 29 millions de livres. Le volume qui sera envoyé dans les usines de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine sera légèrement inférieur, puisque certains crabiers livrent leurs captures au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve.
Les crabiers traditionnels du Québec devraient débarquer environ 18,4 millions de livres de crustacé, en vertu de leur part de 21,169% du contingent revenant aux crabiers de longue date, ceux évoluant dans la zone 12. Ces crabiers traditionnels, venant de quatre provinces, bénéficient de 69,184% du contingent global.
Les autochtones de la Gaspésie reçoivent 6,239% du contingent de la zone 12, ce qui représente environ 5,4 millions de livres. En tout, les autochtones du Nouveau-Brunswick, du Québec et de l’Île-du-Prince-Édouard bénéficient de 15,816% du contingent global.
Six flottilles québécois reçoivent par ailleurs presque le tiers des 15% du contingent global allant à la catégorie de pêcheurs définie dans le plan de pêche comme étant le «nouvel accès», à savoir des pêcheurs qui depuis 2003 bénéficient d’un contingent récurrent. Ils ont déjà été désignés, entre 1995 et 2003, comme des détenteurs «d’allocations temporaires».
Ces flottilles québécoises sont des détenteurs de permis de poisson de fond à engins fixes, ou des pétoncliers, des détenteurs de permis de poisson de fond à engins mobiles, de même que des homardiers. Il y a six groupes, trois de la Gaspésie et trois des Îles-de-la-Madeleine. En tout, ces pêcheurs québécois reçoivent près de 4,2 millions de livres de crabe des neiges.
Dans la zone 12E, les Québécois bénéficient d’une part de 12,5% du quota, pour 54 800 livres. Dans 12F, la part des Québécois s’établit à 68,75%, ce qui se traduit par 1,02 million de livres.
CONTEXTE PLUS QUE FAVORABLE
La pêche a débuté le 26 avril avant l’aurore, dans un contexte extrêmement avantageux pour les pêcheurs et les transformateurs du sud du golfe Saint-Laurent. Les contingents ont baissé de façon importante lors des deux dernières saisons de la pêche d’hiver en Alaska, ce fléchissement atteignant 68%. Les pertes de contingent ont également été substantielles à Terre-Neuve en 2017.
Bill Sheehan, de la firme E. Gagnon et Fils, de Sainte-Thérèse-de-Gaspé, la plus grande usine de transformation de crabe du Québec, a établi le prix à 5$ la livre comme niveau de base pour la saison 2017, qui sera une année record pour cette entreprise, avec des volumes à traiter de 13 millions de livres, seulement dans le crabe des neiges.
«Dans le crabe, le prix de base est maintenu toute la saison. Il y a parfois un ajustement en fin d’année, quand le crabe est vendu», note monsieur Sheehan.
Ce prix a aussi été versé par Unipêche MDM, à ses usines de Paspébiac et de Grande-Rivière, où livre Marc Diotte, un détenteur de permis de type «nouvel accès», qui bénéficie d’un quota de 72 000 livres cette année. Habitant à Grande-Rivière, il livre ses prises à l’usine locale de Crustacés de Gaspé, une filiale d’Unipêche MDM.
Le 8 mai, monsieur Diotte avait déjà réalisé quatre voyages à bord de son bateau, le Marco-Josée, un bateau de 45 pieds initialement conçu pour la pêche côtière au poisson de fond et aux espèces pélagiques.
«J’ai déjà débarqué 54 000 livres, avec une moyenne de 13 000 à 14 000 livres par voyage. Je pêche en face de Grande-Rivière, dans le «canal», et ça va très bien. Il me reste deux voyages, à moins que ça aille très mal. Ça fait quatre jours que je suis arrêté, à cause du mauvais temps, et je ne pense pas pouvoir sortir avant trois autres jours. Je n’ai pas l’impression que les conditions de capture vont changer mais on ne sait jamais», notait alors Marc Diotte.
Il était à ce moment trop tôt pour savoir si les pêcheurs bénéficieront d’un ajustement de prix à la hausse à la conclusion de la saison.
«Il a été question de 25 cents de plus en début de saison mais on n’entend rien de plus pour le moment. On va savoir éventuellement. Ça dépend de bien des facteurs, le prix, comme les taux de change pendant la saison. L’an passé, j’ai reçu 3,75$ la livre pendant la saison et c’est resté là», explique Marc Diotte.
En 2015, il avait bénéficié d’un quota de 42 000 livres, puis de 36 000 livres en 2016. «Comme le quota global a monté de 100%, je me retrouve avec 72 000 livres cette année», dit-il.
Après la saison de crabe, Marc Diotte passera une portion de la fin du printemps à la pêche au maquereau, avant d’être mobilisé par les pêches sentinelles au poisson de fond, selon un protocole scientifique déterminé par Pêches et Océans Canada.
«Je fais la pêche sentinelle depuis plusieurs années, et on vient de me choisir pour trois ans de plus, dans le sud du golfe Saint-Laurent», conclut-il.
Plus au large, dans le golfe Saint-Laurent aussi, le crabier traditionnel Lino Desbois, de Gascons, se préparait, le 7 mai, à livrer son quatrième voyage de la saison, à l’usine Ichiboshi de Caraquet, au Nouveau-Brunswick. Elle est la propriété d’intérêts japonais. Monsieur Desbois pêche sur le Jean-Yan.
«C’est bien parti. C’est le quatrième voyage avec 35 000 livres à bord, pour un total de 140 000 livres. La ressource est là. Ça va bien. On pêche sur le banc de Bradelle. Avec un quota de 650 000 livres, il nous reste deux mois de pêche. Ça ira jusqu’au début de juillet», signalait monsieur Desbois.
Cette année, la plupart des crabiers traditionnels bénéficient d’un quota d’environ 400 000 à 420 000 livres. Si Lino Desbois peut capturer 650 000 livres, c’est que son groupe a acheté du quota.
Le fait que le Jean-Yan soit doté d’une cale à eau, où le crabe reste bien vivant, lui procure un prix de 5,50$ la livre. «Les Japonais paient le prix de base de 5$ la livre et 50 cents de plus la livre pour les pêcheurs équipés d’une cale à eau. Avant c’était 25 cents de plus la livre mais ils ont augmenté le prix», explique-t-il.
Un habitué du banc de Bradelle, monsieur Desbois a remarqué «qu’il y a beaucoup de petits crabes cette année».
LA METEO COMPLIQUE L’EXPLOITATION DES USINES
D’autre part, Bill Sheehan et ses confrères des usines Crustacés de Gaspé, Poisson Salé Gaspésien de même que Lelièvre, Lelièvre et Lemoignan, ont dû composer avec un problème d’approvisionnement en eau à partir du dimanche 7 mai, une situation essentiellement causée par les fortes pluies balayant le Québec, Gaspésie incluse.
Comme Sainte-Thérèse-de-Gaspé, où sont situées les usines E. Gagnon et Fils et Lelièvre, Lelièvre et Lemoignan, est approvisionné en eau par la Ville de Grande-Rivière, et que le système de filtration municipal a été frappé de problèmes découlant de la turbidité de l’eau, ce sont quatre usines regroupant près de 1 000 travailleurs qui ont écopé.
«On peut fonctionner à 100% avec notre système et celui de la municipalité. On peut faire 90% de notre production avec l’un ou l’autre des systèmes mais là, les deux systèmes ont eu des problèmes. Notre système de pompage s’est retrouvé inondé vendredi (5 mai) par au moins six mètres d’eau. Il y avait de l’eau par-dessus la cabane, presque à la hauteur du lampadaire. Notre système de pompage est situé dans un creux, mais quand même. Quand le système de la municipalité a lâché, vers 10 heures dimanche (7 mai), on s’est tourné vers le réservoir de la municipalité de Sainte-Thérèse mais il s’est vidé, éventuellement. Heureusement, on a réussi à limiter les dégâts avec des camions citernes qui sont allés chercher de l’eau à Percé», racontait Bill Sheehan le 8 mai.
La transformation de crabe prend une bonne quantité d’eau, comme celle du homard. Dans le cas du homard, les besoins ont été amoindris par des jours de pêche perdus en raison du mauvais temps.
«On transforme 300 000 livres de crabe par jour. On aurait pu perdre 100 000 livres à cause du manque d’eau. On a limité les pertes à quelques milliers de livres. Ça aurait pu être bien pire si on n’avait pas retenu les pêcheurs, qui voulaient tous sortir. On comprend. C’est une grosse saison de quotas de crabe, et ils veulent aller le pêcher mais il faut attendre de ravoir de l’eau», notait monsieur Sheehan.
La turbidité de l’eau revenait à des seuils moins dommageables pour les systèmes de filtration, dans la soirée du 8 mai, mais d’autre pluie était aussi attendue. Bill Sheehan souhaitait un retour à la normale dans les 24 heures suivant son entretien avec Pêche Impact.

Réf.: LE SUD DU GOLFE – pages 5 et 6 – Volume 30,2 – Avril-Mai 2017

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Gilles Gagné
Gilles Gagné, né à Matane, le 26 mars 1960. J'ai fait mes études universitaires à Ottawa où j'ai obtenu un baccalauréat avec spécialisation en économie et concentration en politique. À l'occasion d'une offre d'emploi d'été en 1983, j'ai travaillé pour Pêches et Océans Canada comme observateur sur deux bateaux basés à Newport, deux morutiers de 65 pieds. Le programme visait l'amélioration des conditions d'entreposage des produits marins dans les cales des bateaux et de leur traitement à l'usine. Cet emploi m'a ouvert des horizons qui me servent encore tous les jours aujourd'hui. En 1989, après avoir travaillé en tourisme et dans l'édition maritime à Québec, je suis revenu vivre en région côtière et rurale, d'abord comme journaliste à l'Acadie nouvelle à Campbellton. C'est à cet endroit que j'ai rédigé mes premiers textes pour Pêche Impact, à l'été 1992. Je connaissais déjà ce journal que je lisais depuis sa fondation. En octobre 1993, j'ai déménagé à Carleton, pour travailler à temps presque complet comme pigiste pour le Soleil. J'ai, du même coup, intensifié mes participations à Pêche Impact. Je travaille également en anglais, depuis près de 15 ans, pour l'hebdomadaire anglophone The Gaspé SPEC et je rédige l'éditorial du journal Graffici depuis 2007.
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