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Écocertification MSC du crabe des neiges du golfe du Saint-Laurent : des efforts soutenus pour la reconquérir à court terme

Des investissements de 1,6 M$ sont prévus d’ici décembre 2024, pour reconquérir l’écocertification du Marine Stewardship Council (MSC) de la pêche au crabe des neiges du golfe du Saint-Laurent. C’est, du moins, ce qui ressort du plan d’amélioration de la pêcherie déposé par l’industrie en juin 2021, afin de prévenir les empêtrements mortels ou les risques de blessures graves des baleines noires de l’Atlantique nord dans les cordages de pêche.

La certification MSC de la pêcherie a été suspendue en 2018, suite au taux de mortalité anormalement élevé de mammifères menacés de disparition enregistré l’année précédente et largement imputé à leur interaction avec les activités de pêche.

Pour la saison 2022, la mise à l’essai, dans des conditions de pêche commerciale, de casiers sans cordages constitue le principal élément de ce plan d’amélioration communément appelé FIP (Fishery Improvement Project). Me Katherine Morissette de la firme MKM Global qui représente les parties prenantes à l’initiative à laquelle sont associés tant les pêcheurs que les industriels de la zone 12 du Québec et du Nouveau-Brunswick, explique que parmi différentes activités, 21 pêcheurs acadiens disposeront chacun de 40 casiers sans cordages, que Pêches et Océans Canada autorise dans les quadrilatères autrement fermés aux engins traditionnels en raison de la présence de baleines.

«L’objectif est de réduire à néant l’empêtrement des baleines, dit-elle; de redonner à cette pêcherie-là les caractéristiques d’une pêcherie durable, en regard des exigences du MSC. Les empêtrements des baleines ayant un statut d’espèce en danger critique sont à l’origine de la suspension de la certification MSC et constituent en eux-mêmes une non-conformité à certaines exigences pour pouvoir qualifier cette pêcherie de durable.»

Selon Me Morissette, ces casiers sans cordages auraient pu être utilisés dès l’an dernier. Cependant, en raison du début hâtif de la saison de pêche 2021, qui a rapidement pris fin avant l’arrivée massive des baleines, les pêcheurs ont très peu été contraints par des fermetures de zone. «Cette année, la situation sera peut-être tout autre parce que le Golfe est plein de glace, relève l’avocate. Et la saison devrait être plus longue en raison de l’augmentation significative du quota de pêche de l’ordre de 40 %. Alors, là, on pourrait avoir les conditions gagnantes, si vous voulez, pour pouvoir effectuer les tests qu’on souhaite faire par rapport au ropeless.»

CASIERS SANS CORDAGES

De plus, le FIP prévoit la mise à l’essai, toujours dans le cadre des activités de pêche commerciale 2022, de cordages à faible maillage que le MPO souhaite imposer dès la saison 2023 pour les casiers traditionnels. Or, selon ce qu’affirme Robert Haché, directeur général de l’Association des crabiers acadiens (ACA), les résultats des tests menés hors saison, avec ces cordages qui se rompent sous une tension de plus de 1 700 livres, ne sont pas concluants pour le moment. «Les données qu’on a ne sont pas significatives, dit-il. Il y aura des tests de faits cette année, sur un certain nombre de casiers normaux, mais je ne pense pas que les câbles qui se brisent à tension faible soit applicables à la pêcherie du crabe des neiges à cause du poids très important des casiers.»

Pour sa part, le porte-parole des crabiers traditionnels des Îles, Paul Boudreau, dit s’attendre à ce que le ministère fédéral des Pêches annonce prochainement un nouveau report à 2024, de l’obligation initialement prévue pour cette année, de remplacer tous les cordages de pêche aux cages, incluant la pêche au homard, par des engins à faible résistance qui permettent aux baleines de s’en libérer plus facilement en cas d’empêtrement. «Puisque les tests vont se faire cette année, il va falloir attendre les résultats et donner au moins une année de transition aux pêcheurs pour s’en équiper, le cas échéant, dit-il. Mais déjà on sait que c’est de quoi qui n’a pas de bon sens; ce ne sera pas opérable parce qu’il y a trop de pertes de casiers. Ça ne fonctionne tout simplement pas!»

BOSTON SEAFOOD SHOW

La récupération annuelle d’engins de pêche perdus en mer, de même que le monitorage acoustique du déplacement des baleines dans le Golfe et la création d’un label de traçabilité de la ressource capturée avec des engins de pêche sécuritaires, sont autant d’autres initiatives qui figurent au plan d’action du FIP. «Le label de traçabilité est une initiative en cours de la part du ministère des Pêches et des Océans; forcément, toutes les activités du gouvernement en lien avec la protection de la baleine noire font partie intégrante du plan d’action du FIP», fait valoir sa représentante.

Me Morissette souligne également que l’industrie du crabe des neiges du golfe du Saint-Laurent profitera du Seafood Expo North America, qui se tiendra à Boston du 13 au 15 mars pour la première fois depuis son annulation en 2020 en raison de la pandémie, afin de faire connaître ses efforts en vue d’une coexistence durable avec les baleines noires. «Les rencontres avec les acheteurs sont très importantes pour leur communiquer l’état d’avancement de notre FIP, les rassurer sur notre implication et leur monter ce qu’on a fait. C’est aussi un important rendez-vous d’échange pour partager les connaissances avec d’autres pêcheries qui ont les mêmes problématiques que nous», fait remarquer Katherine Morissette.

Notons que le plan d’amélioration de la pêche au crabe des neiges du Golfe est financé par les gouvernements du Canada, du Québec, et des provinces maritimes. Il est également supporté par certaines organisations non gouvernementales telles que le New England Aquarium et le Canadian Whale Institute, de même que par de nombreux acheteurs et distributeurs, dont International Seafood and Bait, Beaver Street Fisheries et le Groupe MDMP.

L’industrie exporte pour plus de 700 millions $US de produits par le biais des douanes américaines. Quant aux baleines noires, on n’en compte plus que 350 individus, selon les données préliminaires les plus récentes de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA). L’espèce se trouve, depuis 2020, dans la catégorie «en danger critique» sur la liste rouge des espèces menacée de l’Union   internationale pour la conservation de la nature.

CERTIFICATION – page 23 – Volume 35,1 Février-Mars 2022

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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