samedi, juillet 27, 2024
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État des stocks de la crevette nordique : stabilité ou légère amélioration selon les zones

Selon l’indicateur des stocks de la crevette nordique pour les quatre zones de pêche, les scientifiques de Pêches et Océans Canada ont observé une légère amélioration, ou une stabilité. Les taux autorisés de capture (TACS) de 2020 seront ceux qui prévaudront pour la prochaine saison de pêche, soit 17 999 tonnes.

Le contexte de la COVID-19 n’aide cependant en rien et, cette année, il n’y a pas de comité consultatif de l’industrie. Pour l’instant, le secteur des sciences peut transmettre certaines observations tirées du dernier relevé effectué sur le navire TELEOST en août.

L’indicateur est calculé en fonction des données de la pêche commerciale et des relevés de recherche, dont les résultats peuvent être différents. «Si on regarde dans la pêche commerciale, les pêcheurs des quatre zones ont eu de meilleurs rendements en 2020 qu’ils avaient eus en 2019, explique le biologiste en sciences halieutiques de l’Institut Maurice-Lamontagne (IML). On a observé, dans la pêche commerciale, une amélioration des prises quotidiennes, alors que dans les relevés scientifiques, on a observé soit une stabilité, soit une légère amélioration dans les abondances de crevette que l’on a capturée durant le relevé.» Pour Hugo Bourdages, les relevés de recherche de 2019 et de 2020 présentent néanmoins de faibles taux comparativement au sommet d’abondance observé de 2000 à 2010.

Par exemple, les scientifiques observent, depuis deux ans, une amélioration chaque année dans la zone Sept-Îles, alors qu’il y a quatre ans, celle-ci avait subi une forte diminution de son quota de pêche.

ZONES SAINES POUR LA PLUPART

Les zones Estuaire, Anticosti et Esquiman demeurent dans la zone saine, mais proches de la zone de prudence. Alors qu’elle était dans la zone de prudence depuis les trois dernières années, la situation de la zone Sept-Îles s’est améliorée: elle s’approche de la zone saine, mais demeure encore dans la zone de prudence.

Comme le comité consultatif de l’industrie de la crevette de 2020 avait recommandé que les TACS pour chaque zone de pêche soient établis pour une période de deux ans, le contingent global de crevette alloué pour la saison 2021 sera à nouveau de 606 tonnes pour la zone Estuaire, de  5 123 tonnes pour Sept-Îles, de 6 311 tonnes pour Anticosti et de 5 959 tonnes pour Esquiman.

PRÉDATION PAR LE SÉBASTE

Cette année, il est impossible de confirmer que le phénomène de la prédation de la crevette nordique par le sébaste est encore très présent puisque, comme les variations de la crevette sont analysées par les scientifiques aux deux ans, 2021 est l’année intérimaire. Par conséquent, il n’y aura pas de mise à jour sur le sujet cette année.

«Mais c’est clair que le sébaste est un prédateur important dans l’écosystème par son abondance et pour la crevette en particulier, qui est l’une de ses proies, avance M. Bourdages. Donc, quand le sébaste   atteint une certaine grandeur, la crevette nordique devient une de ses proies préférées au quotidien. Mais, je n’ai pas regardé le chevauchement entre les deux puisqu’on sait que le sébaste, en grandissant, va se diriger dans les plus grandes profondeurs des chenaux. Donc, le chevauchement que l’on observait avec la crevette, il y a cinq ou six ans, semble avoir diminué dans les dernières années. Mais, il y a toujours, sur les sites de pêche où on retrouve de la crevette, la présence du sébaste.» À l’âge adulte, le sébaste se retrouve à une profondeur de plus de 300 mètres, alors que la crevette se tient entre 150 et 300 mètres.

SIGNE ENCOURAGEANT

Selon les observations actuelles, le secteur des sciences n’est pas en mesure de prévoir une reprise réelle de l’abondance des stocks de la perle rose du Saint-Laurent. «La crevette est une espèce qui a une courte espérance de vie, explique le biologiste de l’IML. Elle va vivre six ou sept ans. Donc, la dynamique d’abondance peut varier très rapidement. Présentement, les conditions que l’on observe ont été défavorables à la crevette. On pense au réchauffement des eaux et à la prédation par le sébaste. Ce sont des facteurs qui sont encore présents et qui le seront encore dans les prochaines années.»

En revanche, si les observations des dernières années ont conclu à une diminution graduelle, elles font plutôt état, depuis deux ou trois ans, d’une stabilité. «On observe de légères améliorations, confirme Hugo Bourdages. Est-ce que l’écosystème présent peut nous permettre d’espérer d’avoir des abondances comme on l’avait vues dans les années 2000 à 2010? Les conditions environnementales ne sont vraiment plus les mêmes. Les conditions que l’on observe présentement sont plutôt défavorables pour la crevette. Une reprise, c’est très difficile à prédire présentement.»

Cependant, l’arrêt de la diminution observée de 2008 à 2017 constitue un signe encourageant, selon le scientifique de Pêches et Océans Canada. «On observe une certaine stabilité, voire une amélioration, rappelle M. Bourdages. Je pense que, dans les conditions environnementales que l’on observe présentement, c’est un signe positif.»

2020, SAISON ATYPIQUE

Le biologiste n’oubliera pas de sitôt la dernière saison sur fond de pandémie, alors qu’il n’y a pas eu de pêche au printemps. Il était tout à fait inhabituel pour l’industrie de voir la saison de pêche débuter à la mi-juin. «De notre côté, avec la situation de la COVID-19, on se considère très chanceux d’avoir réussi à faire notre relevé scientifique au mois d’août», souligne Hugo Bourdages. Comme le navire TELEOST est à Terre-Neuve et qu’il y avait la bulle atlantique, la Garde côtière canadienne a accepté la réalisation de la mission scientifique à condition qu’une bulle soit créée à bord du navire. L’équipage scientifique a profité d’un changement d’équipage de la Garde côtière pour embarquer le lendemain pour une mission de 26 jours, plutôt que de 33 jours. Environ 150 stations ont été visitées. En débarquant du bateau, l’équipage scientifique a fait une quarantaine de 14 jours.

«Il faut être fiers des efforts qui ont été faits par nos scientifiques et par la Garde côtière canadienne pour faire cette mission-là, estime M. Bourdages. Après ça, dès que la pêche a été rouverte, nos programmes d’échantillonnage se sont mis en place. Les compagnies d’observateurs en mer avaient adopté des protocoles pour retourner en mer avec les pêcheurs. Donc, on a été capables d’avoir des données d’observateurs en mer. De notre côté, des techniciens ont fait des échantillonnages lors des débarquements. Eux aussi, ils avaient développé leur protocole. Quand la pêche a débuté, on a été capables d’aller chercher des données des captures commerciales. Donc, il y a eu beaucoup d’adaptation de la part de nos employés et des gens impliqués dans cette pêche-là pour être capables de collecter les données nécessaires à notre évaluation.»

DIVERGENCES DANS LES DONNÉES

Certaines données du relevé scientifique ne concordent pas avec les taux de capture réalisés par les crevettiers l’an dernier, surtout à l’automne. «Depuis quelques années, on a une divergence entre les informations apportées par les pêcheurs et le relevé scientifique, reconnaît le chercheur. Présentement, dans la pêche commerciale, on voit une amélioration dans les rendements de pêche commerciale en 2020, mais on ne voit pas cette amélioration-là, avec la même ampleur, dans le relevé scientifique.»

De l’avis de M. Bourdages, différents facteurs peuvent expliquer ces divergences. L’une d’elles s’explique par le fait que le relevé scientifique couvre l’ensemble de la population et la zone complète, alors que les pêcheurs de crevette se concentrent sur les meilleurs fonds de pêche. Dans certains cas, c’est la raison pour laquelle des pêcheurs maintiennent de bons rendements. Aussi, les technologies utilisées dans la pêche commerciale depuis les 20 ou 30 dernières années, comme les échosondeurs, les outils de navigation et la cartographie des fonds marins, rendent les crevettiers plus performants. «C’est pour ça qu’on aime avoir deux sources de   données, pour avoir une meilleure compréhension de la situation», précise le spécialiste de la crevette.

RÉCHAUFFEMENT DE L’EAU

Hugo Bourdages soulève aussi que, selon son collègue Peter Galbraith, la température de l’eau continue à se réchauffer. «La crevette nordique est une espèce qui vit dans les profondeurs du golfe du Saint-Laurent et dans la couche de fond. La température de l’eau se réchauffe de plus en plus depuis quelques années. Mais, on observe une certaine stabilité [du stock de crevettes]. C’est vraiment au cours des prochaines années qu’on va pouvoir voir comment l’espèce va réagir à ces changements-là.»

Un projet de recherche sur la réaction de la crevette au réchauffement de l’eau est d’ailleurs en cours à l’IML. Il est mené par la généticienne Geneviève Parent qui, avec son équipe de recherche, a récolté des échantillons de crevette en 2019 le long de la côte atlantique. «Elles sont allées chercher des échantillons de différentes populations de crevette et elles sont en train de comparer le code génétique de ces populations-là, pour voir si une espèce est capable de s’adapter, décrit M. Bourdages. Ce sont des réponses que l’on devrait probablement avoir d’ici une année ou deux.»

ESTUAIRE ET NORD DU GOLFE – page 3 – Volume 34,1 Février-Mars 2021

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