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Le CERMIM satisfait des résultats de ses opérations de localisation, récupération et valorisation d’engins fantômes

Le Centre de recherche sur les milieux insulaires et maritimes (CERMIM) a récupéré 203 casiers à crabe des neiges fantômes sur les fonds de pêche du golfe du Saint-Laurent, cette année, soit quatre fois plus que l’an dernier. En fait, il en était à la troisième édition de ses missions en mer à bord du Francis Éric, dans le cadre de son projet LOREVA (Localisation, récupération, valorisation) financé par le Fonds Engins Fantômes du ministère des Pêches et des Océans.

Ses premiers essais, en 2021, s’étaient soldés par la remontée de seulement 15 casiers, rappelle le chef de mission et directeur associé du CERMIM, Marc-Olivier Massé.

«Nos résultats sont le reflet d’un travail d’équipe, souligne-t-il. Ce sont des opérations qui sont quand même très complexes et qui commandent une vision à long terme pour arriver à s’améliorer et à être efficace. Nous avons fonctionné par phases dans le développement de notre technique pour la rendre opérationnelle. Il y a eu une progression du nombre et du type d’équipements à bord du bateau au fil des ans, pour professionnaliser tout ça.»

«On s’améliore constamment dans la technique d’opération des équipements et on connaît mieux la vitesse [de croisière] qui nous permet d’avoir une image plus précise des cibles, renchérit le capitaine du Francis-Éric et coéquipier de M. Massé, Francis Poirier, dont le navire est depuis peu le vaisseau de recherche attitré du CERMIM (Pêche Impact, juillet 2023). À force de travailler avec la même équipe, aussi, on a réussi à se perfectionner et à augmenter notre efficience.»

L’édition LOREVA 2023, qui s’est prolongée sur 13 semaines de la mi-août à la mi-novembre, a bénéficié d’un soutien financier fédéral de 1,7 M$, contre 500 000 $ l’an dernier. Et si l’équipe du CERMIM est si efficiente, c’est grâce à la récente acquisition d’un robot sous-marin télécommandé capable de plonger jusqu’à 600 m de profondeur, de même que d’un sonar à balayage latéral qui permet de détecter les casiers sur le fond marin. Elle a ainsi pu en remonter une moyenne de 15 par jour, ce qui représente un rendement quotidien de deux à trois fois supérieur à celui de 2022. «On est bien fiers d’avoir atteint les objectifs qu’on s’était donnés, affirme Francis Poirier. Ça super bien été. On a eu un bel automne. On est bien heureux de ça!»

Fait intéressant, certains des casiers fantômes récupérés dataient des années 1980, aux débuts de la pêche au crabe des neiges dans la zone 12 du sud du Golfe, ajoute le capitaine du Francis Éric. «De nous voir arriver avec des cages carrées, alors qu’aujourd’hui on pêche avec des cages japonaises qui s’empilent les unes dans les autres, ç’a créé un engouement [au moment du déchargement] sur le quai, raconte-t-il. Ça intéressait les gens de tous les âges : les jeunes qui n’avaient jamais vu ça et les vieux qui se revoyaient dans le passé. C’était une autre époque.»

VALORISATION

Au total de 203 casiers fantômes récupérés cette année, tant dans la zone 12 que dans la 12F le long du chenal laurentien, s’ajoutent une longueur d’un peu plus de 25 kilomètres de vieux cordages. Sur trois ans, on parle donc du retrait d’un total de 33,5 km ou de 110 000 pieds de cordes de pêche susceptibles de poser une menace d’empêtrement pour les baleines noires en voie d’extinction. C’est aussi l’équivalent de plus de cinq tonnes de matières plastiques que le CERMIM a ainsi retiré du fond marin.

«Et tout ça avec une technique qui n’a aucun impact sur le fonds marins, se félicite Marc-Olivier Massé. Comparativement à l’ensemble des acteurs du secteur qui utilisent des systèmes de grappins ou différents engins tractés qui trainent derrière les bateaux, notre technique chirurgicale de retrait – avec le robot qui s’accote sur la cage et la retire – n’affecte aucune espèce marine qui se trouve à côté. C’est vraiment ce qui nous distingue de tous les autres projets de récupération d’engins fantômes.»

Aux fins de valorisation de ces engins fantômes, le centre de recherche affilié à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) lancera un projet pilote de transformation de ces résidus en planches de polymères recyclés. Ces planches, qui pourraient être utilisées pour l’aménagement de terrasses ou de patios extérieurs, seront fabriquées le printemps prochain à son LAB-Usine de Havre-aux-Maisons en collaboration avec le Carrefour d’innovation en technologies écologiques (CITÉ) de l’Université de Sherbrooke.

«On va faire des tests à petite échelle et s’ils sont concluants, il y aura des décisions à prendre dépendamment de l’intérêt, des opportunités commerciales, explique M. Massé. Est-ce qu’on va transférer [les connaissances] sous licence; établir un partenariat avec quelqu’un qui veut développer; ou simplement fournir le produit à valoriser? Le but, c’est de faire de l’économie circulaire : sortir la pollution de notre environnement marin autour des Îles et valoriser la matière première au bénéfice de la communauté.»

Quant aux cordes de nylon dont sont tressés les casiers à crabe récupérés, elles seront transformées en filaments pour les impressions 3D. Le CERMIM attend justement la livraison d’une imprimante spécia-lisée à cet effet, pour la création d’outils susceptibles d’améliorer la performance de son robot sous-marin télécommandé, par exemple. «Les possibilités sont infinies, avec une imprimante 3D», conclut M. Massé qui a eu l’occasion de présenter le bilan 2023 du projet LOREVA à un colloque sur les engins fantômes et les technologies marines tenu à Sept-Îles les 7 et 8 novembre.

ENVIRONNEMENT – page 37 – Volume 36,5 Décembre 2023-Janvier 2024

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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