mardi, avril 16, 2024
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Le crabe des neiges a donné le ton au printemps

Le secteur québécois du crabe des neiges a souffert d’importantes baisses de revenus en 2020, mais comme dans l’essentiel des produits marins, les effets de la pandémie de COVID-19 auraient pu être bien pires cette année, surtout quand les appréhensions du printemps reviennent en mémoire.

Les revenus globaux pour les trois grandes régions de capture, la Gaspésie, la Côte-Nord et les Îles-de-la-Madeleine, se sont établis à 93 654 230 $ cette année, en baisse de 46,9 % par rapport aux 176,3 millions $ de 2019. Les données de 2020 sont toutefois préliminaires, puisqu’elles n’incluent pas dans certains cas les ajustements de fin de saison, ou ristournes, qui pourraient être très importantes.

Deux facteurs ont alimenté ces baisses de revenus, une réduction globale des prises de 12,8 %, de 14 545 tonnes métriques en 2019 à 12 675 tonnes métriques en 2020 mais, surtout, une chute significative du prix de base offert aux crabiers, de 5,50 $ en 2019 à 3,35 $ en 2020, soit 39 %.

Toutefois, comme le remarque l’économiste Ali Magassouba, du ministère fédéral des Pêches et des Océans, la saison aurait pu avoir des conséquences bien plus désavantageuses pour l’industrie, quand on se replace dans le contexte de la fin de mars ou du début d’avril, alors que le Québec s’éveillait à la nouvelle réalité, dictée par le coronavirus.

«Le prix de 3,35 $ reflétait les anticipations sur le début de saison. Ils (les crabiers) ont eu un prix de base pour amorcer la saison. Ils s’attendent à 4,25 $ après les ajustements de fin d’année. C’est un ajustement plus fort que d’habitude, en raison de la prudence du début de saison», précise Ali Magassouba, en désignant les ristournes.

«Si le prix final revient à 4,25 $, ce sera quand même une baisse de 25 % par rapport à 2019, mais il faut se rappeler que l’année 2019 avait été un record. En 2010, le prix final avait été de 2,65 $, puis de 2,11 $ en 2013 et de 3,47 $ en 2016. À 4,25 $, ce serait la quatrième année la plus avantageuse. Les gens sont soulagés», ajoute l’économiste en pensant à une saison que bien des gens percevaient comme un cauchemar potentiel, durant les derniers jours de l’hiver.

«Les baisses de prix ont été plus importantes sur le marché canadien. Il s’en vend beaucoup au Canada, du crabe, plus qu’on pense, et cette année, plus que d’habitude (…) Ce qui a soutenu le secteur du crabe des neiges cette année, c’est la demande intérieure et la demande américaine plus fortes qu’espérées. Aux États-Unis, la baisse du volume exporté a été de 15 % et la valeur n’a baissé que de 19 %», note Ali Magassouba, pour illustrer que la baisse de prix a été moindre au sud de la frontière.

«Notre principal marché était quand même présent, ajoute-t-il en parlant des États-Unis. Une proportion de 59 % du crabe québécois a été vendu à l’extérieur du Canada, et 92 % de ce crabe est allé aux États-Unis. Les restaurants ont ouvert à un certain moment et le (crabe) frais était au rendez-vous», précise-t-il.

D’autres marchés se sont toutefois refermés en raison de la pandémie, «ce qu’on appelle souvent les marchés de luxe, dans les casinos, les croisières, les hôtels et les restaurants qui s’y trouvent. L’industrie a vite réalisé que ces marchés seraient complètement fermés ou peu accessibles», dit M. Magassouba.

«Le marché de l’épicerie a compensé, avec les poissonneries, et les produits prêts pour emporter. Confinés pendant deux ou trois semaines, les gens ont choisi n’importe quel délice auquel ils avaient droit. On a pu voir les reportages au Bas-Saint-Laurent lors des premiers jours suivant l’ouverture de la pêche, avec les longues files d’attente aux poissonneries. On ne peut pas faire plein de choses? On va se faire plaisir avec le crabe. Ce sont les bonnes ventes de crabe des neiges en tout début de saison qui ont lancé un signal à l’effet que les pêches connaîtraient une assez bonne saison», analyse Ali Magassouba.

C’est la Gaspésie, dont les chiffres incluent les débarquements effectués au Bas-Saint-Laurent, qui a mené les trois secteurs du Québec maritime quant à la valeur des débarquements, avec 46 909 235 $ réalisés à partir de captures de 6 845,6 tonnes métriques. C’est une chute de 46,5 % comparativement à 2019. Le prix de base a été de 3,11 $ la livre. En 2019, les revenus totaux s’étaient établis à 87,7 mil-  lions $ dans la région mais il reste un important ajustement à apporter aux données de prix de 2020.

Sur la Côte-Nord, les crabiers ont débarqué 3 751 tonnes métriques de crustacés, pour une valeur de    30 681 590 $. C’est un fléchissement de 47,8 % par rapport à 2019. Le prix moyen connu à la fin de novembre était de 3,71 $ la livre. En 2019, les recettes de capture avaient atteint 58,8 millions $ sur la Côte-Nord.

Aux Îles-de-la-Madeleine, les pêcheurs ont livré 2098,4 tonnes métriques de crabe des neiges, rapportant 16 033 981 $ au débarquement, en vertu d’un prix de 3,51 $ la livre. Là aussi, la valeur des revenus de capture a chuté significativement en 2020, soit de 13,8 millions $ ou  46,3 % comparativement à 2019, alors que les pêcheurs madelinots avaient reçu 29,8 millions $ globalement.

En ce qui a trait aux exportations, elles ont accaparé 5 443 tonnes métriques de produits, d’une valeur de 125,9 millions $ pour la période de janvier à septembre. C’est une baisse de 18 % en volume et de 22 % en valeur si on compare ces chiffres aux statistiques de 2019.

«Les ventes au Japon ont baissé de 72 % en 2020. Le Japon représente une part de 7 % des ventes québécoises à l’étranger», note Ali Magassouba.

Par secteur de capture, c’est la zone 12 qui a rapporté la plus grande partie des prises québécoises, avec 53 % des débarquements. Avec les données préliminaires de la fin de novembre, ces prises avaient rapporté 46 % des revenus des crabiers québécois, une situation qui allait sans doute changer avec les ristournes de fin d’année.

La zone 16 a fourni 20 % des prises québécoises, comparativement à 10 % pour la zone 17, puis 5 % pour la zone 12F, 4 % pour la zone 14 et 4 % pour la zone 15.

Ali Magassouba note que de façon générale, l’offre américaine de crabe à haute valeur, qu’il s’agisse de crabe des neiges, de crabe Tanner ou de crabe royal, a grandement diminué depuis la saison de pêche 2014-2015 jusqu’à celle de 2017-2018.

Bien qu’une hausse des quotas dans les secteurs Alaska Bering Sea District Snow Crab (Opilio), Bristol Bay Red King Crab (Bairdi) et Bering Sea Tanner Crab (Bairdi) soit observée depuis 2018-2019, l’offre américaine de crabe à haute valeur demeure faible comparativement à ce qu’elle était en 2014-2015, rappelle-t-il.

«En 2019-2020, les quotas des trois espèces ont totalisé 37,8 millions de livres, soit une hausse de 35 % par rapport à 2017-2018, mais tout de même inférieurs de 60 % par rapport à 2014-2015. Dans ce contexte, les grossistes américains n’ont d’autres choix que de s’approvisionner en crabe des neiges canadien, et québécois, afin de répondre à la demande des consommateurs américains très friands de     ce crustacé, car l’offre domestique américaine de crabe des neiges est clairement insuffisante pour la combler», conclut M. Magassouba.

ÉCONOMIE – pages 12-13 – Volume 33,5 Décembre 2020-Janvier 2021

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Gilles Gagné
Gilles Gagné, né à Matane, le 26 mars 1960. J'ai fait mes études universitaires à Ottawa où j'ai obtenu un baccalauréat avec spécialisation en économie et concentration en politique. À l'occasion d'une offre d'emploi d'été en 1983, j'ai travaillé pour Pêches et Océans Canada comme observateur sur deux bateaux basés à Newport, deux morutiers de 65 pieds. Le programme visait l'amélioration des conditions d'entreposage des produits marins dans les cales des bateaux et de leur traitement à l'usine. Cet emploi m'a ouvert des horizons qui me servent encore tous les jours aujourd'hui. En 1989, après avoir travaillé en tourisme et dans l'édition maritime à Québec, je suis revenu vivre en région côtière et rurale, d'abord comme journaliste à l'Acadie nouvelle à Campbellton. C'est à cet endroit que j'ai rédigé mes premiers textes pour Pêche Impact, à l'été 1992. Je connaissais déjà ce journal que je lisais depuis sa fondation. En octobre 1993, j'ai déménagé à Carleton, pour travailler à temps presque complet comme pigiste pour le Soleil. J'ai, du même coup, intensifié mes participations à Pêche Impact. Je travaille également en anglais, depuis près de 15 ans, pour l'hebdomadaire anglophone The Gaspé SPEC et je rédige l'éditorial du journal Graffici depuis 2007.
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