mardi, mars 19, 2024
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Le MPO pourrait émettre de nouveaux permis de pêche au homard pour la zone 18 dès 2022

Longtemps considérée comme une pêche marginale ou complémentaire dans le passé par ses exploitants, la pêche au homard des zones 15, 16 et 18 sur la Côte-Nord, qui s’étend de Blanc-Sablon jusqu’à Tadoussac, connaît un développement fulgurant depuis les 6 dernières années grâce à des niveaux de capture en forte hausse et un effort de pêche plus soutenu. Le ministère des Pêches et des Océans (MPO) pourrait bien émettre quelques permis de pêche additionnels dès la saison 2022 pour la zone 18 comprise entre Natashquan et Tadoussac où seulement huit permis de pêche commerciale sont actuellement exploités par quelques pêcheurs traditionnels et deux communautés autochtones innues.

«C’est l’un des objectifs poursuivis par notre ministère, indique Andrew Rowsell, directeur de secteur du MPO, pour la Côte-Nord. Il y a une volonté réelle autant de la part de notre ministère que celles des pêcheurs commerciaux traditionnels et des communautés autochtones concernées pour un développement accru de la pêche au homard entre Natashquan et Tadoussac parce que les débarquements sont en hausse constante comme partout ailleurs en Côte-Nord, ces dernières années. La zone 18 est un vaste territoire de quelques centaines de kilomètres qui est divisée en plusieurs sous-zones de pêche dont certaines sont peu ou encore complètement inexploitées jusqu’à présent.»

Pour faciliter l’émission de nouveaux permis de pêche pour la zone 18, le MPO a procédé à la création d’un comité de travail externe qui compte dix personnes, dont cinq sont des pêcheurs traditionnels et des représentants d’organisations de pêcheurs professionnels et cinq autres issus de communautés et d’organisations autochtones. Deux personnes additionnelles provenant du MPO et ayant des connaissances approfondies d’un point du vue biologique et scientifique s’ajoutent au comité de travail.

«L’émission de nouveaux permis de pêche est un processus qui est assez long et plusieurs étapes doivent être réalisées avant que nous puissions émettre une recommandation finale au comité de gestion régional de la Gestion des pêches. Ce dernier envoie par la suite une note au bureau de la ministre pour une prise de décision finale. Pour la zone 18, la création d’un comité de travail s’est donc inscrite à l’intérieur d’une démarche concertée entre tous les acteurs impliqués dans ce dossier. À titre de directeur de secteur pour la Côte-Nord, j’ai tenu à ce que l’ensemble de nos consultations et nos travaux se fassent de la façon la plus transparente possible», précise Andrew Rowsell.

À court terme, le personnel du bureau régional du MPO, à Sept-Îles et celui à Québec, complèteront l’analyse d’un sondage envoyé au cours des dernières semaines auprès de tous les pêcheurs appartenant au groupe noyau de la Haute et Moyenne-Côte-Nord. À la fin novembre, plus de 70 % des pêcheurs ciblés avaient répondu au sondage et d’autres s’apprêtaient à le faire sous peu. De plus, le MPO se penchera sur les critères d’éligibilité pour ceux ou celles qui pourraient obtenir ces nouveaux permis de pêche au homard.

«Par la suite, la prochaine étape sera la tenue d’une rencontre officielle entre les 10 membres du comité de travail externe et les gens du MPO. C’est à ce moment-là que nos discussions porteront sur le nombre de nouveaux permis à émettre et pour quelles sous-zones de la zone 18. S’agira-t-il de permis à des fins scientifiques, expérimentales ou encore exploratoires? Pour l’instant, nous ne pouvons pas répondre à cette question parce que chacun de ces types de permis est habituellement accompagné d’un certain protocole scientifique. Ce sera un gros point à l’ordre du jour lors de notre rencontre et notre recommandation finale devra aussi tenir compte des analyses et des données disponibles du secteur des sciences du MPO», souligne Andrew Rowsell.

À ce sujet, Benoît Bruneau, biologiste à l’Institut Maurice-Lamontagne (IML), de Mont-Joli et responsable de l’évaluation des stocks de homard pour la Côte-Nord, confirme qu’il existe encore peu de données concernant le potentiel réel de la biomasse disponible du homard en Côte-Nord et plus particulièrement pour celle de la zone 18.

«Oui, nous observons des augmentations importantes au niveau des captures dans toutes les zones de pêche depuis les 5-6 dernières années, mais il faut demeurer prudent quant à leur interprétation. Une bonne partie des captures réalisées, soit près du tiers, est due à un effort de pêche plus grand que par le passé. C’était l’une de nos principales observations lors de notre dernière évaluation scientifique qui a été publiée en 2019. Mais un fait demeure : tous les indicateurs d’abondance de la ressource montrent que cela augmente plus vite qu’ailleurs dans les autres régions au Québec maritime. Le réchauffement de la température de l’eau fait aussi partie d’un ensemble de conditions climatiques favorables qui peuvent contribuer à une certaine explosion de la ressource et à des débarquements de plus en plus élevés», indique M. Bruneau

Le biologiste de l’IML poursuit en ajoutant que «pour la zone 18, quand on généralise, nous savons que des secteurs précis n’ont pas été exploités. Et lorsqu’une sous-zone n’a pas encore été exploitée et que l’on veut le faire, nous devons tenter de répondre à certaines questions rattachées à trois facteurs importants. Le premier concerne la distribution de la ressource : il est où le homard et à quel moment de l’année? Le deuxième se situe au niveau de l’abondance du stock: elle correspond à quoi en termes de quantité potentielle? Et le troisième facteur est celui relié à la production de l’espèce : est-ce que la population de homard ciblée, et qui peut déjà l’être à un certain niveau, pourra supporter une pêche scientifique, expérimentale, exploratoire ou encore commerciale au fil des ans? C’est une partie de notre travail au secteur des sciences que d’appuyer autant que possible les gens de la Gestion des pêches et avec la meilleure information disponible. Les données du secteur des sciences sont importantes, mais celles provenant des pêcheurs le sont également pour une décision éclairée.»

En terminant, soulignons que selon les données préliminaires du MPO, pour la saison 2021, les débarquements de homard enregistrés en Côte-Nord ont atteint 571 tonnes, soit une hausse importante de 51 % comparativement à l’année précédente et que la valeur totale de ces captures se chiffre à 11 millions $.

LA CÔTE-NORD – page 20 – Volume 34,5 Décembre 2021-Janvier 2022

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Robert Nicolas
Robert Nicolas est actif depuis près de 30 ans dans le domaine des communications et de l’information reliées plus spécifiquement au secteur des pêches et de l’aquaculture commerciales. Détenteur d’un baccalauréat en Information-communication de l’Université de Moncton, il agit à titre de collaborateur du journal Pêche Impact dès sa naissance en 1988, pour ensuite en devenir le coordonnateur/rédacteur en chef en 1992 jusqu'à aujourd'hui. Observateur privilégié de l’évolution de l’industrie durant toute cette période, Robert Nicolas devient le responsable du Bureau école-industrie de l'École des pêches et de l'aquaculture du Québec (ÉPAQ) en 2011 où il met au profit de cette institution d'enseignement ses connaissances des enjeux et des réalités propres à chacune des régions maritimes du Québec.
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