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Les turbotiers réclament la reconduction d’un TAC de 2 250 tonnes pour 2021 et 2022

Les intervenants de l’industrie dela pêche au turbot du Québec et de Terre-Neuve & Labrador ont profité de la tenue virtuelle du Comité consultatif du poisson de fond du golfe les 31 mars et 1er avril, pour revendiquer le maintien d’un total autorisé des captures (TAC) de 2 250 tonnes pour les saisons de pêche 2021 et 2022.

Cette position commune de l’industrie du Québec a été présentée par Jean-René Boucher, directeur du Regroupement des pêcheurs professionnels du nord de la Gaspésie (RPPNG) et appuyée par l’Association des capitaines-propriétaires de la Gaspésie, l’Association des pêcheurs de la Basse-Côte-Nord et l’Association québécoise de l’industrie de la pêche qui représente les intérêts de plusieurs usines de transformation concernées par le traitement en usine du turbot.

Rappelons qu’entre les saisons de pêche 2017-2018 et 2020-2021, le TAC du turbot a été réduit façon graduelle et considérable en passant de 4 500 à 2 250 tonnes. Pour la saison de pêche 2020, les débarquements préliminaires enregistrés à la fin mars totalisaient 1 330 tonnes, bien que l’année de gestion pour la capture de cette ressource se prolonge jusqu’au 14 mai 2021.

«Notre demande pour un TAC de 2 250 tonnes pour les deux prochaines années est pleinement justifiée, indique Jean-René Boucher. Notre recommandation s’appuie sur les résultats de la plus récente évaluation du secteur des sciences de même que sur les bons taux de capture obtenus par plusieurs de nos pêcheurs, entre autres, l’automne dernier. On a des exemples qu’en fin de saison 2020 certains turbotiers aient pu capturer 25 000 livres avec 120 filets de pêche, pour une période de trois jours seulement. Ça fait des années que nous n’avions pas vu un tel scénario. Même si la situation n’est pas complètement rose dans son ensemble, ce n’est pas noir partout non plus.»

Le directeur du RPPNG tient toutefois à apporter un certain bémol quant aux données des prises par unité d’effort présentées par le secteur des sciences, pour la capture du turbot. «Selon nous, ces données divulguées à grande échelle ne traduisent pas nécessairement une certaine réalité observée sur le terrain. Oui, il est vrai de mentionner que l’effort de pêche pratiqué par l’ensemble des détenteurs de permis de  turbot n’est plus le même ces dernières années. Cela s’explique, entre autres, par le fait que plusieurs turbotiers détiennent un portefeuille de permis qui leur permet de cibler d’autres espèces comme le crabe des neiges et le flétan atlantique qui ont une valeur marchande plus élevée que le turbot. C’est ce qui fait que plusieurs turbotiers ne se sentent pas obligés de capturer la totalité de leur quota individuel ou encore tout   simplement de ne pas participer à cette pêcherie.»

Jean-René Boucher ajoute qu’«en bout de ligne, cette décision des turbotiers est loin de nuire à l’aspect de conservation de la ressource. Par contre, nous sommes conscients que cette façon de faire peut avoir des conséquences néfastes pour certaines usines de transformation qui dépendent encore fortement du turbot. Bref, notre demande pour un TAC de 2 250 tonnes pour 2021 et 2020 est loin d’être exagérée. On ne veut pas juste un TAC pour en avoir un. Nous estimons que notre recommandation est également en concordance avec les travaux actuels pour le développement d’une approche de précaution quant à l’exploitation du stock de turbot.»

Soulignons que la dernière évaluation du stock de turbot du golfe du Saint-Laurent a été réalisée en 2020 et présentée aux membres du comité consultatif du poisson de fond du golfe par la biologiste Johanne Gauthier, de l’Institut Maurice-Lamontagne (IML). Il en ressort que «selon l’approche de précaution en développement, l’indicateur de l’état du stock affichait une trajectoire à la baisse avec une diminution de plus de 60 % entre 2008 et 2017, passant de la zone saine à la zone de prudence. L’indicateur s’est stabilisé de 2017 à 2020 et se situe actuellement entre le point de référence limite et le point de référence supérieur.»

En conclusion, la biologiste de l’IML ajoute que «dans ces conditions, une  réduction des prises en deçà des niveaux récents pourrait réduire le taux d’exploitation et favoriser l’augmentation du stock.      Cependant, les conditions environnementales défavorables au turbot qui prévalent dans le golfe du Saint-Laurent pourraient être des facteurs déterminants de la trajectoire de l’abondance du stock.»

FLÉTAN ATLANTIQUE EN BONNE SANTÉ

Par ailleurs, pour ce qui est de la pêche au flétan atlantique pour les deux prochaines années, l’ensemble des intervenants du Québec concernés ont proposé une hausse des captures de 25 %, ce qui ferait augmenter le dernier TAC alloué en 2020 de 1 429  à 1 940 tonnes. La majorité de ces mêmes intervenants ne se sont pas opposés non plus à une augmentation de 30 % du niveau des prises telle que souhaitée par leurs confrères de Terre-Labrador &Labrador.

«Avec tous les indicateurs de la ressource qui sont à notre disposition et qui nous ont été présentés récemment par le biologiste Mathieu Desgagnés, de l’IML, ça démontre bien que le stock de flétan atlantique est en excellente santé et on observe une croissance de la biomasse de façon sans précédent. Alors une hausse de 25 % du TAC, c’est très justifiable dans le contexte actuel et les deux prochaines années nous permettront aussi de tester la robustesse de ce stock», indique Paul Nadeau, directeur de l’Association des pêcheurs de la Basse-Côte-Nord.

Paul Nadeau tient aussi à rajouter que «la capture du flétan atlantique à la palangre se veut une pêche beaucoup plus écologique que celles pour d’autres espèces et que son impact sur l’habitat marin est quand même limité. «De plus, le fait qu’il y ait eu un consensus de la part de tous les intervenants pour qu’une allocation annuelle de 60 tonnes soit retenue afin de poursuivre le relevé scientifique de cette    espèce pour les cinq prochaines, cela va nous permettre de bonifier la série temporelle des données du secteur des sciences.»

Finalement, en ce qui a trait à la pêche à la morue dans le nord du golfe du Saint-Laurent, les organisations de pêcheurs du Québec impliquées ont soutenu la proposition des pêcheurs de Terre-Neuve & Labrador pour une augmentation des captures de 1 000 à 1 500 tonnes pour les saisons de pêche 2021 et 2020.

«Avec un TAC de 1 000 tonnes, on s’est aperçu que ça devient une pêche qui est très difficile à gérer parce que les quotas individuels des pêcheurs n’ont jamais été aussi bas. De plus, la rentabilité de cette pêche est devenue inexistante pour plusieurs pêcheurs puisque les dépenses encourues pour la pratiquer demeurent élevées. Ce n’est donc pas surprenant qu’une partie du TAC en 2020 est demeuré à l’eau. Nous demandons un TAC de 1 500 tonnes pour 2021 et 2022 parce que nous croyons que cela ne devrait pas avoir une grande incidence sur l’état actuel du stock de morue. Nous reconnaissons que le taux de mortalité naturelle de la morue demeure élevé. Cependant, la pratique de cette pêche est davantage devenue artisanale plutôt que commerciale, ces dernières années», estime Paul Nadeau.

LES POISSONS DE FOND – pages 21-22 – Volume 34,2 Avril-Mai 2021

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Robert Nicolas
Robert Nicolas est actif depuis près de 30 ans dans le domaine des communications et de l’information reliées plus spécifiquement au secteur des pêches et de l’aquaculture commerciales. Détenteur d’un baccalauréat en Information-communication de l’Université de Moncton, il agit à titre de collaborateur du journal Pêche Impact dès sa naissance en 1988, pour ensuite en devenir le coordonnateur/rédacteur en chef en 1992 jusqu'à aujourd'hui. Observateur privilégié de l’évolution de l’industrie durant toute cette période, Robert Nicolas devient le responsable du Bureau école-industrie de l'École des pêches et de l'aquaculture du Québec (ÉPAQ) en 2011 où il met au profit de cette institution d'enseignement ses connaissances des enjeux et des réalités propres à chacune des régions maritimes du Québec.
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