mercredi, juin 18, 2025
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Pêche à la crevette : une saison tardive teintée d’optimisme

La pêche commerciale à la crevette de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent est officiellement ouverte depuis le 1er avril. Cependant, très peu d’activités de capture sont observées jusqu’à maintenant. La raison? La grande majorité des crevettiers gaspésiens exploitent, pour une première année, un permis de pêche exploratoire au homard. Par conséquent, ces pêcheurs partiront en mer à la deuxième partie de la saison, qu’ils entrevoient d’ailleurs avec un certain optimisme, d’autant plus que le contingent global est en hausse de 27 %.

Trois pêcheurs qui font de la crevette cuite en mer ont pris le large le 1er avril et ont déjà terminé leur saison. Actuellement, un seul crevettier est en activité. Par conséquent, le plus gros effort de pêche à la crevette sera déployé après le 1er juillet.

Hausse du TAC

Cette saison, même si l’état des stocks de crevettes demeure encore fragile, le ministère fédéral des Pêches a annoncé un total autorisé des captures (TAC) de 3 809 tonnes, soit une hausse du contingent global de 27 % par rapport à l’année dernière.

Mis à part quelques extrêmes, les quotas individuels des crevettiers gaspésiens varient de 40 000 à 200 000 livres, pour un contingent global de moins de 2 000 tonnes. Selon le directeur de l’Office des pêcheurs de crevette du Québec (OPCQ), toutes les mesures de gestion et de flexibilité qui avaient été mises en place l’an passé pour faciliter la capture des quotas individuels devraient être reconduites.

Patrice Element croit que la hausse du TAC permettra à un, deux ou peut-être même quatre pêcheurs de plus de prendre la mer. Comparativement à l’an dernier, où seulement 8 crevettiers ont exercé leur métier en raison des faibles quotas, ils seront probablement 10 ou 12 cette saison, prévoit M. Element. Celui-ci est optimiste; il envisage même la possibilité d’un lent début de rétablissement des stocks de crevettes dans un horizon de 10 ou 15 ans.

Si la hausse globale du TAC demeure à un niveau de captures historiquement parmi les plus faibles jamais observé, le directeur de l’Office estime que la saison pourrait quand même être intéressante. «On est loin de ce qu’on avait il y a 10 ou 12 ans, reconnaît-il. Mais c’est un signe encourageant pour l’avenir. Il faut être réaliste face aux facteurs environnementaux et écosystémiques qui expliquent la baisse de la biomasse de crevettes. Par contre, quand on voit une augmentation du TAC qui vient d’une certaine stabilisation ou amélioration de la biomasse, on est moins pessimiste quant à l’avenir!»

De bonnes nouvelles pour la biomasse de crevettes

Les facteurs qui expliquent la diminution de la biomasse de crevettes au cours des 10 à 15 dernières années sont attribuables à l’augmentation de la température de l’eau, à la baisse du taux d’oxygène et à la prédation par le sébaste. «Ces facteurs sont encore là et les changements climatiques aussi, rappelle M. Element. Mais dans la dernière année, il y a eu une certaine stabilisation ou même une légère baisse de   la température de l’eau du golfe du Saint-Laurent. C’est une bonne nouvelle pour la crevette!»

De plus, même si la biomasse de sébastes est encore élevée, les scientifiques observent tout de même une baisse importante. «Dans un avenir prévisible, le sébaste va demeurer un prédateur important de la crevette, admet le porte-parole des crevettiers. Mais on peut espérer une stabilisation de la biomasse de crevettes et même, en étant optimiste, une amélioration. C’est encourageant!»

Négociations pour le prix

L’an dernier, les prix au débarquement étaient de 1,83 $ la livre pour la grosse crevette, 1,63 $ pour la moyenne, 1,53 $ pour la petite et 1, 47 $ pour la très petite. Le prix moyen obtenu pour l’ensemble de la saison était de 1,62 $.

Concernant les prix à être établis pour cette saison par le plan conjoint de mise en marché pour les deux périodes de pêche ciblées, les négociations entre l’OPCQ et l’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP), qui représente les intérêts des Pêcheries Marinard de Rivière-au-Renard et de La Crevette du Nord Atlantique de l’Anse-au-Griffon, se poursuivaient au moment de mettre sous presse. Même si les deux parties espèrent en arriver à une entente, il n’est pas exclu, faute d’entente, que la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec soit appelée à trancher le débat.

«Comme il n’y a pas beaucoup de pêche qui se fait présentement et qu’il n’y en aura pas avant le 1er juillet, les négociations n’avancent pas beaucoup, est forcé d’admettre le porte-parole des crevettiers. Il n’y a pas de sentiment d’urgence d’un côté comme de l’autre.» Patrice Element considère qu’en fonction des conditions de marché actuelles, les prix pourraient être légèrement meilleurs que l’an passé.

À l’issue des quelques rencontres entre son organisation et l’Office des pêcheurs de crevette, le dirigeant de l’AQIP a bon  espoir d’en venir à une entente. «Il y a une ouverture d’un côté comme de l’autre et on comprend la situation qui est assez particulière», exprime Serge Fortin. La rentabilité des entreprises de transformation est évidemment au cœur des discussions. «Le fait de maintenir des inventaires a un coût», justifie-t-il.

Défis pour les transformateurs

Comme un seul pêcheur a pris la mer, les activités de transformation sont tranquilles dans les deux usines gaspésiennes. Bien qu’il ignore si ces entreprises transforment la crevette provenant de pays scandinaves, le directeur général de l’AQIP précise que les inventaires sont élevés.

Serge Fortin a constaté une forte demande de la crevette du Québec en début de saison. Or, comme le petit crustacé a perdu sa certification Marine Stewardship Council (MSC), il perçoit une déception de la part de ses membres. «Les grandes chaînes demandent la certification. Donc, le défi va être de voir à quoi va ressembler la crevette qui va être pêchée en juillet et août, où l’eau est plus chaude. L’engouement de la fête des Mères va aussi être passé.»

Le porte-parole des industriels s’attend néanmoins à écouler le produit au Québec, considérant que les conditions de mise en marché pour les États-Unis et l’Europe seront plus difficiles en raison de l’absence de la certification MSC.

L’arrivée des travailleurs étrangers pose un autre défi auquel sont confrontées les usines. «On étudie la possibilité de demander une aide au gouvernement pour que ces travailleurs puissent avoir de l’assurance-emploi, explique M. Fortin. Il faut trouver un moyen de garder nos travailleurs étrangers, le temps que les bateaux partent à la pêche à la crevette.»

GASPÉ-NORD – page 10 – Volume 38,2 Mai-Juin-Juillet 2025

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