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Pêche au homard aux Îles-de-la-Madeleine : l’utilisation des appâts de maquereau frais sera mieux encadrée

L’Office des pêcheurs de homard des Îles et l’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP) s’entendent pour mieux encadrer l’utilisation des appâts de maquereau frais. Le problème c’est que si ce type de poisson bleu à chair rouge n’est pas conservé à une température de zéro degré, il développe une bactérie qui provoque l’apparition de grandes quantités de toxine, la scombrotoxine. Celle-ci a la particularité de contaminer la chair du homard friand de maquereau frais, puis de provoquer des intoxications alimentaires graves chez les humains qui consomment les crustacés empoisonnés.

Selon les données de l’AQIP, les six acheteurs madelinots inscrits au Plan conjoint du homard des Îles ont enregistré une perte globale de 460 000 $ au cours de la saison 2019, à cause de cette contamination. «Un client américain a notamment réclamé le remplacement d’une pleine cargaison de 18 000 livres de homard vivant contaminé, explique son directeur général Jean-Paul Gagné. Cet incident a, à lui seul, engendré une perte de plus de 100 000 $. C’est énorme!»

Conditions de permis

Pierre Déraspe, directeur général de Fruits de Mer Madeleine, rapporte lui-même des pertes de 100 000 $ dues à du homard contaminé par la scombrotoxine que des clients ont refusé de payer, ou qu’il a carrément dû jeter au compost. «Les pertes financières sont importantes, c’est clair, dit-il. Mais, au-delà des pertes financières, je pense que c’est important qu’on comprenne que c’est la réputation du homard des Îles et la santé des consommateurs qui sont en jeu. Les pertes financières c’est une chose. C’est grave. Mais jouer avec la santé des gens c’est plus grave encore.»

L’avocat de l’Office, Claude Régnier, précise que les acheteurs et les pêcheurs demanderont au ministère des Pêches et des Océans (MPO) d’inscrire les bonnes pratiques de l’usage du maquereau frais à des fins de boëtte à même les conditions de permis des homardiers. «Nous avons pris l’engagement réciproque de demander au MPO que le sujet soit inscrit à l’agenda des décisions à prendre lors de la prochaine réunion du comité consultatif de gestion, de sorte à ce que les mesures soient applicables dès 2020», indique-t-il.

À ce propos, le président de l’Office, Pascal Chevarie, fait remarquer que les pêcheurs ont l’obligation, en vertu de la convention de mise en marché du homard, de livrer à quai un produit propre à la consommation. «Les acheteurs nous disent que quand le maquereau frais arrive, le homard vient faible et il en perd beaucoup, dit-il. Chez Cap Dauphin, eux autres, ils interdisent déjà à leurs pêcheurs d’en mettre comme appât, et s’ils en mettent il faut qu’ils le fassent geler avant. Ils ont réglé le problème à l’interne.»

Prix 2019 réglé

Considérant les importantes pertes des acheteurs de homard des Îles dues à la contamination par la scombrotoxine, l’Office des pêcheurs a d’ailleurs renoncé à l’ajustement de deux sous la livre totalisant 250 000 $, qu’il réclamait cet été pour finaliser le prix 2019 payé à quai. De plus, Claude Régnier explique que la balise du Seafood Price Current, sur laquelle il se basait pour établir ce seuil de redressement, ne tient plus, étant donné que la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec en a demandé une mise à jour dans ses deux dernières décisions arbitrales, en 2017 et 2018.

«La référence au prix payé au débarquement en Nouvelle-Écosse n’est pas, non plus, pertinente, souligne l’avocat, parce que les statistiques de Pêches et Océans Canada ne sont publiées qu’une fois par année. Et, en plus, avec un prix moyen pondéré de 6,64 $ la livre, on a été les mieux payés que partout ailleurs. Alors, nous pourrions difficilement avoir des arguments pour demander plus d’argent.» 

En revanche, les deux parties ont convenu de mettre sur pied un comité conjoint formé d’experts pour établir un nouveau mécanisme d’établissement du prix du marché pour l’année 2020 et les suivantes.

«Nous étudions aussi la possibilité de mettre en place une structure commune de mise en marché, précise Me Régnier. L’objectif est d’identifier les marchés domestiques porteurs et la meilleure façon de les desservir, de sorte à ce que les retombées soient profitables tant pour les pêcheurs que pour les acheteurs.»

Vivier

Jean-Paul Gagné se félicite aussi de ce qu’une telle commercialisation commune pourrait relancer le projet de vivier sur le continent, qu’il défendait il y a une dizaine d’années afin de conserver le homard à basse température, en état d’hibernation, avant son expédition sur les marchés. «À l’époque, Québec n’attendait qu’un accord entre les pêcheurs et les acheteurs pour investir dans une telle infrastructure qui nous permettrait de mieux atteindre le marché européen, affirme le directeur général de l’AQIP. Malheureusement, l’ancien conseil d’administration de l’Office ne nous était jamais revenu là-dessus. Ce serait intéressant que ses nouveaux administrateurs prennent la balle au bond pour faire une évaluation des coûts/bénéfices.»

«Nous sommes effectivement prêts à faire tout ce qui est possible pour travailler enfin sur les éléments susceptibles d’améliorer la mise en marché de notre produit et d’assurer la base de son développement futur», convient Pascal Poirier.

Le président de l’Office fait aussi remarquer que les deux parties sont d’accord pour recommander l’établissement d’une taille maximale des captures, de sorte que les gros géniteurs soient remis à l’eau avec une entaille en forme de V (v-notch). Une telle mesure établie à 145 millimètres est déjà en vigueur en Gaspésie depuis 2012, dans le but de protéger le recrutement potentiel et réduire l’effort de pêche.

«C’est au ministère des Pêches et des Océans qu’il appartiendra d’inscrire l’obligation de remettre les gros homard à l’eau aux conditions de permis des pêcheurs», indique-t-il. «C’est une petite mesure qui rapportera gros, conclut quant à lui Claude Régnier. Ça nous donnera aussi une bonne visibilité auprès du MSC.»

LES ÎLES-DE-LA-MADELEINE – page 20 – Volume 32,5 Décembre 2019 – Janvier 2020

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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