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Production locale du stock de homard des Îles-de-la-Madeleine : des mesures de gestion efficaces permettent des effets bénéfiques

Une nouvelle étude de l’Institut Maurice-Lamontagne (IML), de Mont-Joli, démontre très clairement que les mesures de gestion qui ont mené à la hausse progressive de la taille légale des captures de homard des Îles-de-la-Madeleine ont des effets bénéfiques sur la production locale du stock. Cette étude publiée en mai dernier, par les chercheurs Louise Gendron, Denis Lefaivre et Bernard Sainte-Marie de l’IML, porte sur la production d’œufs et la dérive larvaire jusqu’à la déposition benthique.

Il en ressort que, si les vents sont favorables, certaines larves issues de la ponte des crustacés de l’archipel peuvent dériver jusqu’à l’extérieur du golfe du Saint-Laurent, par le détroit de Cabot, pour se déposer sur la côte sud-est du Cap Breton, explique M. Sainte-Marie. «Mais, de façon générale, les courants et les vents dominants transportent les larves du nord vers le sud, dit-il. Il se fait une cascade du nord vers le sud qui profiterait surtout au côté nord des Îles-de-la-Madeleine.»

PRODUCTION LOCALE À 60 %

Cela dit, les scientifiques du ministère des Pêches et des Océans démontrent que 60 % de la variabilité observée de la déposition benthique du côté sud des Îles-de-la-Madeleine, entre 1995 et 2013, provient de la production locale d’œufs et de sa dérive larvaire. «Nous comprenons mieux les processus de productivité du stock des Îles-de-la-Madeleine, poursuit le scientifique de l’IML spécialisé en invertébrés marins. Sur près de 20 ans, notre suivi de la déposition benthique démontre qu’elle a profité d’une série de facteurs, dont la hausse progressive de la taille minimale des captures de 77 à 82 millimètres.»

La hausse de la taille minimale a notamment permis de doubler la production d’œufs de la population de homard de la zone 22 de l’archipel madelinot, entre 1997 et 2002, précise Bernard Sainte-Marie. «Avant cette augmentation, moins de 50 % des femelles du côté sud (dont la moitié atteignent la maturité sexuelle à 79 millimètres) avaient l’occasion de se reproduire au moins une fois avant leur capture. Avec la hausse de la taille légale, la taille moyenne et le nombre des femelles reproductrice a crû, ce qui a contribué à augmenter le stock grâce à une plus forte abondance de larves.»

FEMELLES PRIMIPARES      

Paradoxalement, le stock des Îles-de-la-Madeleine compte désormais un plus grand nombre de petites femelles primipares qui contribuent également à la hausse de la productivité du stock. Ces petites femelles, qui en sont à leur première ponte, ont la particularité de libérer leurs larves plus tardivement en saison. «Du fait qu’elles libèrent leurs larves plus tard, dans des eaux saisonnièrement plus chaudes, leurs larves se développent plus rapidement et dérivent moins longtemps avant de se transformer en post-larves», illustre Bernard Saint-Marie.

Il faut savoir qu’au cours de leurs trois premiers stades de vie, les larves de homard sont de très mauvais nageurs, d’où leur dérive dans la colonne d’eau. Or, dès qu’elles atteignent le stade 4, elles deviennent d’excellents nageurs, souligne le chercheur. «Au stade 4, on a presque un homard juvénile, qu’on appelle la post-larve, dit-il. Elle a la capacité de se déplacer de 10 à 15 centimètres par seconde. Elle peut aussi nager à contre-courant et peut même s’orienter.»

POUPONNIÈRE SATURÉE

Les post-larves peuvent ainsi choisir leur habitat et rechercher des pouponnières à moins forte densité pour s’établir, poursuit le spécialiste des invertébrés marins. Normalement, elles nageraient pendant quatre à sept jours avant de se poser sur le fond. «On ne sait pas encore jusqu’à quel point elles ont la capacité de nager pour trouver le meilleur habitat, avant de devoir se déposer pour accumuler de l’énergie pour se préparer à leur prochaine mue. Ça reste à définir.»

D’ailleurs, les travaux de l’Institut Maurice-Lamontagne, concentrés sur la pouponnière des Demoiselles dans la Baie de Plaisance, ont aussi démontré qu’elle avait atteint son seuil de saturation en 2010. «On parle d’une capacité de support de cinq à six petits par mètre carré, indique Bernard Sainte-Marie. Ça coïncide avec le maximum vu ailleurs sur la côte est des États-Unis.» 

Alors où se posent donc les petits homards de stade 4 qui ont la capacité de descendre vers le fond et de se repositionner si les conditions ne sont pas propices à leur déposition; si la densité est trop forte ou s’il y a trop de prédateurs? «On ne connaît pas encore bien les autres pouponnières des Îles-de-la-Madeleine», répond tout simplement le scientifique de l’IML.

BIOLOGIE – page 26 – Volume 32,1 Février-Mars 2019

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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