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Saison difficile pour la capture du crabe des neiges

Le bas du cycle de croissance des populations de crabe des neiges semble particulièrement dur pour les pêcheurs et l’industrie de la transformation de la Côte-Nord. Certains crabiers pourraient bien ne pas réussir à capturer la totalité de leur quota individuel à la fin de 14 semaines de pêche.

Les rendements ont été plus faibles dans plusieurs zones de pêche le long de la vaste région de la Côte-Nord. Les pêcheurs de crabe des neiges ont parcouru plus de millage, réalisé plus de voyages et essayé des nouveaux secteurs pour trouver le précieux crustacé.

Harold King, de Kégaska, pêche dans la zone 15 depuis 40 ans. Il n’a jamais vu ça. «Je n’ai jamais vu autant de crabes vides, surtout, dit-il. Ce n’est pas normal, on observait cela dès le début de la saison. C’est le printemps le plus difficile que j’ai connu. Le crabe est plus rare dans nos casiers. Encore hier (le 17 juin) avec 80 cages, le rendement était minime. On a essayé partout!», affirme le pêcheur de la Basse-Côte-Nord.

DIFFICILE DE CERNER LES CAUSES

Dans le village voisin de chez lui, à Natashquan, certains pêcheurs demeurent incertains de compléter la capture de leur quota individuel, pourtant en baisse de 15 % dans la zone 16. Harold King a «très hâte de voir le prochain rapport des scientifiques sur l’état des stocks de crabe dans les zones de pêche de la Côte-Nord.»

«Je ne comprends pas trop ce qui se passe. Le crabe n’entre pas dans les cages comme avant. C’est pareil à Havre-Saint-Pierre, d’après ce que j’entends. C’est pareil jusque dans la zone 17. Ici, à Kégaska, dans la zone 15, nous avons parfois cherché beaucoup pour trouver notre crabe. C’est le bon prix qui sauve notre saison!», commente Monsieur King.

Le directeur de Pêcheries Shipek, Guy Vigneault, qui gère six bateaux de crabe opérant sur un vaste territoire pour deux communautés innues, tente des explications pour la difficile saison 2019. «Nous avons perçu des courants forts, du temps plus froid et de gros vents. Ça brasse le fond marin ! Le crabe bouge dans tout ça. Le crabe entre difficilement dans nos cages. On est quand même dans le cycle descendant de la ressource. Nous avons capturé du crabe blanc très tôt, dès le début de la pêche en avril. Ce n’est pas normal. Est-ce l’effet des changements climatiques ?»

Les propriétaires d’usines de transformation du Bas-Saint-Laurent et de la Côte-Nord dont le crabe des neiges provenant des zones de pêche 17, 16 et 15, entre autres, ont vu leurs activités tourner au ralenti pendant une bonne partie de la saison en raison d’arrivages moins volumineux et irréguliers qu’à l’habitude.

VIVA LES RELEVÉS POST-SAISON

Guy Vigneault et les pêcheurs autochtones de Pakua Shipi (Saint-Augustin) et d’Ekuanitshit (Mingan) ont hâte de voir les relevés post-saison. Le directeur de Pêcheries Shipek aimerait rediscuter avec les gestionnaires de la ressource au ministère des Pêches et des Océans, ainsi qu’avec toute l’industrie des dates de la pêche. Il suggère de laisser le crabe tranquille après quelques semaines débutant en avril, pour reprendre un peu plus tard.

Guy Vigneault n’est pas inquiet à long terme, malgré une saison 2019 plus difficile. «Nous notons une baisse de rendement, mais le crabe est là. De bonnes années sont à prévoir à partir de 2022. Il y a déjà des secteurs de la zone 16, où les pêches restent intéressantes, mais nous sommes dans les mauvaises années d’un cycle naturel. En attendant, le prix reçu au débarquement permet d’assumer les frais d’une saison plus longue, avec quelques voyages peu intéressants», résume Guy Vigneault. Les entreprises autochtones, dont Pêcheries Shipek, opèrent environ le tiers des permis de crabe de la zone 16 de la Côte-Nord.

Dans l’estuaire du Saint-Laurent, soit la zone 17, les activités de capture se soldent peut-être par des pertes de revenus cette année pour certains pêcheurs. Le début de saison amorcé le 28 mars a été très lent pour les pêcheurs qui ont tenté leur chance des deux côtés du fleuve.

«Il reste encore trois bonnes semaines de pêche, soutient Jean-René Boucher, porte-parole de l’Office des pêcheurs de crabe des neiges de la zone 16. Les débarquements ont été définitivement plus lents et les pêcheurs vont exploiter les 14 semaines du plan de gestion.»

La situation n’est pas uniforme non plus dans la grande zone 16 s’étendant de Pointe-des-Monts à Natashquan. Certains pêcheurs pourraient ne pas capturer 100 % des quotas qui leurs sont consentis, confirme Monsieur Boucher.

Yan Briand pêche le crabe à Sept-Îles et réalisait son dernier voyage avant la fête de la Saint-Jean-Baptiste. «C’est une bien mauvaise saison, mais nous avons connu ça dans les années 1987-1988. Nous avons souvent déplacé nos casiers. En même temps, nous percevons une reprise avec des jeunes crabes en croissance qui pourraient être disponibles dans 3 ans. Ça fait pas mal d’années que l’on sait que c’est cyclique la disponibilité du crabe pour les pêches», déclare le crabier Septilien.

PRIX ENCORE EN NÉGOCIATION

L’Office des pêcheurs de crabe des neiges de la zone 16 et l’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP) attendent après la saison pour reprendre le dialogue sur le prix au débarquement. Il y a eu un ajustement à la mi-mai, quelques semaines après le début des pêches pour établir un prix provisoire à 5,25 $ la livre.

La Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec n’a pas encore tranché pour le prix définitif pour l’année 2018. Les pêcheurs et les propriétaires d’usines de transformation ont recours au tribunal administratif presque chaque année, après des négociations infructueuses.

«On a eu des rencontres avant le début de la pêche et après. Maintenant, c’est peut-être mieux d’attendre la fin de la saison parce que le prix varie un peu sur le marché international à Boston», explique Jean-René Boucher, conseiller juridique de l’Office des pêcheurs de crabe des neiges de la zone 16.

La négociation pour fixer le prix du crabe des neiges versé par l’usine aux pêcheurs porte sur le pourcentage attribué à chaque partie. La faiblesse du dollar canadien par rapport à la devise américaine favorise l’industrie de la pêche au crabe des neiges du Québec puisque la très grande majorité de la production de la Côte-Nord est vendue aux États-Unis.

LA CÔTE-N0RD – page 10 – Volume 32,3 Juin-Juillet-Août 2019

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