vendredi, avril 26, 2024
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Une première livraison de crabier dans les Maritimes pour Conception navale FMP, de Newport

Quatre ans après sa création, l’entreprise Conception navale FMP de Newport fonctionne à plein régime depuis ses débuts et concrétise présentement une belle percée dans les Maritimes, puisque son personnel termine un crabier pour le Nouveau-Brunswick, et amorce la construction d’un second crabier, à livrer pour la fin de 2022 en Nouvelle-Écosse.

Entre 2017 et 2020, la firme gaspésienne s’est particulièrement distinguée auprès des pêcheurs du Québec, en vertu de la livraison de six bateaux construits dans son chantier tout neuf. Des pêcheurs nord-côtiers et gaspésiens avaient commandé ces bateaux.

Dirigé par les frères Francis et Matthew Parisé, le chantier naval a été à ce point fructueux qu’ils ont décidé lors de l’automne 2019 d’agrandir leurs installations, à peine deux ans après sa fondation.

Conception navale FMP devait initialement construire des bateaux côtiers de 30 à 50 pieds en aluminium, mais elle a aussi obtenu une première commande pour un crabier en acier, puis pour un second, des bateaux dont la longueur variait entre 70 et 75 pieds, une envergure dépassant considérablement les bateaux côtiers en aluminium. Un crabier vaut quelques millions de dollars, selon sa conception et les équipements installés, alors que le prix des bateaux côtiers se situent plus souvent sous la barre des 500 000 $.

«Notre présence a fait jaser. Les gens nous ont remarqués et on s’est fait connaître. C’est comme ça qu’on a réussi à signer un contrat pour un crabier de 72 pieds de longueur par 22 pieds de largeur à livrer au Nouveau-Brunswick et un autre bateau pour la Nouvelle-Écosse, encore plus gros, à 75 pieds par 23 pieds, un autre crabier, lui aussi en acier», souligne Patrick Fortier-Denis, ingénieur maritime à Conception navale FMP.

Le crabier destiné au Nouveau-Brunswick, le P. A. JULIETTE, est sur le point d’être livré. Il a mobilisé une partie appréciable des 45 employés du chantier en 2021. En ce qui a trait au crabier néo-écossais, la construction est amorcée depuis peu et elle demandera un an de travail.

Des six bateaux construits par le chantier de Newport depuis 2017, quatre sont des bateaux côtiers en aluminium livrés à des pêcheurs gaspésiens et nord-côtiers, essentiellement des homardiers. Un cinquième bateau de ce type sera bientôt livré aux Innus de la Côte-Nord et la construction d’une sixième unité démarre ces jours-ci.

Conception navale FMP a également déjà livré à des Gaspésiens deux crabiers semi-hauturiers de taille comparable aux deux bateaux en préparation pour des pêcheurs des Maritimes.

«Un troisième crabier est en conception pour un pêcheur de Rimouski. C’est un bateau de 65 pieds qui sera, je pense, un «game changer» (un point tournant) pour les pêcheurs de ce secteur. Ce sera notre première conception complète, à partir des dessins jusqu’à la livraison», précise Patrick Fortier-Denis.

L’entreprise de Newport a aussi réalisé trois transformations majeures de bateaux de pêche.

ACCENT SUR LES BATEAUX HYBRIDES

Le bateau en aluminium dont la construction vient de commencer représente un prototype qui pourrait aussi changer la donne dans les pêches, dans le domaine de la capture du homard. Il s’agira d’un bateau hybride, avec une propulsion en partie assurée par un moteur électrique à batteries, et en partie par un moteur conventionnel s’appuyant sur du carburant fossile.

«C’est un bateau qui va viser le marché de la baie des Chaleurs, de la Gaspésie côtière en fait (…). Ça fait longtemps que j’ai dans la tête de construire un bateau électrique, et les frères Parisé aussi», précise Patrick Fortier-Denis.

La propulsion au diesel constitue un élément permettant de satisfaire un besoin fondamental de la pêche du homard, exercée généralement sur des bateaux petits ou moyens de moins de 40 pieds, et naviguant proche des côtes.

«Les homardiers veulent aller au lieu de pêche rapidement, et revenir rapidement. Entre les deux, c’est beaucoup plus lent, pendant les arrêts pour vider les casiers et les remettre à l’eau. Là, le moteur électrique sera très utile», assure M. Fortier-Denis.

Le treuil hissant les casiers à bord sera lui aussi différent. «Sur un bateau conventionnel, il y a une unité, le moteur hydraulique, qui marche tout le temps sur le pont. Ce n’est pas pratique de dire qu’entre deux montées (de casiers), on éteint et on repart. Avec une unité électro hydraulique, elle arrête quand elle n’est pas nécessitée», explique l’ingénieur maritime.

Le défi dans la conception de ce prototype consiste à développer un bateau «efficace sur le plan ergonomique, donc dans la gestion de l’espace», et efficace économiquement, afin que les unités de propulsion et le treuil électriques coûtent moins cher d’exploitation. Il y a toutefois plus.

«Le coût d’acquisition doit se situer dans l’intervalle de 300 000 à 500 000 $ prévu pour les bateaux côtiers. Il y a un bateau de pêche développé en Norvège, le KAROLINE, équipé de moteur de 100 kilowatts, mais il coûte de 100 000 $ à 150 000 $ juste en batteries. C’est trop si on veut rentrer dans notre prix. En plus, il y a la question de la recharge à quai; les infrastructures à quai ne sont pas toutes adaptées à notre prototype de bateau hybride. Si on limite la capacité-batterie installée sur le bateau, on réduit le stress sur les installations électriques en place à quai. Si le bateau est basé au quai de l’Anse-à-la-Barbe (dans le secteur de Gascons), il faut que le pêcheur soit capable de le brancher demain matin. Si je vide 50 kilowattheure par jour et que je ne suis pas capable de recharger, j’ai un problème», précise aussi Patrick Fortier-Denis.

Il note un autre défi posé par le prototype, «le développement d’une chaîne d’approvisionnement. Notre chaîne mise sur un modèle de batteries de Chine au lithium-fer-phosphate.»

M. Fortier-Denis souligne de plus que «la question de l’organisation de la chaîne d’approvisionnement vient en plus de l’organisation technique du bateau. La logistique de construction, c’est beau, oui, mais la facilité d’utilisation aussi; il faut qu’elle soit lisse et sans accroc. Relancer un concept qui n’a pas fonctionné, c’est difficile».

Le prototype de 36 pieds est vendu à l’un des dirigeants du chantier naval, Matthew Parisé, qui aimerait bien l’utiliser à l’ouverture de la saison 2022, vers la fin d’avril. M. Parisé pêche le homard depuis le printemps 2021 après avoir évolué sur le crabier qu’il possédait avec son père.

«Matthew voulait continuer à pêcher, mais dans le homard, il va moins loin en mer. Le fait que ce soit Matthew qui achète le prototype rendra le suivi plus facile», note Patrick Fortier-Denis.

L’ingénieur maritime est confiant d’assister d’ici quelques années à des innovations technologiques qui faciliteront une autonomie croissante des installations électriques. «C’est nécessaire pour que l’autonomie s’applique à des bateaux plus gros, allant plus loin en mer, comme les crabiers», dit-il.

Le prototype du homardier hybride constitue un projet s’élevant à 487 000 $, comptant sur une subvention de 194 800 $ venant du Programme d’appui au développement des secteurs stratégiques et des créneaux d’excellence du ministère de   l’Économie et de l’Innovation du Québec.

CONSTRUCTION NAVALE – pages 30 et 31 – Volume 34,5 Décembre 2021-Janvier 2022

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Gilles Gagné
Gilles Gagné, né à Matane, le 26 mars 1960. J'ai fait mes études universitaires à Ottawa où j'ai obtenu un baccalauréat avec spécialisation en économie et concentration en politique. À l'occasion d'une offre d'emploi d'été en 1983, j'ai travaillé pour Pêches et Océans Canada comme observateur sur deux bateaux basés à Newport, deux morutiers de 65 pieds. Le programme visait l'amélioration des conditions d'entreposage des produits marins dans les cales des bateaux et de leur traitement à l'usine. Cet emploi m'a ouvert des horizons qui me servent encore tous les jours aujourd'hui. En 1989, après avoir travaillé en tourisme et dans l'édition maritime à Québec, je suis revenu vivre en région côtière et rurale, d'abord comme journaliste à l'Acadie nouvelle à Campbellton. C'est à cet endroit que j'ai rédigé mes premiers textes pour Pêche Impact, à l'été 1992. Je connaissais déjà ce journal que je lisais depuis sa fondation. En octobre 1993, j'ai déménagé à Carleton, pour travailler à temps presque complet comme pigiste pour le Soleil. J'ai, du même coup, intensifié mes participations à Pêche Impact. Je travaille également en anglais, depuis près de 15 ans, pour l'hebdomadaire anglophone The Gaspé SPEC et je rédige l'éditorial du journal Graffici depuis 2007.
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