mardi, mars 19, 2024
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Une quarantaine de témoins entendus lors des audiences du Comité permanent des pêches et océans sur les baleines noires

Le Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes (FOPO) a tenu des audiences d’urgence, du 27 septembre au 1er novembre inclusivement, sur le dossier de la baleine noire menacée d’extinction. Il a entendu une quarantaine de témoins en six séances, glissées entre deux études déjà au calendrier, dans la foulée de l’inscription du homard et du crabe des neiges sur la liste rouge des espèces à éviter du programme Seafood Watch de l’aquarium californien de Monterey Bay. La députée bloquiste de Beauport-Côte-de-Beaupré-Île d’Orléans-Charlevoix, Caroline Desbiens, explique que c’est la goutte qui a fait déborder le vase.

«Il y a urgence de rétablir les faits pour contrer la mauvaise presse que reçoivent nos techniques de pêche aux États-Unis, soutient-elle. Il faut mettre en lumière tout ce qui a été fait et qui est appliqué, en ce moment, pour la protection des baleines noires. Il faut mettre en lumière également la grande implication des pêcheurs et la non reconnaissance de ces gestes-là par le marché américain, sachant que c’est un marché important.»

Le FOPO avait invité tant des industriels et pêcheurs, que des scientifiques et gestionnaires concernés par le déclin des baleines noires, dont il ne reste plus qu’environ 336 animaux. Bien que tous s’entendent sur la nécessité d’agir pour protéger l’espèce, la façon de s’y prendre ne fait pas l’unanimité. La chercheure Lyne Morissette, spécialisée dans le fonctionnement des écosystèmes, les pêcheries et la conservation des océans, plaide notamment pour une meilleure cohésion entre les mesures de protection et les connaissances des pêcheurs. «Les personnes qui travaillent à la protection des baleines utilisent souvent une boîte à outils remplie d’instruments qu’elles connaissent peu ou pas du tout, affirme la biologiste. Essayer de planter un clou avec un tournevis peut être inefficace. (…) Malgré tout leur savoir, ce ne sont pas les scientifiques qui ont une incidence sur l’espèce; ce sont les pêcheurs. Donc, il faut les avoir comme alliés et, pour qu’ils adhèrent à notre vision pour protéger l’espèce, il faut absolument les impliquer dans le processus.»

Le président du Rassemblement des pêcheurs et pêcheuses des côtes des Îles (RPPCI), Charles Poirier, a pour sa part profité de la tribune qui lui était offerte pour défendre son mémoire intitulé L’avenir de la pêche côtière en milieu insulaire et les baleines noires dans le Golfe Saint-Laurent… des moyens d’adaptation et de cohabitation, déposé auprès du ministère des Pêches et des Océans (MPO) en mars dernier et proposant un assou-plissement du protocole de fermeture des zones de pêche côtière quand la présence d’une baleine est signalée.

M. Poirier fait valoir que les baleines en route vers leurs aires d’alimentation ne sont qu’en transit dans un corridor au large des Îles-de-la-Madeleine. Son organisation demande donc un délai de réaction de 48 heures plutôt qu’immédiat advenant qu’elles franchissent la limite des 20 brasses autour de l’archipel. «Une baleine navigue à six nœuds, ce qui fait qu’en l’espace de 10 heures, elle est rendue à 60 milles des Îles-de-la-Madeleine. Et ce qu’on propose, si on voit une baleine dans le secteur, plutôt que de fermer tout de suite des quadrilatères, c’est de mettre notre bateau scientifique à contribution pour en faire le suivi, a-t-il exposé par visioconférence devant le FOPO. Parce qu’avec le protocole en place, on a 48 heures pour sortir nos casiers de là, et 48 heures après, la baleine est rendue hors du secteur. Ça fait qu’on ferme un secteur où il n’y a plus de baleine. C’est pour ça qu’on veut modifier ce protocole-là.»

Les propos tenus par Martin Mallet, directeur général de l’Union des pêcheurs des Maritimes (UPM), représentant plus de 1 300 pêcheurs côtiers du Nouveau-Brunswick, de l’Île-du-Prince-Édouard et de la Nouvelle-Écosse, vont dans le même sens. «Quand elles sont en train de s’alimenter et qu’elles s’agglomèrent dans une zone, là c’est pertinent d’avoir une fermeture dynamique de la zone, pour éviter les empêtrements, dit-il. Mais de là à avoir des fermetures saisonnières pour l’ensemble de l’année après l’observation de seulement deux baleines, par exemple, c’est trop. Il faut optimiser les mesures de gestion pour donner la chance aux pêcheurs de faire leur métier.»

La députée Desbiens note à cet effet une contradiction entre les fermetures prolongées des secteurs où se déplacent les baleines et le dispositif de surveillance et de détection en temps réel dont se vante le MPO. Elle préconise aussi des mesures de compensation automatique pour les pêcheurs, dès qu’une fermeture est décrétée. «On le voit dans l’agriculture, où il y a du soutien pour faire face aux changements climatiques, pour faire face aux sécheresses, dit-elle. Alors il devrait y avoir des leviers de soutien économique pour les pêcheurs impactés.»

Au moment d’aller sous presse toutefois, le Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes n’avait pas encore rendu publiques ses recommandations, prévu avant l’ajournement de la mi-décembre. Caroline Desbiens nous dit anticiper un rapport unanime. Elle espère que la ministre Joyce Murray, dont elle qualifie de timide la réaction à la décote du crabe et du homard par Seafood Watch, prendra rapidement la balle au bond. «Je pense que cette étude-là va avoir un impact parce qu’elle va résonner à la Chambre des communes, mais aussi parce que quand un comité parlementaire fait le tour d’une question, le gouvernement n’a pas d’autre choix que de prendre acte et de poser des gestes concrets de suivi», conclut la députée bloquiste.

Les exportations canadiennes de crabe et de homard sur le marché américain ont atteint une valeur de 1,4 milliards $ et de 2,2 milliards $ en 2021.

CONSULTATION – page 5 – Volume 35,5 – Décembre 2022 – Janvier 2023

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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