Le biologiste Benoît Bruneau de l’Institut Maurice-Lamontagne (IML) qualifie d’atypique une partie de la saison 2016 de pêche au homard des Îles-de-la-Madeleine. Il note qu’une série de facteurs météorologiques, dont l’eau froide et le vent dominant du nord qui l’a brouillée en début de printemps, ont affecté la capacité de capture du crustacé.
Monsieur Bruneau dit aussi que la ressource avait moins faim parce qu’elle était déjà bien en chair, avec un indice de taux de protéines parfois supérieur à 10, contre un taux habituel de sept ou huit. Le responsable du suivi scientifique du stock des Îles attribue ce phénomène à la température plus élevée que la normale après la mue de l’automne dernier. «C’était des conditions où ce que [sic] le homard pouvait s’alimenter davantage et il pouvait être plus actif, avec des températures plus élevées, explique-t-il. Et, dans ces conditions-là, au printemps l’eau est plus froide, hein? Alors, un homard qui est mature dans sa carapace, bien, il va tendre à avoir un comportement relié à la température qui est moins agressif pour chasser et s’alimenter.»
Malgré tout, bien qu’inférieures de plus du quart par rapport aux débarquements records de 2015, les prises 2016 sont de 6% à 7% supérieures à la moyenne des 25 dernières années, signale le biologiste de l’IML. «Et elles sont légèrement en dessous de la période des huit dernières années, précise-t-il. Mais, c’est quand même des valeurs qui sont très similaires à ce qu’on peut retrouver en 2011-2012 et 2013 qui étaient des années plus normales en termes de capturabilité [sic].»
L’abondance des captures de la dernière semaine de pêche est d’ailleurs un autre signe que la biomasse du stock de homard des Îles est forte, affirme Benoît Bruneau. Les pêcheurs ont alors livré à quai 227 tonnes de homard. C’est 13% de plus qu’à pareil-le date il y a deux ans; la saison 2014 se classant elle-même au-delà de la moyenne des huit dernières années.
Réf.: LES ÎLES-DE-LA-MADELEINE – page 19 – Volume 29,4 – Aout – Septembre 2016