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De bonnes captures pour les crabiers madelinots des zones de pêche 12F et 12

La petite zone 12F de pêche au crabe des neiges est tout particulièrement productive, cette saison, selon ce que rapporte le capitaine de l’Anse du Ouest, Robert Bénard de Pointe-aux-Loups. Il prévoit compléter la capture de son contingent individuel de 136 000 livres en l’espace d’un mois. «Cette année, ça se passe très bien, se réjouit-il : entre 18 000 à 20 000 mille livres à toutes les sorties. Ça va trois fois plus vite que l’année passée, quand c’était 6,7 mille livres par voyage.»

Dans la zone 12, où les crabiers ont un contingent individuel moyen d’environ 300 000 livres, le capitaine du JEAN MATHIEU de Grande-Entrée, Denis Éloquin, qualifie ses prises de moyennes. En deux semaines, il avait capturé 40 % de son allocation. «Ça se déroule quand même assez bien, dit-il. C’est très bon. L’année passée, les prises avaient diminué assez vite, tandis qu’à date elles sont mieux étalées. On espère que ça va se maintenir.»

M. Éloquin parle de rendements par voyage variant entre 20 000 et 40 000 livres, selon le nombre de jours en mer. «En début de saison c’était un peu mieux et c’est normal, dit-il. Mais sur l’eau, on a eu de bonnes tempêtes. Par exemple, au cours des six premières sorties, on a eu trois jours de beau temps et trois jours de vent. Ce n’est pas agréable. On sait qu’il y a une pression pour pêcher avant l’arrivée des baleines [noires menacées d’extinction dont la protection commande des restrictions sur les activités de pêche], et ça ne nous laisse pas de marge pour pêcher.»

HAUSSE DE QUOTA

D’ailleurs, pour ne pas être ralenti par la capacité quotidienne de production en usine, Denis Éloquin compte au nombre de ceux qui n’hésitent pas à livrer leurs captures à Souris, à l’Île-du-Prince-Édouard, pour traitement au Nouveau-Brunswick. «J’ai dû y faire deux voyages, jusqu’à présent, parce que notre usine aux Îles était remplie à pleine capacité et on ne voulait pas être arrêtés. Avec l’augmentation du quota du sud du Golfe [de 34 %] et le retard du début de saison – on est quand même en retard d’une douzaine de jours avec l’an passé – c’est une course contre la montre!»

De leur côté, tant Fruits de Mer Madeleine que LA Renaissance des Îles ont apporté des modifications à leurs lignes de production respectives de l’Étang-du-Nord et de Grande-Entrée pour s’ajuster à l’abondance de la ressource. Le président et chef de la direction de Fruits de Mer Madeleine se félicite également de la bonne performance de son équipe de travail, dont la productivité atteint par moment une croissance de 17 % par rapport à l’an dernier. «Notre équipe est très vaillante, commente Jean Bérubé. Elle travaille bien, elle travaille fort. Je suis très impressionné par ses rendements et je n’ai que des félicitations à lui faire!»

L’usine de l’Étang-du-Nord compte sur une centaine de travailleurs saisonniers, dont le tiers sont des employés temporaires originaires du Mexique. Chez LA Renaissance des Îles, ces travailleurs étrangers sont devenus majoritaires au fil des ans. «Notre base de travailleurs locaux nous est toujours fidèle, souligne sa PDG Lynn Albert. Mais, oui, nous avons plus de travailleurs étrangers. Il nous en reste     encore plusieurs à accueillir pour la saison du homard et, en tout, nous en aurons à peu près 200. Ça se passe très bien. Ce sont tous de bons travailleurs!»

FAIBLE DEMANDE

Par ailleurs, le début de saison 2022 de la pêche au crabe des neiges du sud du Golfe est marqué par une très faible demande du principal marché des États-Unis. L’an dernier, la demande a explosé malgré des prix de détail record, parce que les consommateurs américains étaient stimulés par les mesures gouvernementales d’aide pour traverser la crise de COVID-19. Or, cette année, ils boudent leur plaisir en raison de l’inflation galopante des denrées de première nécessité qui les contraint à faire des choix.

De plus, selon ce qu’explique Jean-Paul Gagné, directeur général de l’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP), les courtiers et acheteurs américains sont moins pressés à acheter le crabe des neiges canadiens parce qu’ils ont encore du crabe de la saison 2021 en inventaire. «Les usines accumulent le crabe congelé dans leurs entrepôts, dit-il. Les ventes ne se font pas. On parle de 75 % de volumes en inventaires, contre pas plus de 25 % en temps normal.»

Pour tenter de faire débloquer le marché, les transformateurs de crabe des neiges de l’Est canadien, ont décidé, le 26 avril, de réduire le prix provisoire payé aux pêcheurs, qui variait entre 8,25 $ et 8,75 $ la livre, selon que les bateaux sont dotés d’une cale à glace ou d’une cale à eau. Il a été ramené à une moyenne de 7,50 $ la livre, comme c’était déjà le cas chez Fruits de Mer Madeleine.

«On a fait cet ajustement-là pour donner un message au marché et aux acheteurs pour dire qu’on comprend que c’est difficile parce que le prix a été trop haut et qu’on est prêt à faire notre part, indique Gilles Thériault, président de l’Association des transformateurs de crabe du Nouveau-Brunswick. Et on espère maintenant que les courtiers et que le marché vont commencer à acheter notre produit, pour que ça déboule au cours des prochaines semaines, avec la Fête des Mères qui approche.»

Lynn Albert affirme à ce propos que les pêcheurs n’ont pas rouspété. «Les pêcheurs comprennent que le marché est plus lent qu’à l’habitude, dit-elle. On s’en va vers une récession et le consommateur a moins d’argent dans ses poches. Les pêcheurs comprennent ça parce que nous sommes tous dans le même bateau.»

Pour sa part, le président et chef de la direction de Fruits de Mer Madeleine, reconnaît que la situation est atypique. «Les rôles sont inversés, fait remarquer Jean Bérubé. Habituellement, ce sont les ache-teurs qui appellent nos vendeurs qui peinent à répondre à la demande, tandis que présentement, ce sont plutôt nos vendeurs qui appellent les acheteurs. Le marché est beaucoup plus statique.»

Malgré tout, les industriels du crabe des Îles-de-la-Madeleine sont confiants de tirer leur épingle du jeu. «Le téléphone sonne moins, mais nos partenaires, qu’ils soient américains ou japonais, achètent quand même, assure M. Bérubé. Le crabe est au rendez-vous et il est de belle qualité.»

Mme Albert précise quant à elle que les Japonais achètent dans une proportion moindre, cette année, en raison d’une dépréciation importante du yen. «C’est vrai que les acheteurs sont moins pressés qu’à l’habitude, mais nous avons de bons clients qui continuent d’acheter, dit-elle. Nos conteneurs de crabe sortent à un rythme soutenu.»

La saison 2022 de crabe des neiges prendra fin le jeudi 30 juin.

LE SUD DU GOLFE – page 8 – Volume 35,2 Avril-Mai 2022

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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