vendredi, avril 19, 2024
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Bon départ pour l’industrie du homard aux Îles-de-la-Madeleine

La première semaine de pêche au homard de la saison 2020 aux Îles-de-la-Madeleine a été marquée par de très forts vents à dominance ouest-nord-ouest avec rafales à 50 noeuds. Certains pêcheurs ont perdu jusqu’à trois jours sur six, les Madelinots ne pêchant pas le dimanche par mesure de conservation. Ce fut le cas du côté de Pointe-aux-Loups, en particulier, dont le havre de pêche n’est pas abrité.

«On aurait pu sortir, raconte Pascal Chevarie, capitaine de LA MER DU NORD, mais pour revenir on serait rentré dans les dolosses ou on aurait coulé ; on est très  exposé au vent quand il vente comme ça! On est quand même chanceux de ne pas avoir perdu trop de cages. Mais les captures vont avec le vent…»     

Raphaël Vigneau, capitaine du LAURA MÉLI de l’Étang-du-Nord, et Marie-Hélène Cormier, capitaine du SHELL HUNTER de Havre-Aubert, rapportent quant à eux la perte d’une seule journée de pêche. «Ça été un début assez ‘‘rough’’, commente Mme Cormier. On n’a pas eu grand chance ; ça été venteux pour les quatre premiers jours. Quant aux prises, c’est quand même bon; c’est assez semblable à l’année passée.»  

«Ç’a brassé, admet le capitaine du LAURA MÉLI ; on est sorti pareil. Pour les prises, c’est moins que la première semaine de l’an dernier, mais c’est normal avec le vent qui était présent. Il faut dire aussi que 2019 c’était une année record. Alors, je  suis satisfait. Avec le beau temps, cette semaine, ça devrait revenir.»

Pour sa part, le capitaine du BAY CATCHER de la Pointe-Basse, Charles Poirier, parle d’un bon début sans perte de pêche malgré la semaine qu’il qualifie de houleuse. «On a eu tempête sur tempête : ça été ‘’rough’’ sur le bateau, ‘‘rough’’ sur les hommes. Mais en tant que quantité de homards, ça ressemble à l’année passée. Ça fait que le homard est au rendez-vous!»

MARCHÉS AU RENDEZ-VOUS       

D’ailleurs, selon les données de l’Office  des pêcheurs de homard des Îles-de-la-Madeleine, les captures totalisant 1 490 847 livres sont en hausse de 11 % par rapport à la première semaine de 2019. En revanche, le prix provisoire payé à quai sur la base du prix de vente moyen pondéré des trois meilleurs des six acheteurs inscrits au plan conjoint est, à 6,40 $ la livre, de  9 % inférieur aux   7,07 $ de la même période de la saison dernière.

Cela dit, le directeur général de Fruits de Mer Madeleine, Pierre Déraspe, se déclare agréablement surpris de la réponse du marché, jusqu’à présent. «Ça se pré-sente extraordinairement bien, affirme-t-il ; c’est au-delà de mes attentes! Nous avons reçu un prix supérieur à celui de 2019 pour la première semaine. Le signal c’est que tout le monde en veut, mais l’offre et la demande ne seront pas nécessairement les mêmes pour les semaines à venir.»

Ruth Taker, directrice générale de la Coopérative des pêcheurs Cap Dauphin, se réjouit elle aussi de la très bonne demande du marché, «malgré le problème de la COVID-19», souligne-t-elle. Alors que sa centaine de pêcheurs étaient limités à des prises quotidiennes de 800 livres par bateau la semaine dernière, elle a rehaussé ce seuil de 50 % pour l’établir à 1 200 livres par jour cette semaine.

«Nous avons la ressource et les États-Unis achètent. Mais on constate cette      semaine que le prix est en train de baisser de manière importante parce que Terre-Neuve et la Nouvelle-Écosse veulent donner le homard, au lieu d’imposer des quotas à leurs pêcheurs. S’il y a trop de homard, c’est comme n’importe quoi, ils vont perdre leur chemise. Ça va nous coin-cer parce qu’on ne pourra plus avoir de marché», se désole Mme Taker.

Cette baisse de prix sur les quais des provinces maritimes inquiète également Gerry Saulnier, propriétaire de la Poissonnerie SBL de Beauport qui compte une vingtaine de pêcheurs dans l’archipel. «Dans les autres provinces, on parle de 4 $, 5 $ la livre à quai. Ici, avec 6,40 $ on va rester pris avec notre stock ; le homard est trop dispendieux.»

«On est tous pareil», relève de son côté Hélier Vigneau, dirigeant de Poissons Frais des Îles qui dit travailler 15-16 heures par jour pour vendre son homard. «Mais c’est assez bien», assure-t-il.   

Même son de cloche chez Serge Renaud, président-directeur de Homards du Golfe Madeleine, qui se déclare optimiste. «Notre marché c’est celui du Québec, précise-t-il. Jusqu’à présent ça sort bien. On a notre ‘‘broker’’, Pier 99 du   Nouveau-Brunswick, qui prend nos surplus pour vendre aux États-Unis, mais la demande est pas si pire que ça. On ne sait pas si ça va durer. Ça suit son cours.»

PAS DE TRANSFORMATION       

Quant à Lynn Albert, présidente-directrice générale de LA Renaissance des Îles, elle explique avoir renoncé à transformer le homard, ce printemps, faute de main-d’œuvre. En fait, elle espérait la venue d’une centaine de travailleurs saisonniers du Mexique, soit plus du double de l’an dernier, pour opérer son usine de Gros Cap. Cependant, à une semaine du début de la saison de pêche au homard, ils étaient toujours bloqués à la frontière parce que le gouvernement canadien n’avait pas encore émis leurs lettres d’introduction en raison de toute l’incertitude que provoque la COVID-19.   

«La situation était trop compliquée ; ils ne seraient pas arrivés pour le début de la saison et en plus il fallait les mettre en quarantaine pour 14 jours, fait remarquer Mme Albert. Et dans une région où il n’y a pratiquement pas de cas d’infection, c’est dangereux de faire venir des gens de l’extérieur ; c’est jouer avec le feu.»

La pdg de LA Renaissance des Îles hésite également à transformer le homard dans un contexte où, dit-elle, il y a déjà pour 180 millions $ US de homard congelé en inventaire aux États-Unis, depuis que l’économie est sur pause pour lutter contre la pandémie. «Avec les restaurants, les casinos et les bateaux de croisière qui sont en arrêt, c’est impossible d’écouler nos différents produits de homard traité en usine.»  

Or, Lynn Albert n’a pas dit son dernier mot. Selon l’évolution du marché d’ici la fin de la saison, elle pourrait encore adapter son usine de Gros Cap aux mesures sanitaires imposées par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Ça commanderait, entre autres, l’installation de plexiglass le long de la chaine de production, là où la distanciation sociale de deux mètres est difficile à respecter. 

L’industrielle y affecterait ses employés de l’usine de Grande-Entrée en juillet, après la saison du crabe. LA Renaissance, des Îles, qui a doublé la superficie de son vivier en cours d’hiver, a une capacité de rétention de 700 000 livres de homard. Entretemps, ses ventes de crustacés vivants vont bien, signale Mme Albert, et ce, tant sur le marché canadien qu’américain. Elle dit qu’elle y avait déjà ses entrées sur le marché du homard frais pour écouler ses surplus lorsque sa production en usine est à pleine capacité.

LES ÎLES-DE-LA-MADELEINE – page 5 – Volume 33,2 Avril-Mai 2020

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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