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Fixation des prix du homard : le statuquo est maintenu pour 2020

Les pêcheurs madelinots ont capturé 1 490 847 livres de homard au cours de la première semaine de la saison 2020, qui s’est ouverte tel que prévu le samedi 9 mai. Le prix payé à quai, établi sur la base du prix de vente moyen pondéré des trois meilleurs des six acheteurs inscrits au plan conjoint des Îles, est de 6,40 $ la livre.    

L’Office des pêcheurs de homard se félicite d’avoir préservé le statuquo de cette formule de fixation des prix, alors que l’Association québécoise de l’industrie de la pêche (l’AQIP) menaçait de ne pas acheter à défaut d’entente sur la formule de son choix, basée sur la totalité des ventes des acheteurs madelinots. «Une séance de conciliation tenue à quelques jours de la mise à l’eau des cages, avec une personne intermédiaire de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, a permis de faire évoluer        le dossier qui se butait à un dialogue de sourd», estime l’avocat de l’Office, Me Claude Régnier.

Cependant, l’AQIP croit plutôt que le dossier fait du surplace. Son directeur général, Jean-Paul Gagné, appelle les pêcheurs à faire preuve de transparence et à présenter le bilan de leurs revenus et dépenses, comme l’ont fait les acheteurs à deux reprises en 2017 et 2018 par l’entremise de la firme Price Waterhouse et Coopers. «Nos négociations n’arriveront jamais à rien tant qu’on ne connaîtra pas leurs coûts d’opération, afin d’établir la marge bénéficiaire brute nécessaire à chacun puis la formule adéquate de partage, prévient M. Gagné. Sinon, il y aura toujours des insatisfaits.»

À ce propos, les pêcheurs de homard de l’archipel ont demandé au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) de mettre à jour l’étude de rentabilité de la flottille de homard du Québec qu’il avait réalisée en 2008. La dernière actualisation de cette étude remonte à 2013.

«L’actualisation 2020 va être faite, assure le ministre André Lamontagne sans préciser d’échéancier. Comme la dernière mise à jour remonte à sept ans, c’est une demande très légitime. Mais ça prend du temps et il y a de la documentation qui doit être faite à même les ressources du ministère.» Selon nos informations, cette mise à jour pourrait commander jusqu’à six mois de travail.

AIDE FÉDÉRALE

Entretemps, tandis que la demande et les prix du marché sont plombés par la COVID-19, Ottawa annonce des mesures totalisant 470 M $ pour soutenir l’industrie de la capture. Pour les pêcheurs qui n’ont pas accès à la Subvention salariale d’urgence de 75 %, le gouvernement Trudeau compensera 75 % des pertes de revenu  de plus de 25 % jusqu’à concurrence de 10 000 $ par membre d’équipage.

Le problème, c’est que cette mesure ne s’applique qu’aux aides-pêcheurs payés au pourcentage des captures, alors qu’aux Îles-de-la-Madeleine la pratique est plutôt de leur verser un salaire régulier. Quant au programme de subvention salariale d’urgence, il exclut les aides-pêcheurs qui ont un lien de parenté avec le capitaine-propriétaire, ce qui est majoritairement le cas dans l’archipel.

Des subventions additionnelles pour le fonds de roulement des entreprises, pouvant également atteindre 10 000 $, seront versées aux entreprises qui ne sont pas éligibles au prêt de 40 000 $ du Fonds d’aide et de relance régionale dont le quart est non remboursable. «J’aurais été surpris qu’on réponde favorablement à toutes nos demandes, souligne Charles Poirier, président du Rassemblement des pêcheurs et pêcheuses des côtes des Îles; mais là, au moins, il y a égalité de ce côté-là. Pour le reste, d’ici la fin de la pêche, il y aura moyen de relancer le gouvernement au besoin et de s’ajuster. Mais j’ose croire que le meilleur de tous les scénarios c’est qu’on n’ait pas besoin des aides et que la pêche aille bien et qu’on puisse écouler notre homard toute la saison.»

D’autre part, Ottawa modifie le programme d’assurance-emploi pour stabiliser les prestations des capitaines-propriétaire et des pêcheurs au pourcentage dont on anticipe une baisse de revenus. Le montant de leurs prestations 2020-2021 sera basé sur les gains assurables des dernières années. Or, cela ne règle pas la problématique de l’éligibilité des aides-pêcheurs et des travailleurs d’usine advenant une saison écourtée.

«Notre gouvernement est conscient de l’impact de la COVID-19 sur les industries saisonnières et de la difficulté de nombreux groupes de travailleurs à rencontrer les critères d’admissibilité aux prestations régulières d’assurance-emploi, nous dit-on au cabinet de Carla Qualtrough, ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et de l’Inclusion des personnes handicapées. Nous savons qu’il y a des personnes inquiètes et nous explorons   différentes options pour leur assurer le support nécessaire.»

PROGRAMME PROTEC-PECHE

Pour sa part, le ministre des Pêcheries du Québec explique que son propre ministère pourrait prendre en charge les assurances et les intérêts des prêts maritimes de certains pêcheurs pour les aider à survivre à la crise de la COVID-19. L’aide du volet Protec-Pêche du Programme d’appui financier aux entreprises de pêche est offerte lorsqu’une entreprise est dans l’impossibilité de respecter ses obligations financières en situation exceptionnelle hors de son contrôle.

«Dépendamment de la situation des pêcheurs après la saison de pêche, après le calcul des revenus et des dépenses, on verra si la situation de chacun cadre avec les modalités du programme qui couvre tout ce qui touche l’endettement, souligne André Lamontagne. Un pêcheur admissible pourrait ne pas avoir à assumer la liquidité du paiement d’assurance ni de l’intérêt du capital.»

L’aide octroyée dans le cadre du volet Protec-Pêche permet aussi de reporter le remboursement du capital exigible sur les prêts ou les garanties de prêt du MAPAQ. Les demandes d’allègement devront être faites au plus tard le 31 janvier suivant la saison de pêche.

Selon les données 2019 du ministère, environ 425 entreprises de pêche du Québec bénéficient de son programme d’appui financier, totalisant 114 millions $ en prêts garantis. Dans certaines flottilles, comme celle des homardiers des Îles-de-la-Madeleine, près de 80 % des détenteurs de permis y ont fait appel.

LES ÎLES-DE-LA-MADELEINE – page 6 – Volume 33,2 Avril-Mai 2020

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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