jeudi, mars 28, 2024
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Entretien avec François Castilloux, directeur de l’École des pêches et de l’aquaculture du Québec

Depuis la rentrée d’août 2019, François Castilloux occupe le poste de directeur de l’École des pêches et de l’aquaculture du Québec (ÉPAQ). Il est entré en fonction lors d’une période incluant sa part de défis. La dernière année n’aura pas été de tout repos non plus en raison de la pandémie.

Les besoins changeant de formation pour les gens évoluant dans le secteur des pêches constitue aussi un défi important pour quiconque y travaille, qu’il s’agisse d’activités reliées à la capture, à la transformation et aux postes de gestion qui y sont associés. M. Castilloux nous livre ici sa vision de l’avenir, à travers des réponses à quelques questions.

PÊCHE IMPACT

À l’hiver 2020, alors que la pandémie de COVID-19 s’intensifie au Québec et frappe déjà fort ailleurs dans le monde, le premier ministre du Québec François Legault annonce le 13 mars une série de mesures sanitaires obligatoires qui bouleverseront le secteur de l’éducation, entre autres, dans sa façon de continuer à livrer la formation aux diverses clientèles. Comment l’ÉPAQ a-t-elle pu s’ajuster rapidement avec succès à ces nouvelles obligations gouvernementales pour conclure l’année scolaire 2020?

FRANÇOIS CASTILLOUX

– Cette situation a frappé tout le Québec et a demandé à l’ensemble de la communauté une mobilisation sans précédent. Personne n’était préparé à l’éventualité d’un confinement, à la fermeture de nos établissements, à l’obligation de mettre en place des mesures sanitaires.

– Avec l’évolution de la situation et la volonté ferme de notre institution d’assurer la diplomation des étudiants, nous avons poursuivi nos enseignements et nos accompagnements par des modèles alternatifs. C’est un peu comme si nous bâtissions un nouveau bateau, en plus de réapprendre les bases de la navigation puisque les règles «de routes» ont été changées instantanément et évoluaient parfois d’heure en heure, et ce, en pleine mer durant un voyage de pêche.

– C’est résolument grâce à l’expérience, la force de caractère et la mobilisation des équipes que nous avons pu y arriver. La communauté de l’ÉPAQ s’est littéralement retroussé les manches face à la tempête pandémique et l’a affrontée avec confiance. C’est une grande fierté de diriger une équipe comme celle-là.

L’ÉPAQ avait-elle une longueur d’avance par rapport à d’autres établissements collégiaux étant donné qu’elle offre de la formation à distance depuis quelques années?

– Effectivement, à cette période, deux de nos programmes d’études, soit Pêche professionnelle et Mécanique marine, se terminaient et nous avons simplement réorganisé les horaires de nos cohortes en classe de capitaine. Pour notre programme Aquaculture, qui s’offre déjà dans un modèle à distance, l’équipe a su trouver rapidement les solutions compensatoires afin que les étudiants ne puissent être pénalisés dans l’acquisition et le développement de leurs compétences et dans l’obtention de leur diplôme.

– C’est notre équipe de la formation générale pour qui le défi était le plus grand; une première expérience de formation à distance non planifiée comme telle. Mais la communauté de l’ÉPAQ et celle du Cégep de la Gaspésie et des Îles se sont regroupées pour réussir cet exploit surhumain qui touche les aspects pédagogiques, humains et psychosociaux.

– L’ÉPAQ avait vraiment une longueur d’avance sur certains autres établissements collégiaux. L’expérience de certains de nos enseignants, de nos employés professionnels et de soutien sur la formation à distance nous a été d’une aide précieuse.

En août 2020, soit le début de la nouvelle année scolaire, l’ÉPAQ a repris ses activités régulières. Quels ont été les impacts de la pandémie de la COVID-19 sur le nombre de demandes d’admission pour chacun des programmes offerts aux niveaux professionnel et collégial?

– Étonnamment, à l’ÉPAQ, la pandémie n’a pas eu d’impact majeur sur le nombre de demandes d’admission et également sur le retour de nos étudiants ayant déjà amorcé un parcours l’année précédente.

– En 2020-2021, l’ÉPAQ a été en mesure d’ouvrir ses programmes Pêche professionnelle, Mécanique marine et ainsi que les trois modules d’aquaculture.

– Nous avons également poursuivi notre offre de formation avec Tremplin DEC, en plus d’accueillir des étudiants en sciences humaines en intercampus.

– Seul notre programme Transformation des produits aquatiques est demeuré suspendu, faute d’inscriptions suffisantes.

– À la lumière de ces résultats positifs, tant la communauté du Cégep de la Gaspésie et des Îles que celle de l’ÉPAQ ont été que la pandémie ne nous a pas empêchés de répondre à notre mission première.

Le démarrage de nouvelles cohortes d’étudiants pour la majorité des programmes dispensés s’est-il avéré surprenant dans les circonstances?

– Effectivement, nous n’étions pas en mesure de prédire la tendance des inscriptions et notre capacité de rétention dans le contexte imposé par cette crise planétaire. Nous   espérions ardemment que les étudiants ne reportent pas le démarrage ou la poursuite de leur projet d’étude.

Et comment cela se traduit-il au quotidien autant pour les enseignants que pour les étudiants?

– Pour les programmes collégiaux, le collège a pris l’orientation d’offrir la formation en mode hybride, ce qui veut dire que la formation se déroule essentiellement à distance, mais avec la possibilité de réaliser certaines activités pratiques et évaluations en présence.

– Nos programmes de niveau professionnel, soit de pêche ou de mécanique marine ont été offerts à 100 % en présence tout en respect des mesures sanitaires obligatoires.

– L’ÉPAQ est également un milieu de vie pour les étudiants et la vie extrascolaire y est fort importante et aussi habituellement très animée. Dans le contexte où celle-ci a dû également prendre une pause, nos équipes pédagogiques ainsi que celle de la vie étudiante ont fait preuve d’une grande créativité pour son maintien.

– Cette situation affecte beaucoup notre clientèle étudiante au niveau psychosocial. Les équipes du collège s’assurent de leur offrir tout le support nécessaire pour les aider à traverser cette crise.

– Afin d’offrir l’environnement physique le plus sécuritaire, nous avons mis en place plusieurs mesures, dont l’ajout de ressources à l’accueil, l’ajout d’une personne pour la désinfection des espaces de cours et de travail, l’offre de masques de procédure, l’installation de pastilles de distanciation, de murs en plexiglas et de diverses stations de lavage des mains, et ce, à des endroits stratégiques.

Pour le Service de la formation continue de l’ÉPAQ, un certain ralentissement des activités de formation a-t-il été constaté à l’automne?

– Cette situation nous a effectivement demandé de reporter plusieurs de nos activités de formation déjà amorcées, en plus de celles qui étaient déjà prévues. Certains de nos partenaires ont fait preuve de prudence et ont reporté les activités de formation à plus tard. Cette période nous a donc permis de planifier un retour en force dès le début 2021.

Est-ce vrai de mentionner que les activités ont cependant repris de plus belle au début de janvier en offrant une série de formations autant pour le secteur de la pêche que celui de la transformation, et ce, tant en Gaspésie qu’en Moyenne et Basse-Côte-Nord?

– Oui, la demande a été très bonne notamment pour les formations de courte durée pour le secteur de la capture. Fait important à souligner, l”ÉPAQ a aussi offert un ensemble de formations aux communautés autochtones de la Gaspésie et de la Moyenne-Côte-Nord. Quant au secteur de la transformation, l’ÉPAQ a dispensé certaines formations à des employés provenant d’entrprises de la Gaspésie et de la Côte-Nord.

Est-ce que la demande est encore relativement bonne pour le démarrage de nouvelles cohortes de Capitaine classe IV et même classe III?

– Pour la formation Capitaine classe IV, la demande est toujours présente et nous réussissons annuellement à démarrer une ou plusieurs cohortes, en plus d’accompagner certaines commissions scolaires dans le déploiement d’activités de formation similaire, et ce, sur l’ensemble du Québec maritime.

– Pour la formation Capitaine classe III, nous sommes fiers d’annoncer qu’une nouvelle cohorte d’étudiants a débuté ses activités en février dernier. Une première depuis 2015 à l’ÉPAQ.

Comment se déroule présentement la période des demandes d’admission pour la rentrée scolaire 2021-2022 ?

– Actuellement, les informations sur les demandes d’admission ne sont pas encore disponibles. Pour certains des programmes, nous performons mieux au deuxième et troisième tours, ce qui nous amène à avoir des données plus exactes en mai et ainsi brosser un portrait réaliste de la situation.

Le statut d’école nationale de l’ÉPAQ, et par ricochet le financement qui lui est accordé, est-il maintenant garanti pour l’avenir?

– Nous avons d’excellentes nouvelles à ce sujet puisque nous avons récemment déposé au ministère de l’Éducation notre bilan du plan de développement.

– Par la voie d’une communication officielle, nous avons reçu des félicitations pour les efforts consentis par toute notre équipe. Le ministère nous invite ainsi à poursuivre sur cette voie porteuse pour l’avenir des pêches et de l’aquaculture au Québec.

– Par la réception de cette communication, le ministère reconnait ainsi que nos efforts sont ceux attendus d’une école nationale et nous supportera en ce sens.

L’ÉPAQ travaille-t-elle actuellement sur un certain nombre de projets ou d’orientations qui méritent d’être soulignés et qui pourraient lui permettre de poursuivre son développement tant au niveau local, régional, provincial et international?

– Nous avons mis en place en 2020-2021 un comité de développement qui nous permet d’être proactif : Voici quelques dossiers sur lesquels nous œuvrons :

– Renouvellement du simulateur de navigation;

– Mise en place d’un nouveau système de gestion de la qualité;

– Implication active au sein d’un comité qui travaille à la mise en place d’une zone d’innovation halieutique dans la MRC du Rocher-Percé;

– Mise en place de classes extérieures notamment par le rapatriement du bateau BUSSOLA sur le terrain de l’ÉPAQ;

– Dépôt d’une demande de révision du financement des Écoles nationales;

– Divers projets qui touchent la professionnalisation des pêcheurs des communautés autochtones;

– Nous avons également répondu à des appels de projets diffusés par le Comité sectoriel de main-d’oeuvre des pêches maritimes et également de Transports Canada.

Traditionnellement, l’ÉPAQ a toujours maintenu de vigoureux volets de formation pour des étudiants internationaux, à Grande-Rivière et outre-mer. Ces volets sont-ils encore présents cette année et combien d’étudiants les suivent?

– Les mesures imposées par le gouvernement durant la pandémie ont ralenti grandement nos efforts de déploiement d’activités de formation outre-mer. Nous avons tout de même poursuivi nos efforts de concertation avec nos partenaires étrangers notamment par le Réseau des écoles de pêche francophones. Les activités pourront reprendre quand les conditions le permettront.

– La situation a été la même en ce qui a trait à l’accueil d’étudiants étrangers. Nous n’avons donc pas pu accueillir d’étudiants cette année, mais nous prévoyons, et ce, si les conditions le permettent, l’accueil de plusieurs d’entre eux à la session 2021-2022 et plus particulièrement en aquaculture.

L’ÉPAQ joue aussi un rôle important dans la MRC du Rocher-Percé en offrant le cheminement Tremplin DEC. Est-il encore offert et combien d’étudiants le fréquentent si la réponse est oui?

– Oui, le cheminement Tremplin DEC est toujours offert à l’ÉPAQ et en date de ce jour, nous avons 18 étudiant(e)s inscrit(e)s.

Combien d’étudiants suivront l’une ou l’autre des formations de l’ÉPAQ en 2021-2022 et, brièvement, dites-nous ce que vous ferez pour maintenir ce rythme dans un avenir prévisible ?

– Pour l’automne 2021, nous avons reçu à ce jour 91 demandes d’inscription. Afin d’assurer une offre, l’ÉPAQ prévoit bonifier de façon significative au cours des prochaines années son offre de formation à distance, et ce, tout domaine confondu.

PARCOURS SCOLAIRE ET PROFESSIONNEL DE FRANÇOIS CASTILLOUX

FORMATIONS

Université du Québec à Chicoutimi : 1995

– Baccalauréat en activité physique (1er cycle)

Université du Québec à Rimouski : 2019

– Diplôme d’études supérieures spécialisées en gestion de projet (2e cycle)

École nationale d’administration publique : 2021

– Programme court en gestion des organisations publiques (en cours)

EMPLOIS

École des pêches et de l’aquaculture du Québec de 1998 à 2010

– Responsable du Service aux étudiants;

– Enseignant en éducation physique;

– Conseiller pédagogique au Service de la formation continue;

– Responsable de l’équipe programme d’accueil et intégration;

– Président et trésorier du syndicat des enseignants ;

– Administrateur au syndicat des professionnels.

Institut maritime du Québec de 2010-2014 et en 2018 :

Centre de formation en plongée professionnelle 2010-2014

– Conseiller pédagogique au Centre de formation en plongée professionnelle

   (2010 – 2014);

– Directeur adjoint du Centre de formation en plongée professionnelle (2014).

Centre de formation aux mesures d’urgence en 2018 – 2019

– Conseiller pédagogique au Centre de formation aux mesures d’urgence;

– Responsable du Système de gestion de la qualité.

Cégep de Rimouski : De 2014 à 2018

– Directeur adjoint de la formation continue et des services aux entreprises

   Cégep et CMEC.

FORMATION – pages 34-35 – Volume 34,1 Février-Mars 2021

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Gilles Gagné
Gilles Gagné, né à Matane, le 26 mars 1960. J'ai fait mes études universitaires à Ottawa où j'ai obtenu un baccalauréat avec spécialisation en économie et concentration en politique. À l'occasion d'une offre d'emploi d'été en 1983, j'ai travaillé pour Pêches et Océans Canada comme observateur sur deux bateaux basés à Newport, deux morutiers de 65 pieds. Le programme visait l'amélioration des conditions d'entreposage des produits marins dans les cales des bateaux et de leur traitement à l'usine. Cet emploi m'a ouvert des horizons qui me servent encore tous les jours aujourd'hui. En 1989, après avoir travaillé en tourisme et dans l'édition maritime à Québec, je suis revenu vivre en région côtière et rurale, d'abord comme journaliste à l'Acadie nouvelle à Campbellton. C'est à cet endroit que j'ai rédigé mes premiers textes pour Pêche Impact, à l'été 1992. Je connaissais déjà ce journal que je lisais depuis sa fondation. En octobre 1993, j'ai déménagé à Carleton, pour travailler à temps presque complet comme pigiste pour le Soleil. J'ai, du même coup, intensifié mes participations à Pêche Impact. Je travaille également en anglais, depuis près de 15 ans, pour l'hebdomadaire anglophone The Gaspé SPEC et je rédige l'éditorial du journal Graffici depuis 2007.
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