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La drague N-Viro permet une réduction de l’empreinte écologique de la pêche au pétoncle

La drague N-Viro a su démontrer, du moins en partie, qu’elle permet de réduire l’empreinte écologique de la pêche au pétoncle dans l’archipel madelinot. C’est ce qui ressort du rapport intitulé Essais novateurs d’une drague à pétoncle géant de type N-Viro visant à améliorer la durabilité de la pêcherie des Îles-de-la-Madeleine, que Merinov a rendu public au début juin.

Les essais comparatifs ont été menés l’automne dernier en collaboration avec l’Association des pêcheurs de pétoncle des Îles. Ils ont notamment permis de constater que, pour un rendement équivalent en  pétoncles, cette nouvelle drague de conception écossaise récolte la moitié moins de roches et autres matériaux comme les étoiles de mer, que la traditionnelle drague Digby.

«C’est le point marquant de l’étude, affirme la biologiste chargée de projet Lise Chevarie. Parce que c’est un problème de capturer plein de roches à chaque trait de drague; plus il y a de roches, plus il y a de travail à faire à bord. C’est pesant, c’est éreintant et ce n’est pas bon au niveau de l’ergonomie.»

Selon les données de Merinov, les roches représentent plus du tiers du volume récolté par la drague Digby, soit environ 70 livres par trait pour 200 livres de pétoncle. «Le moins qu’on va ramasser des matériaux autres que les pétoncles, ça va être moins dommageable sur le fond, pour l’environnement et pour le futur, commente le président de l’Association Mario Poirier, qui a participé à l’expérience à bord du THOMIKA. Ça permet aussi d’être plus productif entre chaque coup de drague. Plus vite que le tri est fait sur le pont, plus vite que les gars commencent à éplucher le pétoncle.»

ÉCONOMIE DE CARBURANT   

De par la souplesse de ses dents montées sur des supports, la drague N-Viro permet non seulement une pêche moins agressive sur le fond en réduisant la force de friction, elle permettrait aussi d’économiser en frais de carburant. En fait, lors des essais de l’automne 2019, seulement un des deux bateaux participants à l’expérience a enregistré une économie de 20 % de carburant, comparativement à sa drague traditionnelle. L’autre navire en a utilisé sensiblement les mêmes quantités avec les deux dragues expérimentées, sans qu’on puisse expliquer la différence entre les bateaux.

«La trop grande variabilité des données pour un même trait rend impossible une quelconque interprétation et illustre la nécessité de mener d’autres études sur le sujet», écrit Mme Chevarie dans son rapport. Des essais supplémentaires seront donc menés dès cet été, avant la fin de la saison de pêche commerciale fixée au 31 juillet.

La chargée de projet précise qu’il reste encore de l’argent sur les 220 000 $ alloués à l’Association des pêcheurs de pétoncles des Îles-de-la-Madeleine dans le cadre du Fonds des pêches du Québec, pour l’achat de la drague dite écoresponsable.  

Mario Poirier, qui se porte volontaire pour cette expérience en situation de pêche commerciale, demande toutefois à être compensé si ses rendements devaient être inférieurs aux attentes. «C’est que j’ai changé de bateau depuis l’expérience de l’automne dernier, explique-t-il, et la drague N-Viro commande certains ajustements et modifications à bord. Ça me tient à cœur, mais je ne veux être seul à assumer le risque si je m’aperçois que ça fonctionne mal.»

COÛTS DE CONVERSION

Et, si l’économie de carburant devait se confirmer à bord du P’TITE BAIE, son capitaine assure qu’il serait prêt à troquer sa drague Digby pour la N-Viro dès l’an prochain. Il évalue l’investissement à une trentaine de milliers de dollars en acquisition d’équipements, incluant les paniers, les barres de touée sur roues et les chaînes.

Cela dit, l’Association des pêcheurs de pétoncle pourrait d’abord décider de commander une étude techno-économique pour valider la pertinence d’un tel investissement. «Tout n’est pas mauvais avec la Digby; elle a fait ses preuves, souligne Lise Chevarie.  Si on la compare à la N-Viro, elle est déjà performante, mais ce qu’on veut c’est laisser moins d’empreinte environnementale. On pourrait peut-être mettre des roues sur la Digby ; prendre les meilleures caractéristiques de l’une pour l’autre. Les pêcheurs sont imaginatifs.»

De plus, s’il s’avérait que la drague N-Viro est plus performante en termes de rendements par sortie en mer, il faudrait certainement ajuster la gestion de la pêcherie, fait remarquer M. Poirier. «Il ne faut pas que ce soit trop performant pour éviter une surexploitation de la ressource, dit-il. Si tout le monde choisissait de se convertir à la N-Viro, il faudrait par exemple diminuer le nombre de jours de pêche.»

À l’heure actuelle, chacun a droit à 13 jours de pêche du début avril jusqu’à la fin juillet. Selon les données préliminaires de Pêches et Océans Canada, les rendements de la pêcherie étaient en baisse de 20 % ce printemps, par rapport à l’an dernier. Au cours des trois premières semaines de la saison, du 13 avril au 4 mai, les prises moyennes par voyage étaient de 354 livres, contre 448 livres du 3 au 24 avril 2019. Le prix payé à quai par les usines  est resté stable à 12 $ la livre, rapporte le capitaine du P’TITE BAIE.

Notons que les pêcheurs de pétoncle des Îles, qui pêchent pour la plupart le homard également, ont demandé et obtenu un report de deux semaines de l’ouverture de la saison 2020 en raison de la COVID-19. Pêches et Océans Canada a expliqué que c’était pour leur donner le temps de prendre connaissance et de mettre en œuvre les directives de protection de l’Institut national de santé publique qui se faisaient alors attendre.

SÉLECTIVITÉ D’ENGINS DE PÊCHE – page 22 – Volume 33,3 Juin-Juillet-Août 2020

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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