samedi, avril 27, 2024
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Le Fonds des pêches du Québec accorde un appui partiel au projet d’écloserie de homard aux Îles-de-la-Madeleine

Le Rassemblement des pêcheurs et pêcheuses des côtes des Îles (RPPCI) reçoit un appui partiel du Fonds des pêches du Québec (FPQ) pour son projet d’écloserie de homard à des fins d’ensemencement (Pêche   Impact, septembre 2023). Son président, Charles Poirier, raconte qu’il a reçu en novembre dernier une subvention de 180 000 $ qui ne couvre que deux de ses trois volets, soit celui visant à maîtriser les techniques de production de larves en écloserie à des fins d’ensemencement, et celui axé sur la caractérisation des pouponnières naturelles. Or, le ministère des Pêches et des Océans (MPO) a refusé de financer le 3e volet concernant les ensemencements comme tel, parce que le stock de la zone 22 est lui-même déjà très abondant.

«Avec tout ce qu’on retire de l’eau par année, entre 10 et 15 millions de livres, il est juste normal de vouloir compenser un peu, fait valoir M. Poirier. Et quand bien même qu’on remettrait 10 000 à 20 000 individus à l’eau, comparativement à ce qu’on prend, ce n’est même pas le quart de ce qu’un seul pêcheur capture dans une saison.»

«Et puis ce ne sont pas tous les sites de pêche qui ont les caractéristiques d’une pouponnière abondante de homard, enchaîne le biologiste Jean-François Laplante, qui coordonne les différents projets scientifiques du Rassemblement. Donc, l’idée des ensemencements, c’est de les réaliser sur des zones où le substrat – l’habitat – est propice mais qui sont désavantagées par d’autres facteurs comme la dérive larvaire. Bref, l’idée c’est d’améliorer le rendement de certaines zones qui sont plus faibles.»

En 2023, de mai à septembre, le RPPCI a d’ailleurs non seulement mis au point ses techniques d’élevage de larves de homard en bassin, il a aussi poursuivi ses travaux de caractérisation des pouponnières naturelles entrepris en 2016 autour de l’archipel, afin de cibler les fonds propices aux ensemencements. «Ce qui nous intéresse, c’est de bien comprendre le réseau de pouponnières qui se trouvent autour des Îles-de-la-Madeleine, expose M.  Laplante. Les pouponnières que l’on suit au nord sont celles du Cap de l’Hôpital et de l’Étang-des-Caps, et au sud, de la Shag et de l’Île Boudreau. La pouponnière de l’île Boudreau, c’était la première fois qu’on la suivait et elle a présenté des résultats quasi aussi élevés que la Shag et que [les pou-ponnières traditionnelles] Pierre de l’Église et Demoiselles]. C’est une bonne nouvelle pour le recrutement au sud des Îles!»

DISTINCTION NORD-SUD?

Autre fait intéressant, les échantillonnages du RPPCI pris sur ces différents fonds avec des collecteurs benthiques démontrent une relation inverse entre le Nord et le Sud, en termes d’abondance de post larves. Jean-François Laplante précise que ce sont les post larves de crabe commun qui dominent du côté nord de l’archipel, tandis que du côté sud c’est clairement le homard qui est en très forte abondance. «Est-ce que c’est parce que le homard mange le crabe commun ou le fait fuir?, questionne-t-il. C’est à voir. Il faudra valider au cours des prochaines années.»

Or, se pourrait-il aussi que le crabe commun soit plus abondant du côté du Nord du fait que les pêcheurs de Grosse-Île y aient obtenu la création, en 2000, d’une zone témoin fermée à la pêche dans le but de protéger une partie du stock reproducteur? Le biologiste du RPPCI nous répond à ce propos qu’il n’a pas encore exploré toutes les pouponnières du côté nord, en particulier entre Pointe-aux-Loups et l’Île Brion. «Il ne faut pas partir sur des conclusions hâtives, prévient-il. Et il faut aussi dire qu’au niveau larvaire, c’est à peu près homogène. Quand on filtre les larves en surface [avec le filet Neuston], il y a du crabe partout autour des Îles. Même au sud.»

Cela dit, comment expliquer que les débarquements de homard soient eux-mêmes si abondants au nord, représentant 40 % des volumes totaux de la saison 2023 selon les données préliminaires du MPO? «Entre la larve et le homard commercial, il y a environ sept ans d’écart, relève M. Laplante. Pendant sept ans, il peut se passer bien des choses. Et puis les larves, lorsqu’elles sont en surface, sont sujettes aux vents et aux courants. Donc, on sait qu’il y a plus de courants au nord et que cet hydrodynamisme de surface favorise la rétention des larves jusqu’à leur déposition benthique.»

OBJECTIFS 2024-2025

Quoi qu’il en soit, malgré son revers avec le Fonds des pêches du Québec, l’objectif du RPPCI est de décupler sa production de larves de homard en écloserie à des fins d’ensemencement cette année. Il la ferait ainsi passer de mille individus, qu’elle était en 2023, à 10 000, puis la rehausserait à nouveau à 30 000 en 2025. «On va revenir à la charge pour tenter d’obtenir du financement du Fonds des pêches pour l’ensemencement, mais si c’est trop compliqué, on va s’organiser avec d’autres sources de financement, d’autres partenaires, soutient Charles Poirier. C’est sûr qu’on va aller de l’avant parce que sinon les investissements en production d’écloserie ne seraient pas pertinents. Et tous nos membres nous appuient à 100 %. Ils trouvent tous que c’est un bon projet pour la communauté des Îles.»

Notons que les 180 000 $ versés par le Fonds des pêches du Québec en 2023 représentent 66 % des coûts globaux du projet. Le MPO n’a pas voulu commenter sa décision de le soutenir que partiellement. «Les informations relatives aux projets signés dans le cadre du Fonds des pêches du Québec (FPQ) sont confidentielles, nous a-t-on écrit par courriel. Tous les projets sont analysés par Pêches et Océans Canada et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec. Des recommandations sont effectuées en fonction de l’admissibilité des activités, des priorités ministérielles et des besoins de l’industrie. Pour tous les projets, il est possible que seulement certaines composantes soient admissibles selon les critères du FPQ.»

Il reste encore 11,4 M$ à l’enveloppe initiale 42,7 M$ du Fonds des pêches du Québec pour la période 2019-2024. Au moment d’écrire ces lignes, le MPO et le MAPAQ étaient toujours en discussion pour décider si le programme sera prolongé ou encore renouvelé au-delà du 31 mars prochain.

DÉVELOPPEMENT – page 32 – Volume 37,1 Février-Mars 2024

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Jean-Paul Gagné
Directeur général de l'Association québécoise de l'industrie des pêches (AQIP).
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