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Les turbotiers réclament la reconduction d’un TAC de 3 375 tonnes pour la pêche 2019

Les intervenants de l’industrie de la pêche au turbot du Québec et de Terre-Neuve ont profité de la tenue du Comité consultatif du poisson de fond du golfe à la mi-mars, à Moncton, pour revendiquer le maintien d’un total autorisé des captures (TAC) de 3 375 tonnes pour la saison de pêche 2019.

Cette position commune pour l’obtention d’un TAC identique à celui de l’an dernier a été défendue par Jean-René Boucher, directeur du Regroupement des pêcheurs professionnels du nord de la Gaspésie (RPPNG).

Même s’il reconnaît d’entrée de jeu que les résultats issus de la pêche commerciale ont été décevants pour l’ensemble de la dernière saison, Jean-René Boucher s’attarde plutôt sur le fait que les rendements obtenus par les turbotiers lors des dernières semaines de pêche à l’automne 2018 ont été excellents.

«Oui, c’est vrai que la saison n’a pas été bonne dans son ensemble. Cependant, nous avons observé des signes très encourageants en fin de saison avec un niveau des captures par unité d’effort supérieur à la moyenne des 20 dernières années, pour le secteur ouest du golfe du Saint-Laurent. Pour nous, c’est un signe que le turbot n’est pas disparu comme   certains pourraient le croire», souligne M. Boucher.

Le directeur du RPPNG mentionne que les changements écosystémiques observés depuis quelques temps dans le golfe du Saint-Laurent ont probablement une  influence sur les rendements de la pêche, mais que plusieurs questions demeurent sans réponse tant du côté des sciences que celui des pêcheurs.

«La biologie du turbot change dans le golfe avec des températures de l’eau qui varient d’une année à l’autre. Nous ne remettons pas cela en cause. Toutefois, nous estimons que le turbot tente de s’adapter à ces nouvelles conditions écosystémiques en essayant, entre autres, de trouver une partie de sa nourriture à des profondeurs différentes au sein de son habitat naturel et même ailleurs. Le turbot sort peut-être du golfe à un certain moment de l’année, pour ensuite y revenir s’alimenter. On ne le sait pas avec exactitude», se questionne Jean-René Boucher.

BESOIN D’INDICATIONS ADDITIONNELLES

Les turbotiers souhaitent que leur recommandation pour un TAC de 3 375 tonnes soit bien comprise par le ministère fédéral des Pêches. «Notre recommandation est pour un an au lieu de deux. Nous croyons que la saison de pêche 2019 doit nous fournir des indications additionnelles pour bien comprendre certains aspects du stock de turbot et avant que le MPO nous inflige une baisse potentielle du TAC que l’on trouverait injustifiée à ce moment-ci», précise le directeur du RPPNG.

De plus, Jean-René Boucher juge que d’autres arguments doivent être pris en considération dans la décision à venir sous peu du ministre des Pêches et des Océans, Jonathan Wilkinson. «En plus, du fait que nos pêcheurs ont obtenu de bons résultats en fin de saison 2018, il faut également tenir compte que les conditions climatiques du début de la dernière année n’étaient pas les plus favorables pour capturer le turbot. Les forts courants ont nui aux  activités de capture et l’effort de pêche a été moindre dans ces circonstances. C’est un peu la même situation qui se produit  ce printemps. À un moment donné, nos pêcheurs ont une décision d’affaires à prendre à savoir si c’est rentable ou pas de sortir en mer lorsque les conditions météo et de navigation sont mauvaises. La sécurité de nos pêcheurs demeure une priorité. Heureusement, la plupart d’entre eux disposent d’un portefeuille de permis diversifié qui leur permet de soutirer des revenus provenant d’autres espèces plus lucratives tels le crabe des neiges et le flétan atlantique, pour assurer une certaine rentabilité de leur entreprise de pêche», indique le dirigeant du RPPNG.

Soulignons que l’an dernier le total autorisé des captures a été réduit de 25 %, passant de 4 500 tonnes à 3 375 tonnes pour l’année de gestion 2018-2019. Les débarquements réalisés par les turbotiers québécois et terre-neuviens ont atteint 1 496 tonnes, soit seulement 53 % de l’allocation de 2 813 tonnes disponible à la pêche Il s’agit des débarquements les plus faibles des 16 dernières années.

Au Québec, environ 85 entreprises de pêche ont enregistré des débarquements de turbot auprès de l’Office des pêcheurs de flétan du Groenland qui les représentent par l’entremise du plan conjoint en vigueur pour cette espèce. L’an dernier, les turbotiers ont obtenu un prix payé à quai de 1,80 $ la livre.

LES POISSONS DE FOND – page 13 – Volume 32,2 Avril-Mai 2019

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Robert Nicolas
Robert Nicolas est actif depuis près de 30 ans dans le domaine des communications et de l’information reliées plus spécifiquement au secteur des pêches et de l’aquaculture commerciales. Détenteur d’un baccalauréat en Information-communication de l’Université de Moncton, il agit à titre de collaborateur du journal Pêche Impact dès sa naissance en 1988, pour ensuite en devenir le coordonnateur/rédacteur en chef en 1992 jusqu'à aujourd'hui. Observateur privilégié de l’évolution de l’industrie durant toute cette période, Robert Nicolas devient le responsable du Bureau école-industrie de l'École des pêches et de l'aquaculture du Québec (ÉPAQ) en 2011 où il met au profit de cette institution d'enseignement ses connaissances des enjeux et des réalités propres à chacune des régions maritimes du Québec.
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