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Pêche au hareng de printemps : un délai administratif provoque des lourdes pertes financières

Difficile pour les pêcheurs de hareng de la pointe gaspésienne d’expliquer le retard de plus d’une dizaine de jours l’ouverture de la pêche au hareng, engendrant de lourdes pertes financières.

La pêche printanière au hareng ne dure pas longtemps, environ trois à quatre semaines au total. Les poissons ne sont que de passage sur la pointe de la Gaspésie, alors qu’ils migrent vers la baie des Chaleurs pour frayer. Les pêcheurs les attrapent au passage, avant qu’ils ne passent la saison ailleurs. Habituellement, les sorties en mer débutent dès le 1er avril. Toutefois, cette année, près de deux semaines de retard dans l’octroi du droit de pêche ont nettement compromis les résultats de cette activité.

Les pêcheurs gaspésiens actifs dans la zone 16B, soit le secteur de la baie des Chaleurs, disposent d’un quota global de 44,5 tonnes en 2019 tandis que l’allocation totale pour la flottille de pêche côtière des zones 16A à 16G est de 961 tonnes, pour l’ensemble du sud du golfe du Saint-Laurent.

LOURDES PERTES

Les pertes financières sont importantes pour ceux qui pêchent le hareng. «Habituellement, je récolte 30 000 livres, mais cette année je n’ai récolté que 10 000 livres», affirme le pêcheur Pierre Lemoignan, de Sainte-Thérèse-de-Gaspé. C’est près des trois quarts de sa récolte potentielle qui lui ont glissé entre les mains. «Le hareng était rendu à Carleton quand la pêche a ouvert», ajoute-t-il, en affirmant avoir perdu plus de 10 000 $.

De son côté, le pêcheur Éric Duguay, de Chandler, essuie des pertes moins importantes, de l’ordre de 25 %, mais celui-ci se déplace davantage pour capturer le poisson. «On a perdu des gains pour  environ 15 000 $. Ce n’est pas uniquement avec ça qu’on vit, mais avec une combinaison de plusieurs pêches. Mais  sortir pour si peu, est-ce que ça en vaut vraiment la peine?» s’interroge-t-il.

Utilisé notamment comme appât pour d’autres types de pêche, le hareng manquant devra être acheté par les pêcheurs qui en ont besoin. Marc Diotte, de Grande-Rivière, qui a perdu plus de la moitié de son potentiel de récolte, affirme qu’il devra débourser pour compenser: «Ce sont de grosses pertes financières pour nous, parce qu’on va devoir acheter de la bouette. Le maquereau est 1,15 $ la livre, le hareng est 0,70 $ la livre.» Éric Duguay ajoute: «Les pêcheurs qui achètent nos appâts sont   pénalisés aussi, ils devront s’approvisionner ailleurs et ça leur coûtera plus cher.»

UNE QUESTION ADMINISTRATIVE?

Habituellement, la pêche au hareng était ouverte dès le 1er avril pour la pointe de la Gaspésie. Cette année, le retard aura coûté cher aux exploitants de la filière. «Il y a eu un problème de communication au ministère des Pêches et Océans. Le ministre (Jonathan Wilkinson) n’a signé l’ouverture de la pêche que 10 jours plus tard. Pendant ce temps-là, on attendait au quai et les poissons passaient leur chemin. Il y a des fonctionnaires qui ont manqué leur coup», affirme M. Diotte.

Pour sa part, M. Duguay affirme avoir poussé son enquête plus loin auprès du ministère des Pêches et Océans, afin de comprendre le fond de la question. «Au début, on nous disait que c’était une erreur, mais on a fini par nous avouer que c’était pour une question de conservation de la ressource. Nos quotas ont été négociés cet hiver, on n’avait pas de raisons de craindre quoi que ce soit. Si la ressource  allait si mal, même si on ne le voit pas sur le terrain, on aurait aimé le savoir. Ça aurait été la moindre des choses de nous avertir. Nos bateaux étaient à l’eau, prêts à partir, on attendait sur les quais. Si la situation doit se reproduire, qu’on nous le dise!», revendique-t-il.

Éric Duguay ajoute que la ministre du Revenu national et députée fédérale pour la région Gaspésie – Les Îles-de-la-Madeleine, Diane Lebouthillier, a donné un fier coup de main aux pêcheurs dans ce dossier. Mais celle-ci est claire sur la démarche à adopter en cas de problème: «Si quelque chose ne fonctionne pas, l’idéal est de m’avertir rapidement. Je vais tout faire pour aider à régler la situation». Celle-ci ajoute que dès qu’elle a été informée du retard, elle a mis le ministre Wilkinson au courant. Le lendemain, la pêche était ouverte.

D’autre part, dans une correspondance envoyée à Pêche Impact et datée du 17 avril dernier, le ministère fédéral des Pêches a tenu à justifier sa position quant au début tardif de la pêche au hareng de printemps. «Le Ministère doit agir avec prudence dans les pêcheries et doit parfois trouver un difficile équilibre entre une diminution de quotas et l’impact sur les communautés côtières. Dans le cas de la pêche au hareng du printemps, la décision d’accorder un total admissible de capture (TAC) de 1 250 tonnes en 2019 est le résultat de longues discussions entre divers intervenants.»

De plus, avant d’annoncer toute décision, Pêches et Océans Canada ajoute  qu’il «doit s’assurer de bien comprendre l’impact sur les communautés côtières. La décision prend en compte les derniers avis scientifiques ainsi que la consultation   avec l’industrie et d’autres facteurs socio-économiques.»

Dans la pêche au hareng du printemps, les débarquements sont habituellement bien moindres que le TAC annoncé. En 2018, aucun TAC n’avait été décidé; la pêche a plutôt été gérée de façon à maintenir les captures à un niveau qui permettrait une amélioration de l’état du stock,  en utilisant les outils de gestion existants, indique Pêches et Océans Canada.

Enfin, les débarquements de hareng de printemps étaient de 604 tonnes en 2018. Et le ministère fédéral des Pêches s’attend à ce que les débarquements ne dépassent pas les 500 tonnes en 2019, donc 100 tonnes de moins qu’en 2018. En 2017, le TAC était de 2 000 tonnes alors que les débarquements étaient de 1 327 tonnes.  Le TAC de 2019 représente donc une diminution de 37,5 % par rapport au TAC de 2017 et une possible diminution des débarquements de près de 800 tonnes par rapport à 2017.

LES PÉLAGIQUES – page 14 – Volume 32,2 Avril-Mai 2019

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