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Pêche au crabe des neiges : des précisions du MPO sur la taille des cordages

Pêches et Océans Canada travaille actuellement avec les pêcheurs du Canada atlantique et du Québec pour identifier les méthodes de pêche qui permettront de réduire le risque et la gravité des empêtrements de baleines, incluant la taille des cordages. L’Association des crabiers acadiens (ACA), grâce au financement du Fonds pour les pêches de l’Atlantique, travaille sur un grand nombre de projets pour atteindre cet objectif. Le diamètre maximal des cordes est une partie importante de ce travail en cours, mais, pour l’instant, aucune décision n’a été prise relativement à ce qui sera nécessaire en 2021.

«De nombreuses approches novatrices concernant la modification des engins ont été relevées lors du sommet sur l’innovation dans le domaine des engins de pêche, tenu à Halifax, en N.-É., les 11 et 12 février 2020, nous écrit-on par voie de courriel. L’obligation, pour les pêches aux engins fixes non surveillés, d’inclure des cordes ou des points de rupture faibles doit devenir obligatoire d’ici à la fin de 2021. Après 2021, il sera obligatoire d’utiliser des cordes d’un diamètre maximal de 5/8 po, d’utiliser du cordage lesté / plombé entre les casiers ou engins, et de réduire la longueur du cordage vertical et flottant.»    

De plus, cet été, le MPO a publié un projet de plan d’action pour la baleine noire de l’Atlantique Nord dans le Registre public des espèces en péril, pour une   période de consultation publique de 90 jours qui a pris fin le 8 août. «Tous les commentaires reçus seront pris en compte dans la préparation du plan d’action définitif», assure-t-on.

CHARRUE DEVANT LES BŒUFS

Selon le directeur général de l’Association des crabiers acadiens (ACA), Robert Haché, la majorité des pêcheurs de crabe des neiges du Golfe utilisent du cordage de ¾ de pouce de diamètre; seule une minorité est déjà au diapason avec l’orientation ministérielle. De plus, il reproche au MPO de mettre la charrue devant les bœufs. «Dans le cadre de notre projet Crabiers pour les Baleines, financé par le Fonds des pêches de l’Atlantique, on est en train de vérifier la résistance à la tension des différents cordages utilisés par les pêcheurs dans différentes conditions de mer, sur différents fonds et avec différents poids de casier, explique M. Haché. Cette année, une demi-douzaine de pêcheurs a testé les cordages 5/8, de même que les cordages ¾ et les cordages 11/16. Mais, pour le moment, on n’est encore arrivé à aucune condition qui ne soit pas problématique pour pouvoir tirer des conclusions définitives.»

Pour 2021, l’ACA veut d’ailleurs élargir ses tests en mer à une dizaine, voire même à une vingtaine de crabiers, ce qui implique l’achat d’autant de tensiomètres, précise son directeur général. «On est en train d’évaluer ça sur des bases scientifiques et objectives pour établir correctement un profil du comportement des câbles dans la pêche au crabe», insiste-t-il.

Robert Haché croit que c’est par «complaisance politique» que le MPO impose des échéanciers trop serrés aux pêcheurs. «De la même façon qu’il y a cinq ans, le ministère voulait l’introduction des journaux de bord électroniques à l’intérieur de deux ans, il a fallu attendre trois ou quatre ans avant que la mesure soit applicable», rappelle-t-il.

Notons que l’ACA a complété, au cours de la saison 2020, son projet de recherche Crabiers pour les Baleines lancé en 2018. Elle en présentera le rapport, portant sur une quinzaine d’initiatives dont le développement d’un système d’avertisseur à distance pour signaler l’empêtrement d’une baleine dans un cordage, à la réunion annuelle du comité consultatif de gestion du crabe des neiges l’hiver prochain. De plus, M. Haché déposera une nouvelle demande de financement auprès du Fonds des pêches de l’Atlantique afin de poursuivre les travaux spécifiquement sur la résistance des cordages et les casiers sans cordage. «Ce sont clairement deux catégories de tests à pousser plus loin», soutient-il.

NOUVEAU STATUT DES BALEINES

Entre temps, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a récemment fait passer le statut «en danger» des baleines noires à la catégorie «en danger critique», sur sa Liste rouge des espèces menacées. Cette annonce faite à la mi-juillet, plaçant les mammifères à un pas de l’extinction, fut accueillie sans surprise. L’UICN s’est basée sur les données 2018 selon lesquelles il ne reste plus que 400 baleines noires en Amérique du Nord, dont 250 individus matures, explique Lyne Morrissette, chercheure spécialisée dans les interactions entre les pêcheries et les mammifères marins et conseillère scientifique du projet Crabiers pour les Baleines.

«Ces chiffres étaient déjà connus, dit-elle. Mais le changement de statut va encore plus peser sur l’importance de faire des efforts de conservation et d’être efficaces, parce qu’on est dans l’urgence; on n’a pas beaucoup de temps pour des essais-erreurs. Il faut des solutions efficaces qui donnent des résultats.»

Du même souffle, Mme Morrissette appuie sur l’importance d’associer les pêcheurs dans la recherche de ces solutions. Elle se félicite d’ailleurs de ce que Crabiers pour les Baleines ait déjà fait des «pas de géants». «Ça fait 30 ans qu’on cherche des solutions qui marchent aux États-Unis et nous, en trois ans, on s’est davantage rapprochés qu’en 30 ans. Je pense que c’est parce que la différence c’est que les pêcheurs y travaillent en collaboration avec les ingénieurs. Ça, ça marche; mais pas en un claquement de doigts.»

Pour sa part, le crabier Denis Éloquin de Grande-Entrée fait remarquer qu’il n’y a eu aucun décès lié aux empêtrements dans les cordages des casiers de pêche, cette année. «Il n’y a pas eu d’accident directement attribué aux pêcheries et donc, il n’y a pas de raison que les mesures de gestion soient plus restrictives, fait-il valoir. La meilleure des solutions, c’est de débuter la pêche le plus tôt possible en avril, quand il n’y a pas de baleines dans le Golfe.»

En 2020, on a enregistré 10 naissances de baleines noires, mais un des nouveau-nés a succombé à une collision avec un navire. La population s’en trouve stabilisée par rapport à 2018, relève Lyne    Morrissette, puisque que neuf décès ont été rapportés l’an dernier. Les nécropsies de quatre d’entre elles avaient alors démontré que la cause probable de mortalité était la collision avec un navire. De plus, les baleines noires semblent sensibles aux changements climatiques qui changent la distribution de leurs proies. Ces nouveaux défis pour trouver la nourriture pourraient expliquer leur faible taux de reproduction, indique la chercheure.

GESTION – page 9 – Volume 33,4 Septembre-Octobre-Novembre 2020

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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