mardi, avril 23, 2024
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Pêche au turbot : une année favorable malgré une baisse du TAC

La saison de pêche au turbot 2020 est passablement avancée et les prises sont au rendez-vous. Toutefois, la baisse importante du total autorisé des captures (TAC) génère une série de défis à surmonter pour l’industrie de la transformation.

Contrairement à l’an dernier où le TAC était de 3 375 tonnes, en 2020 une baisse de 33 % établit celui-ci à 2 250 tonnes. Une baisse plutôt drastique qui mérite qu’on étudie les chiffres qui seront rapportés par l’Institut Maurice-Lamontagne, affirme Jean-René Boucher, directeur du Regroupement des pêcheurs professionnels du nord de la Gaspésie.

M. Boucher précise qu’il fallait imposer une baisse du TAC, mais qu’à la lumière des données scientifiques, celui-ci pourrait être rajusté à la hausse pour les années futures, puisque les captures s’avèrent excellentes cette année. Sans vouloir préciser les secteurs les plus prolifiques pour ne pas créer une surpêche à ces endroits-là, celui-ci affirme que dans plusieurs lieux, les pêcheurs sont satisfaits de leurs prises et lui font part d’excellents commentaires.

LA SITUATION SUR L’EAU

Les pêcheurs interrogés sont unanimes : il a été aisé de capturer leur quota individuel cette année. Le capitaine Frank Dubé, de Sainte-Anne-de-Portneuf sur la Haute-Côte-Nord, affirme avoir terminé sa pêche depuis le 15 août. «On aurait pu réajuster le TAC, car la baisse de 33 % en 2020 était un peu drastique. Du moins, dans notre secteur, ça a été bon», dit-il, en nuançant toutefois sa position. Celui-ci croit qu’une baisse était tout de même nécessaire pour protéger la ressource.

Rosario Junior Dunn, de Rivière-au-Renard, affirme que sa saison a été excellente également. «Ça c’est bien passé, j’ai l’impression que le turbot veut se replacer. L’an passé et l’année précédente, toutes les deux nuits, je prenais entre 300 et 700 livres. Cette année, c’est plutôt entre 700 et 1 000 livres. Le turbot était d’une bonne grosseur aussi. Ça m’a pris seulement 5 semaines pour prendre mon quota. On dirait que la saison est plus retardée par rapport aux autres années; le turbot a frappé dans les dernières semaines» rapporte le pêcheur.

Pour sa part, Langis Côté, de Gaspé, affirme avoir retiré ses filets de l’eau depuis la mi-août. «Le turbot était au rendez-vous. Le seul problème qu’on a eu, c’est qu’on ne pouvait pas pêcher à plus de 125 brasses de profondeur avec les nouvelles règles de Pêches et Océans Canada, mais ça n’a pas affecté la pêche. Cette année, dans le secteur 4T3A, par rapport à l’an passé, je vois une augmentation de plus de 50 % des captures. À la toute fin, les 2 dernières journées avec 60 filets, j’ai pris 3 160 livres en deux jours.» Pour M. Côté, ce n’est pas un record, mais c’est une prise exceptionnelle.

Quant à Sylvain Roussy, de Sainte-Thérèse-de-Gaspé, il rapporte aussi une excellente saison sur l’eau. «J’ai atteint mon quota; je l’ai même dépassé un peu. Je ne m’attendais pas à autant. La ressource m’a paru en santé cette année si je la compare avec l’année dernière», dit-il. Celui-ci affirme avoir terminé sa pêche au début septembre. «J’ai l’impression qu’il y a eu une année ou deux où la ressource ne s’est pas reproduite. Mais cette année le turbot était là», ajoute-t-il.

ADAPTATION POUR LE SECTEUR DE LA TRANSFORMATION

À la Poissonnerie Blanchette de Tourelle, la transformation du turbot va bon train. Toutefois, la baisse du total autorisé des captures a donné des maux de tête au directeur de l’usine, Gérard Collin. «On a réussi, avec beaucoup d’effort et d’énergie, en faisant de la location de quotas, à aller chercher la même quantité que l’an dernier et même un peu plus», dit-il. M. Collin affirme que tous ses travailleurs sont admissibles à l’assurance-emploi et que la Covid-19 n’a pas affecté son équipe. «On était bien organisé avec des protections et des séparations, on n’a pas perdu un seul employé», dit-il.

M. Collin est conscient que le turbot est une ressource en constante évolution et s’attend à devoir adapter ses pratiques dans le futur : «La donne change chaque année. Mais avec le sébaste qui va bientôt être prêt pour la transformation, on imagine que ça pourrait compenser si le turbot descend.»

Un peu plus à l’ouest, le directeur de l’usine Cusimer située à Mont-Louis, Dann Normand, affirme, lui aussi, que l’industrie est en pleine évolution. «C’est une saison qui n’est pas facile. Depuis quelques années, nos pêcheurs font des choix d’affaires et débutent leur saison de turbot plus tard que ce à quoi mes parents pouvaient être habitués. De notre côté, nous avons des pêcheurs qui pêchent le crabe des neiges et le homard, donc la saison du turbot commence lentement à partir de juillet, et en septembre les arrivages sont meilleurs qu’en juillet et août», dit-il.

Concernant la baisse du TAC de 33 % du turbot en 2020, l’usine de Mont-Louis est directement affectée. «On ne savait pas à quoi s’attendre cette année avec la baisse du quota. Ça a eu des impacts sur notre approvisionnement. Un pêcheur qui avait 50 000 livres à pêcher en avait à peine 24 000 ou 25 000 cette année. Si on recule il y a 5-6 ans, dans les bonnes saisons, on transformait entre 1 000 000 et 1 200 000 livres de turbot, et là on a un prévisionnel de 600 000 livres. Je suis à 50 % de ce nombre à la mi-septembre.»

Dann Normand affirme toutefois que l’approvisionnement est bon et égal depuis le début de la saison. Le directeur de Cusimer émet toutefois une crainte par rapport à l’avenir de la pêche avec l’arrivée de la baleine noire dans son secteur, ce qui pourrait forcer les pêcheurs à se déplacer pour exercer leurs activités. Concernant le travail en usine, il anticipe des défis pour garder sa main-d’œuvre, mais il affirme être proactif sur le sujet: «On se réinvente, on se trouve autre chose à faire, on essaie de varier les espèces, on fait aussi de la sous-traitance avec d’autres compagnies. On décongèle du poisson pour le transformer», conclut-il.

LES POISSONS DE FOND – page 8 – Volume 33,4 Septembre-Octobre-Novembre 2020

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