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Pêche au homard 2022 : pêcheurs et industriels madelinots anticipent une autre bonne saison

La demande pour le homard reste forte en ce début d’année 2022. C’est, du moins, ce que constate Stewart Lamont, directeur général de Tangier Lobster, près de Halifax. Il note que le prix versé à quai aux pêcheurs du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse a atteint un sommet inégalé de 15 $ la livre pour la Saint-Valentin.

«Il y a trois ou quatre ans, le prix au débarquement avait atteint les 18 $ la livre en mars, rappelle M. Lamont; mais c’était avant la COVID et avec beaucoup moins d’inventaires qu’aujourd’hui. Et le fait que le homard soit à 15 $ à la mi-février est un fort indicateur de la vigueur du marché, principalement en Europe et en Asie. Pour le Nouvel An chinois, la forte demande s’est maintenue bien au-delà de la fin janvier, partout sur la ceinture du Pacifique, à des prix supérieurs à la normale. Je ne peux pas vraiment l’expliquer, mais on y répond au quotidien.»

Pour ce qui est des captures des zones 33 et 34, s’étendant de Digby à Halifax, l’acheteur néo-écossais parle de rendements modestes. «Parce que la météo a été difficile, explique M. Lamont. Nous avons plus de grands vents que d’habitude; pas tant de tempêtes de neiges, mais plus de forts vents de la mi-novembre à la mi-février, que je n’en ai vu au cours de mes 40 années dans cette industrie. Alors les forts vents, la pluie, la pluie verglaçante et les températures froides font que ça diminue le nombre de jours de pêche et donc le volume de homards qui se font capturer.»

BASSINS DE CONDITIONNEMENT

La directrice générale de la Coopérative des pêcheurs de Cap Dauphin, Ruth Taker, a elle-même remarqué que le homard vivant se vendait 15,99 $US la livre dans les épiceries de la Nouvelle-Angleterre, à la fin février. C’est l’équivalent de 20 $ la livre en dollars canadiens, dit-elle; du jamais vu! L’hiver, ça varie normalement entre 6,99 $ et 8,99 $; c’est impressionnant!» Mais Mme Taker se garde bien de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. «J’espère que ça va être une année aussi bonne, et même plus que celle de l’an dernier, dit-elle. Mais ça change d’une semaine à l’autre et on ne peut jamais dire quel prix ce sera avant la première vente.»

Quoi qu’il en soit, la Coop du Cap Dauphin vient d’augmenter sa capacité de conditionnement du homard du tiers, pour la faire passer de 600 000 à 800 000 livres. Elle dispose ainsi de cinq bassins oxygénés, dans lesquels une eau réfrigérée circule en continue, afin d’en évacuer les souillures provenant du dégorgement des crustacés. «Ce conditionnement d’une durée de 48 à 72 heures nous permet d’offrir un homard de qualité supérieure», affirme sa directrice générale.

La Coop, qui a vu son nombre de membres passer de 97 l’an dernier à 103 cette année, prévoit même augmenter sa capacité de conditionnement à 1,2 million de livres l’an prochain, «si c’est pertinent et nécessaire», souligne Ruth Taker. L’industrielle plaide d’ailleurs pour un prolongement de la piste de l’aéroport de Havre-aux-Maisons afin de faciliter la mise en marché du homard vivant de l’archipel par avion-cargo. «Il nous faut diversifier nos marchés et être capables d’envoyer notre homard là où est la demande, fait-elle valoir. Et, comme l’industrie du camionnage manque de relève, nous devons aussi prévoir un moyen de transport alternatif pour joindre nos marchés des Maritimes et de la Nouvelle-Angleterre. On peut même livrer le homard à Boston plus vite en avion qu’en camion.»

OUVERTURE DE LA SAISON

Par ailleurs, le lancement de la saison de pêche au homard de la zone 22 des Îles-de-la-Madeleine est prévu pour le samedi 7 mai, en autant que les havres de pêche soient dragués à temps et que les conditions météorologiques collaborent. Selon Charles Poirier, président du Rassemblement des pêcheurs et pêcheuses des côtes des Îles (RPPCI), l’ensablement serait tout particulièrement important cet hiver. «Même que d’après ce qu’on nous dit, ça va être difficile d’ouvrir pour cette date-là, dit-il. Il y a beaucoup d’ensablement à Grosse-Île et à l’Île d’Entrée; c’est bouché à la Pointe-Basse et c’est bouché à Millerand. Ils ont fait des tests et c’est pire que l’année passée.»

Néanmoins, M. Poirier entrevoit la saison 2022 avec optimisme. «On s’attend à une bonne année du côté des prix, tandis que du côté des prises, on ne sait jamais tant qu’on n’a pas commencé à pêcher, fait-il remarquer. Mais je dirais qu’on s’attend à une certaine stabilité avec l’année passée; ça s’aligne pour une autre année record!»

Enfin, en ce qui concerne la protection des baleines menacées de disparition, le RPPCI propose une nouvelle approche au ministère des Pêches et des Océans (MPO), qui accorderait un délai de réaction de 48 heures, advenant le signalement d’un mammifère près des zones de pêche. Dans un mémoire intitulé L’avenir de la pêche côtière en milieu insulaire et les baleines noires dans le Golfe Saint-Laurent… des moyens d’adaptation et de cohabitation, il demande aussi qu’on réduise de 14 à 7 jours la durée d’éventuelles fermetures.

«Si on voit une baleine, plutôt que de fermer tout de suite, on demande d’attendre un premier 24 heures et de retourner le lendemain voir si elle est toujours dans le même secteur, expose le président du RPPCI. Et si elle est toujours là, on se donnerait un autre 24 heures avant de procéder à la fermeture du quadrilatère.»

De plus, le Rassemblement offre de mettre à contribution son navire, le RPPCI, pour assurer la surveillance du secteur. «On mettrait un capitaine à bord avec un matelot et, si une baleine est détectée, on prend la mer et on la surveille pour ne pas qu’elle s’emmêle et ce, jusqu’à ce qu’elle sorte de notre secteur», indique Charles Poirier. Il se félicite d’ailleurs d’avoir été invité à présenter son mémoire auprès d’un comité de gestion des baleines du MPO. «C’est quand même une bonne nouvelle, se réjouit-il. Ça veut dire qu’ils en ont tenu compte. Reste à voir quelles seront les décisions qui suivront».

Enfin, signalons que la réunion annuelle du comité consultatif de gestion du homard de la zone 22 des Îles-de-la-Madeleine reste à être convoquée, possiblement pour le vendredi 18 mars. Une mise à jour des principaux indicateurs de l’état du stock sera présentée lors de la rencontre. L’Institut Maurice-Lamontagne (IML) produit normalement un nouvel avis scientifique sur l’état des stocks de homard aux trois ans. Or, celui de 2022 doit être reconduit à l’an prochain «en raison de circonstances exceptionnelles», nous dit-on au ministère des Pêches et des Océans.

LES ÎLES-DE-LA-MADELEINE – page 10 – Volume 35,1 Février-Mars 2022

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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