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Pêche au homard : un autre record à la portée de l’industrie

La saison de pêche du homard a commencé en trombe cette année. Le 4 mai, après 10 jours de débarquements, la hausse des prises s’élevait à au moins 10 %, selon les premières observations et le record régional de prises de 2019 semblait atteignable.

O’Neil Cloutier, directeur du Regroupement des pêcheurs professionnel du sud de la Gaspésie, exprimait beaucoup de  satisfaction, à Pêche Impact, le 3 mai. Les premiers débarquements avaient eu lieu le 25 avril, entre Cap Gaspé et Bonaventure.

«Ça va très bien. On n’a pas manqué une journée, donc on a neuf jours de prises. La ressource est au rendez-vous. Il faut se souvenir qu’on est passé à 83 millimètres (de taille au céphalothorax). Les conditions climatiques sont difficiles, mais les captures sont très bonnes, et c’est généralisé dans toutes les zones», disait-il alors.

PRIX AU DÉBARQUEMENT EN HAUSSE

Le 3 mai, le prix au débarquement restait à confirmer, mais la tendance lourde le situait à 8 $ la livre, ce qui s’est avéré le lendemain.

«À Terre-Neuve, entre le 17 et le 23 avril, le prix a été de 9,90 $ la livre et il était à 8,25 $ en Nouvelle-Écosse. Un prix de 8 $ en Gaspésie, ça égale le record de 2007, alors qu’il avait été de 7,75 $ à 8 $ en amorce de saison. On sent que la capacité d’absorption de l’industrie est bonne, parce qu’il y a énormément d’argent dans les milieux financiers, l’argent injecté par les gouvernements pour contrer les effets de la pandémie (…) On sent qu’il pourrait rester élevé cette année. On nous dit que les Américains en veulent beaucoup (…) On le voit aussi dans le crabe; c’est la première fois qu’il est plus cher à   la livre que le homard», notait aussi M. Cloutier.

La pêche au homard n’avait commencé que le 9 mai en Gaspésie en 2020, après des semaines d’incertitude découlant de la pandémie. Le prix de la première semaine, à 6,40 $ la livre, avait surpris les pêcheurs, mais il était rapidement descendu à 5,01 $ lors de la deuxième semaine, et à 4,50 $ lors des deux semaines suivantes.

Bill Sheehan, vice-président de la firme E. Gagnon et Fils, de Sainte-Thérèse-de-Gaspé, était impressionné par les quantités débarquées par la cinquantaine de homardiers vendant leurs prises à cette usine.

«Je n’ai pas calculé les statistiques, mais je dirais que c’est plus de 10 % par rapport à l’an dernier, tout dépendant des secteurs», précisait Bill Sheehan, le 4 mai.

En 2020, E. Gagnon et Fils avait acheté trois millions et demi de livres de homard, et la compagnie n’avait pas importé de homard à des fins de transformation. Elle s’était limitée à quelques acquisitions de produits en Atlantique. Il est possible qu’en 2021, l’usine se limite aussi au homard livré par des pêcheurs gaspésiens.

«Normalement, on achète du homard au Maine, mais les dernières années, c’est plus difficile. La compétition est forte là-bas. Les quantités pêchées ont diminué un peu, mais il se pêche encore 100 millions de livres. C’était 145 millions avant», explique M. Sheehan.

En début de saison, l’essentiel du homard acquis par E. Gagnon et Fils est vendu sur le marché des produits vivants. La polyvalence de l’usine de Sainte-Thérèse-de-Gaspé lui permet de faire une transition du crabe vers le homard.

«C’est pratiquement 100 % lors de la première semaine de pêche. On va commencer à en transformer au cours de la deuxième semaine pour garder les employés occupés. Environ 80 % du crabe est entré. Alors, on passe graduellement au homard», dit Bill Sheehan.

L’OFFRE ET LA DEMANDE

Il a été question que le prix du homard soit de plus de 8 $ entre le 25 avril et le 2 mai. Ça ne s’est pas concrétisé dans les usines.

«Pour le consommateur, c’est dans le même comptoir que le crabe. Des pêcheurs vont dire qu’ils auraient pu avoir plus. Tout le monde nous voit arriver. Personne ne va se lancer pour acheter à gros prix quand ils savent qu’ils auront des grosses quantités quelques jours de plus. On n’aurait pas pu faire grand-chose de différent. Le Nouveau-Brunswick a retardé de deux jours. On n’avait pas prévu ça. Mais nous aussi, en Gaspésie, on a commencé plus tard. Il n’y aurait finalement pas eu d’impact de l’arrivée tardive du Nouveau-Brunswick. C’est un équilibre, c’est une question d’offre et de demande», analyse Bill Sheehan.

Le 4 mai, il s’attendait à ce que la seconde semaine de captures se traduise aussi par des prix de 8 $ la livre, donc jusqu’à la fête des Mères, considérant que la Gaspésie est restée à peu près seule à fournir le marché québécois.

«Après le 8 mai, on s’aligne sur la formule du plan conjoint des Îles-de-la-Madeleine pour le prix au débarquement. Avant, on s’aligne sur les autres provinces.

Tant que les prises gaspésiennes sont envoyées vers les marchés en produits vivants, c’est au Québec qu’elles sont acheminées.

«Ici, il y a peu de producteurs qui exportent du vivant Gaspésie; on n’a pas d’avion-cargo, donc pas d’accès au marché du vivant en Asie. Un camion prend une journée à se rendre sur les marchés des grandes villes. On arrête à Boston. Je parle pour nous. Mais on travaille avec des compagnies qui ont des viviers et qui l’envoient à Las Vegas ou ailleurs. Nous, on arrête quand le camion a roulé 10-12 heures. Après, quand on commence la chair et   les queues en usine, donc du congelé, on envoie massivement aux États-Unis, mais l’Asie devrait être intéressante cette année», dit M. Sheehan.

Les acheteurs de homard gaspésiens, ce qui inclut notamment Gino Lebrasseur d’Unipêche MDM de Paspébiac, et Roch Lelièvre de Lelièvre, Lelièvre et Lemoignan, de Sainte-Thérèse-de-Gaspé, voient souvent le prix baisser après la fête des Mères, puis regagner de la vigueur à l’approche du début de l’été, avec la Fête nationale au Québec, la Fête du Canada et la Fête de l’Indépendance américaine.

À Paspébiac, Gino Lebrasseur souligne que l’usine locale et l’usine de Port-Daniel reçoivent les prises de 40 homardiers. «La transformation commence au cours de la deuxième semaine. Les essais de production sont faits», notait-il le 4 mai.

Du côté de Lelièvre, Lelièvre et Lemoignan, on s’attend à un approvisionnement au moins aussi important qu’en 2020. «On a 15 pêcheurs gaspésiens qui vendent ici, un de plus que l’an    passé, et 35 du Nouveau-Brunswick, comparativement à 30 l’an passé. On a aussi cinq pêcheurs d’Anticosti, où il y a   eu de bons volumes l’an passé», signalait Roch Lelièvre le 4 mai.

L’usine de sa compagnie avait rappelé 60 employés en prévision des premières livraisons du Nouveau-Brunswick, le 5 mai. «Ça monte à 200 personnes jeudi (6 mai). Ce qui est transformé s’en va ailleurs, aux États-Unis, en Espagne, en France, en Corée du sud, en Chine et à Taïwan», disait aussi M. Lelièvre.

LA GASPÉSIE – pages 3-4 – Volume 34,2 Avril-Mai 2021

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Gilles Gagné
Gilles Gagné, né à Matane, le 26 mars 1960. J'ai fait mes études universitaires à Ottawa où j'ai obtenu un baccalauréat avec spécialisation en économie et concentration en politique. À l'occasion d'une offre d'emploi d'été en 1983, j'ai travaillé pour Pêches et Océans Canada comme observateur sur deux bateaux basés à Newport, deux morutiers de 65 pieds. Le programme visait l'amélioration des conditions d'entreposage des produits marins dans les cales des bateaux et de leur traitement à l'usine. Cet emploi m'a ouvert des horizons qui me servent encore tous les jours aujourd'hui. En 1989, après avoir travaillé en tourisme et dans l'édition maritime à Québec, je suis revenu vivre en région côtière et rurale, d'abord comme journaliste à l'Acadie nouvelle à Campbellton. C'est à cet endroit que j'ai rédigé mes premiers textes pour Pêche Impact, à l'été 1992. Je connaissais déjà ce journal que je lisais depuis sa fondation. En octobre 1993, j'ai déménagé à Carleton, pour travailler à temps presque complet comme pigiste pour le Soleil. J'ai, du même coup, intensifié mes participations à Pêche Impact. Je travaille également en anglais, depuis près de 15 ans, pour l'hebdomadaire anglophone The Gaspé SPEC et je rédige l'éditorial du journal Graffici depuis 2007.
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