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Pêche au homard : une saison comparable à 2017 et une ressource en santé

Au moment d’écrire ces lignes le 25 juin, les homardiers gaspésiens entamaient leur huitième ou neuvième semaine d’activités selon leur territoire de pêche respectif. Les avis sont pratiquement unanimes à l’effet que la saison 2019 s’avère tout aussi intéressante que celle de 2017 qui, rappelons-le, avait été une année record en termes de débarquements à quai pour la plupart des homardiers.

Sur la pointe gaspésienne, à Cap-des-Rosiers, dans la sous-zone 19C-2, Charles Element débutait sa 8e semaine de pêche. La météo a été éprouvante cette année pour le pêcheur: «Le volume des captures est moindre à cause du vent d’est. Au début de la saison, l’eau était très froide aussi. Et on a eu du capelan qui a affecté la pêche. À ce jour, je dirais qu’on a une baisse d’environ 15 %.»

Malgré les difficultés rencontrées, M. Element parle tout de même d’une saison satisfaisante, bien que celle-ci se soit déroulée en dents de scie. Concernant les prix, une diminution est observée par rapport à 2018, avec une moyenne à 6,50 $ la livre. M. Element s’explique cette baisse par le fait que tous les pêcheurs soient présentement en activité. «L’an passé, il y en a plusieurs qui ont dû arrêter de pêcher avec la présence de la baleine noire, donc les prix étaient meilleurs pour nous», dit-il. Son secteur n’avait pas été affecté par la fermeture prématurée de la pêche. La présence de davantage de homards sur le marché serait attribuable à la baisse de prix, selon lui. Le pêcheur témoigne d’une ressource en santé en assurant que la relève de jeunes homards est bien présente.

Du côté de Percé, Jimmy Lepage en est à sa première année d’activités avec un super permis de 435 casiers dans la sous-zone 20A-4. Auparavant, il opérait à Chandler. Possédant moins d’éléments comparatifs par rapport aux années précédentes en raison de son changement de territoire, M. Lepage est toutefois très satisfait des résultats de sa pêche dans sa nouvelle zone. «On peut estimer que mes résultats ont augmenté de 30 % par rapport à l’an dernier», dit-il. Pour lui, c’est une année record. «Pour mon frère qui pêche encore à Chandler, c’est une année record aussi», précise-t-il.

Pour M. Lepage, la saison a commencé avec des prises très volumineuses et en juin, celles-ci ont à peine diminué, ce qui est exceptionnel, selon lui. Il restait encore deux semaines de pêche à M. Lepage. Celui-ci affirme que les prix au débarquement devraient augmenter progressivement d’ici la fin. «On devrait terminer entre 6,90 $ et 7,00 $ la livre. Les prix sont excellents», dit-il. M. Lepage est confiant pour l’avenir de la ressource en affirmant rejeter à l’eau souvent sept à huit femelles ayant pondu.

À L’Anse-à-Beaufils, Michel Deschênes amorçait sa 9e semaine de pêche dans la sous-zone 20A-5. «On parle tout de suite de 25 % à 30 % de plus des captures que l’an passé», dit-il, en rappelant que l’interruption de ses activités suite à la fermeture de la pêche trois semaines plus tôt, l’an dernier, avait fortement affecté son rendement. Même qu’en comparant avec les résultats obtenus en 2017, la saison 2019 pourrait marquer une année record.

M. Deschênes affirme que la ressource est présente de façon constante depuis le début de la saison, contrairement aux années précédentes où la quantité diminue progressivement. «Ça fait 35 ans que je pêche. Je peux dire qu’on faisait bien au début, mais aussitôt que le capelan entrait, nos résultats étaient affectés. Là, le capelan est là, mais ça ne nous affecte pas trop. Il y a plus de cinq ans, on arrivait à peine à prendre 100 livres par jour, à ce temps-ci. Mais là on prend encore de 600 à 800 livres par jour. Ce sont de belles pesées», souligne-t-il. Le prix obtenu en moyenne de 6,50 $ la livre est une chose que le pêche affirme ne pas pouvoir contrôler: «Ça a baissé après la fête des Mères, il y a une «game» qui se joue avec les marchés, le plan conjoint des Îles-de-la-Madeleine, on ne choisit pas et on ne sait jamais à l’avance ce qu’on va avoir. Mais quand c’est satisfaisant, ça s’accepte mieux.»

MEILLEURE PÊCHE JAMAIS RÉALISÉE

À Cap d’Espoir, Denis Collin venait de terminer 8 semaines de pêche dans la sous-zone 20A-6. Puisque l’an dernier trois semaines de pêche ont été supprimées de ses possibilités, M. Collin affirme que la pêche de 2019 est définitivement meilleure. «En général, je parle avec plusieurs pêcheurs, et tout le monde semble dire que c’est meilleur que l’an dernier. Ça peut ressembler à 2017. Mais dans mon cas à moi, c’est nettement meilleur, ça va être une année record. En 2017, on avait pêché environ 50 000 livres, et cette année ça pourrait être 25 % de plus qu’en 2017», affirme M. Collin qui n’a jamais obtenu d’aussi bons résultats de toute sa carrière, même avec sept jours d’arrêt depuis le début de la saison.

Seul bémol, le prix obtenu au débarquement: «Je pensais que ça aurait été meilleur. Ça joue autour de 6,50 $ de moyenne. Mais on n’atteindra pas le prix moyen de 2017 à moins que ça augmente beaucoup à la fin de saison.» Soulagé de ne pas avoir été affecté par les baleines noires cette année, M. Collin salue

l’adoption de la loi permettant aux pêcheurs d’opérer dans des profondeurs de moins de 20 brasses, une mesure qui a sauvé la saison, dit-il en rappelant l’évidence de l’innocuité de la pêche au homard côtière pour le mammifère qui se déplace dans les eaux profondes. «Sans cette loi-là, on aurait sûrement fermé

encore plus tôt cette année», souligne-t-il. En revenant à ses captures, M. Collin affirme que la ressource est en santé: «On observe beaucoup de femelles avec des oeufs et des petits homards en quantité, comme je n’en ai jamais vu. Il a eu des efforts de protection de la ressource, mais je me demande s’il y a eu aussi des déplacements de homards dans l’eau, ou si ce qu’on n’a pas pêché l’an dernier a eu une influence».

À Sainte-Thérèse-de-Gaspé, dans la sous-zone 20A-7, Raynald Hautcoeur était comblé par sa pêche après 8 semaines d’activités. «Ça a été une bonne année en 2017, mais il est possible que ce soit une année record cette année aussi», dit-il, en précisant que les deux dernières semaines de pêche seront déterminantes pour le verdict final.

La fermeture prématurée de la pêche dans sa zone, l’an dernier, avait retranché les captures d’environ 10 %. Cette année, cette perte ne fera pas partie de l’équation. M. Hautcoeur qualifie le prix au débarquement de «très intéressant» pour 2019. «On a eu 6,75 $ en moyenne, environ», dit-il. Émerveillé par l’état de la ressource, Raynald Hautcoeur est très confiant pour les années à venir. «C’est incroyable comme il y a des petits homards et des femelles qui ont pondu. À moins d’une catastrophe, je ne vois pas ce qui pourrait faire diminuer la ressource», dit-il.

À Newport, Donald Albert entamait sa 9e semaine d’activités. «L’an passé, on avait juste pêché       7 semaines, donc là c’est définitivement meilleur que l’an passé», lance-t-il en commençant, visiblement soulagé. Les captures vont bien. «L’an passé, j’ai pêché 7 semaines et j’ai attrapé         20 000 livres. Cette année, je vais dépasser les 30 000 livres», dit-il.

Selon M. Albert, les résultats ressemblent à ceux de 2017 qui avait été une année record. Trop tôt pour dire si le résultat de 2017 sera surpassé, cependant, même s’il semble afficher une certaine confiance. «On est 16 pêcheurs dans notre zone, mais on était 17 avant. On a racheté un permis. Un pêcheur de moins, ça paraît», dit-il. Si le volume des captures était supérieur au début de la saison, M. Albert est tout de même satisfait de ses prises de fin de saison. «On arrive encore à pêcher 250 à 300 livres par sortie. C’est bien pour une fin de saison», affirme-t-il. Les prix satisfont le pêcheur de Newport: «Les trois premiers jours au mois de mai, j’ai eu 7,50 $; la 2e semaine, j’ai eu 7,07 $; la 3e semaine, j’ai eu 6,60 $; la 4e semaine, 6,91 $ et la 5e semaine, 6,60 $. C’est mieux que l’an passé.» Confiant pour l’avenir de la ressource, celui-ci affirme lever parfois huit à neuf femelles oeuvées par trappe.

PRIX ÉLEVÉ DES APPÂTS

Du côté de Gascons Est, Gilles Chapados ne s’émerveille pas de sa quantité des captures. Au début de sa 9e semaine dans la sous-zone 20B-2, de la Pointe au Maquereau jusqu’au Ruisseau Chapados, M. Chapados affirme: «Le homard n’est pas fort dans la zone ici.» L’an dernier, M. Chapados avait dû terminer sa saison d’activités prématurément en raison de la fermeture due à la présence d’une baleine noire. Cette année, soulagement, la pêche n’a pas été interrompue par la présence de ce grand cétacé. «Si ça continue comme ça, je vais sûrement prendre 2 000 ou 3 000 livres de plus que l’an dernier, parce qu’on n’a pas été forcés d’arrêter pour les baleines», dit-il.

Le prix pour ses prises, entre 6,19 $ et 7,00 $, ne le satisfait pas. «Sur le marché, en ville, le homard d’une livre et demie est 10,50 $ et plus. Et de notre côté, les appâts sont chers. Pour le maquereau, on paie 1,25 $ la livre, pour le hareng, 0,80 $ la livre, pour le sébaste, on paie 1,00 $ la livre. À 150 livres de maquereau, 44 livres de sébaste et 150 livres de hareng par jour, ça fait une bonne dépense. Les appâts coûtent plus cher que les hommes de pont», martèle le pêcheur, en ne manquant pas de rappeler que la saison écourtée de pêche au hareng l’a forcé à acheter davantage. En cette fin de saison, les prises sont moins bonnes pour M. Chapados. «Le capelan a roulé trois semaines, et le homard se nourrit des oeufs de capelan», souligne-t-il en affirmant que c’est plus difficile, suite à un tel évènement, d’attirer les homards dans ses casiers. Malgré une saison en deçà de ses attentes, M. Chapados est confiant pour l’avenir de la ressource. «Il y a beaucoup de petits homards et de femelles oeuvées. On en jette pratiquement les trois quarts à l’eau pour sauver le quart. Les prochaines années vont être très, très bonnes. Je pêche depuis l’âge de 14 ans et je n’ai jamais vu autant de homards dans mes casiers. Je le vois comme mon petit REER.»

Finalement, après 8 semaines de pêche pour Sylvain Arseneault qui est actif dans le secteur de New Carlisle-Bonaventure, soit la sous-zone 20B-8, celui-ci parlait d’une année difficile à comparer avec les précédentes. Des volumes de captures en dents de scie ont marqué sa saison. «Le mois de mai a été très bon. Mais au début juin, qui est notre meilleur mois habituellement, c’était plus tranquille. On a remarqué que l’eau était très froide et que les homards bougeaient moins. Mais depuis la mi-juin, c’est revenu à la normale», dit-il.

Somme toute, M. Arsenault parle d’une bonne saison. «Ça va ressembler à l’an passé. Je ne crois pas qu’on va battre de records, mais c’est une bonne année», affirme-t-il. Notons que l’an dernier la présence de baleines noires avait écourté la saison de trois semaines pour plus d’une soixantaine de homardiers, ce qui n’avait pas été le cas de M. Arseneau. Le prix moyen obtenu de 6,75 $ la livre, semblable à l’an dernier, l’étonne. Celui-ci s’attendait à un meilleur prix. Il se dit toutefois satisfait de la situation. À ce jour, la météo a été clémente pour M. Arsenault, qui n’a raté que deux sorties en mer.

LA GASPÉSIE – pages 2-3 – Volume 32,3 Juin-Juillet-Août 2019

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