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Une baisse globale du volume des captures de crabe des neiges a été plus que contrebalancée par des prix faramineux payés à quai

Les crabiers québécois ont globalement eu à s’adapter à une baisse de captures de 11 % en 2021, mais les prix payés au débarquement ont augmenté à un point tel que les revenus globaux de ces pêcheurs sont passés de 104,6 millions $ en 2020 à 182,8 millions $ en 2021.

Le volume de captures a fléchi de 12 598 à 11 217 tonnes métriques entre 2020 et 2021, soit    11 %. Comme les baisses ou les hausses de quotas varient passablement d’une zone de pêche à l’autre au Québec, et d’une année à l’autre, les secteurs du Québec maritime vivent conséquemment des tendances assez différentes.

«Les débarquements en Gaspésie et au Bas-Saint-Laurent ont été les plus importants. Ils ont représenté plus de la moitié des débarquements pour cette espèce au Québec, c’est-à-dire 53 % avec 6 044 tonnes. Les débarquements sur la Côte-Nord représentent 31 %, soit 3 498 tonnes, pour la même période. La part des Îles-de-la-Madeleine a atteint à 15 % ou 1 675 tonnes. Malgré une diminution des quantités débarquées, la valeur des débarquements pour le crabe des neiges au Québec est passée de 104,6 M$ en 2020 à 182,8 M$ en 2021. C’est une augmentation de 75 %» signale l’économiste Sandrine Bureau, du ministère fédéral des Pêches et des Océans.

Les chiffres sont encore préliminaires, notamment pour le prix. Selon les chiffres recueillis par ce ministère au début de novembre, le prix moyen au Québec pour le crabe des neiges en 2021 a atteint 7,40 $ la livre, ce qui est supérieur à la moyenne des cinq dernières années de 4,59 $, et beaucoup plus élevé que les 3,76 $ la livre de 2020. Toutefois, il ne serait pas utopique de croire que le prix moyen final pourrait aisément dépasser les 8 $ la livre en 2021.

En Gaspésie, les captures de 6 044 tonnes métriques en 2021 se comparent à 6 725 tonnes en 2020. C’est une baisse de 10 %, mais les revenus sont passés de 57 millions (M)$ à 96 M$ d’une année à l’autre.

Sur la Côte-Nord, la baisse de contingents dans les zones littorales a été moins forte, les prises passant de 3 765 à 3 498 tonnes métriques de 2020 à 2021, en baisse de 7 %. Les revenus ont conséquemment explosé, puisqu’ils ont atteint 60 M$ en 2021, très près du double des 31 M$ de 2020. Les débarquements de crabe des neiges ont représenté 71 % de la valeur de toutes les espèces livrées par les pêcheurs nord-côtiers en 2021, alors qu’ils accaparaient seulement 37 % du poids débarqué dans les havres de la région.

Aux Îles-de-la-Madeleine, les crabiers ont livré 1 675 tonnes métriques de crabe des neiges en 2021, pour une valeur de 26 M$. Ils avaient livré à quai 2 108 tonnes métriques en 2020, des crustacés valant 16 M$. La baisse des débarquements s’est donc établie à 20,5 % cette année, mais les revenus ont grimpé de 62,5 %.

Les économistes Sandrine Bureau et Ali Magassouba précisent que le prix a doublé entre 2020 et 2021, avec les données disponibles au début de novembre. «C’est plus qu’un rattrapage» résument-ils, sou-lignant que la pandémie avait fait perdre pratiquement 32 % du prix comparativement à 2019.

«La forte demande aux États-Unis et la rareté de la ressource ont contribué à faire augmenter le prix. Les grossistes veulent s’approvisionner et ils ont des difficultés à trouver des produits. Le marché dicte le prix. On a vu un dysfonctionnement de la chaîne d’approvisionnement à quelques reprises. Les chiffres que nous avons pour les prix sont préliminaires. Les ristournes ne sont pas incluses, mais ces ristournes ne jouent pas un rôle aussi important qu’avant», disent Mme Bureau et M. Magassouba.

«Les hausses de prix représentent un phénomène généralisé, une espèce d’inflation pour presque toutes les espèces, avec quelques petites exceptions. Il y a une inflation reliée à différents phénomènes, comme l’augmentation de prix dans l’alimentation et le prix des maisons. L’économie a été fermée dans certains secteurs (au cours de la pandémie) et ça a créé des goulots d’étranglement. La   main-d’œuvre a été plus rare et avant de ramener tout ce monde-là au travail, il a fallu un certain temps. Certaines personnes sont restées dans les programmes d’aide plus longtemps que prévu. Des gens avaient peur de revenir au travail», analyse Ali Magassouba.

«Donc, la rareté de certains produits plus les difficultés de la chaîne d’approvisionnement ont poussé les prix vers le haut. Il y avait beaucoup d’argent neuf dans les programmes de prestations et sur les marchés financiers. Des centaines, voire des milliers de milliards de dollars sont venus des gouvernements dans le monde, avec l’appui des banques centrales. Cet argent finit par percoler dans l’économie générale. Tous les secteurs finissent par être influencés par cet argent. Pour les produits en ligne, l’ajustement est plus facile, mais quand on parle de poissons et de bois, avec un effet de rareté; ça crée une pression vers le haut», ajoute l’économiste.

Les perspectives pour l’année 2022 devraient rester bonnes dans le crabe des neiges, croit Ali Magassouba.

«En 2022, on peut s’attendre à ce que ça dure dans le temps. Les banques centrales devraient augmenter les taux d’intérêt pour limiter l’inflation, mais elles vont étaler cette inflation dans le temps, pendant une bonne partie de 2022. Je m’attends une autre année fructueuse en 2022», dit-il.

Selon les indices disponibles au début de décembre, tout laissait croire que les prix du crabe des neiges ou des espèces jouant le même rôle, comme le King Crab, resteraient élevés tout l’hiver.

Anémique depuis quelques années, le quota de crabe en Alaska, où la pêche est hivernale, a baissé, pour s’établir à 4,5 millions de livres. C’est environ 2 000 tonnes métriques alors que traditionnellement, ce quota oscille entre 25 et 40 millions de livres, parfois plus, soit entre    11 500 et 18 000 tonnes métriques. Le quota de cette année est donc de cinq à neuf fois moins élevé qu’au cours des bonnes années.

De plus, selon l’édition du 8 novembre de la publication Undercurrent News, bien que le quota de crabe royal, le King Crab, soit en hausse de 4 % en 2022, les Russes, qui le pêchent dans la mer de Barents, vont sans doute exporter l’essentiel de ce quota de 103 090 tonnes métriques en Asie. Ce phénomène créera un vide sur le marché américain, le grand débouché du crabe des neiges québécois.

Cet automne, certains crabiers basés en Nouvelle-Écosse ont de plus reçu jusqu’à 13 $ la livre pour le crabe des neiges.

ÉCONOMIE – pages 10 et 11 – Volume 34,5 Décembre 2021-Janvier 2022

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Gilles Gagné
Gilles Gagné, né à Matane, le 26 mars 1960. J'ai fait mes études universitaires à Ottawa où j'ai obtenu un baccalauréat avec spécialisation en économie et concentration en politique. À l'occasion d'une offre d'emploi d'été en 1983, j'ai travaillé pour Pêches et Océans Canada comme observateur sur deux bateaux basés à Newport, deux morutiers de 65 pieds. Le programme visait l'amélioration des conditions d'entreposage des produits marins dans les cales des bateaux et de leur traitement à l'usine. Cet emploi m'a ouvert des horizons qui me servent encore tous les jours aujourd'hui. En 1989, après avoir travaillé en tourisme et dans l'édition maritime à Québec, je suis revenu vivre en région côtière et rurale, d'abord comme journaliste à l'Acadie nouvelle à Campbellton. C'est à cet endroit que j'ai rédigé mes premiers textes pour Pêche Impact, à l'été 1992. Je connaissais déjà ce journal que je lisais depuis sa fondation. En octobre 1993, j'ai déménagé à Carleton, pour travailler à temps presque complet comme pigiste pour le Soleil. J'ai, du même coup, intensifié mes participations à Pêche Impact. Je travaille également en anglais, depuis près de 15 ans, pour l'hebdomadaire anglophone The Gaspé SPEC et je rédige l'éditorial du journal Graffici depuis 2007.
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