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Une conclusion positive pour le dossier d’opération de la nouvelle grue portique au port de Cap-aux-Meules

Une nouvelle corporation, le Centre de services portuaires des Îles-de-la-Madeleine, dédiée à la mise à l’eau des bateaux, leur retrait et leur entreposage, voit le jour. Sa création officialisée au début septembre est issue d’un partenariat entre l’Association des pêcheurs propriétaires (APPIM) et le Regroupement des usagers du port de Cap-aux-Meules (RUPCAM). Elle a le mérite de mettre fin à un litige qui perdurait depuis cinq ans au sujet de l’opération de la nouvelle grue portique d’une capacité de 300 tonnes, financée par le gouvernement du Québec et livrée dans l’archipel à la fin juin. L’entente de partenariat a été facilitée par une médiation commandée par le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, André Lamontagne, plus tôt ce printemps. «Les deux parties restent propriétaires de leurs actifs respectifs, explique Paul Boudreau, porte-parole des usagers du port, et les mettent à la disposition  exclusive de la nouvelle entité qui va gérer les services. Le Centre va confier le contrat de gestion des opérations à un tiers, et on maintient les deux emplois actuels.»

PARTENARIAT 50-50

Ainsi, l’APPIM reste propriétaire de la grue actuelle d’une capacité de 100 tonnes, de même que du parc d’hivernement, de la cale de halage du port de Cap-aux-Meules et de sa voie d’accès, tandis que le RUPCAM a la propriété de la nouvelle grue trois fois plus puissante et d’une remorque motorisée. Ces deux derniers équipements ont été acquis grâce à une subvention de 2 232 000 $ accordée en septembre 2018 par le ministère québécois de l’Économie, des Sciences et de l’Innovation. Selon M. Boudreau, la remorque d’une capacité de 60 tonnes servira principalement à recevoir les plus petits bateaux de la flotte côtière à leur sortie de l’eau, puis à les transporter jusque dans le parc d’hivernement «Ce chariot motorisé nous sera livré le printemps prochain, souligne-t-il. Il nous permettra de maximiser l’utilisation de l’espace d’entreposage du parc. On parle d’un gain d’à peu près 15 %.» «La création d’une société commune, c’est-à-dire partagée à 50-50, a été proposée par l’Association des pêcheurs propriétaires dès le 6 novembre (2018) à l’autre groupe, indique quant à lui Léonard Poirier, directeur exécutif de l’Association des pêcheurs propriétaires. Les décisions de gestion vont se prendre selon le nombre d’administrateurs qui est égal pour chaque partie. Ce qui a retardé la conclusion (de cette entente) c’est qu’au départ, ce que demandaient les autres partenaires, c’est que l’Association devienne un partenaire dans une société à plusieurs; ce qui n’a jamais été accepté. Donc, notre nouvelle proposition est plus respectueuse, finalement, des organismes en place et du travail réalisé jusqu’à ce jour.»

UNITÉ ÉGALE PROSPÉRITÉ      

En fait, c’est depuis 1991 que l’APPIM est propriétaire du parc d’hivernement et de la voie d’accès à la cale de halage du port de Cap-aux-Meules. En vertu du contrat de cession conclu à l’époque avec le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), elle avait la responsabilité d’en garantir la priorité d’accès à tous les pêcheurs commerciaux du Québec, sans discrimination. Aussi le ministre André Lamontagne salue l’issue positive de la médiation qu’il avait encouragée en avril. «La grue portique a tout le potentiel pour devenir un outil de développement économique et social important pour les Îles, déclare-t-il. Dans ce contexte, je suis très heureux que les deux parties se soient finalement entendues. La recherche de cette collaboration locale était impérative et très importante pour moi. C’est pour cette raison que j’ai nommé un médiateur afin d’accompagner les deux groupes pour les aider à discuter de leurs enjeux respectifs et trouver un cadre de collaboration. Le nouveau regroupement pourra compter sur mon soutien et celui de mon Ministère dans ses démarches pour exploiter ce nouvel outil de développement à son plein potentiel.» Le ministre Lamontagne dit aussi espérer que ce dénouement «permettra à tous et toutes, au sein de l’industrie des pêches des Îles, de travailler main dans la main et de tourner la page sur les divisions qui régnaient. L’unité est une condition essentielle au développement du plein potentiel des Îles et à la prospérité de la communauté», insiste-t-il.

CONSOLIDATION D’EMPLOIS       

L’opération de la nouvelle grue fabriquée par la firme américaine Marine Travelift permettra d’ailleurs d’en étendre les services à un plus vaste éventail de clientèles au bénéfice du développement économique du territoire, se félicite Jocelyn Thériault, président du RUPCAM. «On en est très heureux! On a travaillé fort, justement, pour qu’on puisse réunir tous les acteurs du niveau des pêches aux Îles et je pense que, comme partout ailleurs, il faut tirer notre épingle du jeu ici aussi. Quand la cale sera mise à niveau, on va pouvoir monter les petits bateaux, les gros bateaux, se développer, développer le chantier, développer tous les autres corps de métier qui gravitent autour et garder l’argent aux Îles. C’est ça qui est important.» À ce propos, Daniel Bourque, co-propriétaire du chantier naval Techn’Îles, fait valoir que la nouvelle grue portique de 300 tonnes va lui permettre de faire débloquer son carnet de commandes et de consolider son équipe de 25 personnes, tout en retenant aux Îles les jeunes, dont les diplômés en ingénierie. «Avec des infrastructures comme ça, ça va nous permettre de développer un créneau qui était difficile d’atteindre sans avoir des infrastructures pour pouvoir lever des bateaux de plus grosse envergure, des bateaux d’acier, précise-t-il. Nous autres, on est spécialisés dans l’acier. Déjà, on faisait de la réparation à quai, de la modification, puis l’entretien de bateaux d’acier un peu plus petits. Mais là, on va pouvoir développer le contexte de construction et de modifications majeures de plus gros bateaux. Puis, on voit ça d’un bon œil de pouvoir donner le service à la clientèle locale et même de l’extérieur aussi. Je pense que c’est un plus pour tout le monde!» De plus, au-delà de ces considérations économiques, il y a surtout la question de sécurité qui est primordiale, fait remarquer Jocelyn Thériault, qui est co-propriétaire du MANON YVON et capitaine du PHOENIX IX, deux navires de pêche semi-hauturière longs de 65 et 50 pieds respectivement. «En cas d’urgence, il faut pouvoir monter les bateaux, souligne-t-il. Quand il nous arrive un pépin dans le temps de la pêche, c’est arrivé à plusieurs reprises que les bateaux aient été arrêtés plusieurs mois parce qu’il fallait les remorquer à Gaspé. Et, comme de plus en plus de crabiers viennent ici, aux Îles, il faut être équipé pour les recevoir.»

TRAVAUX À VENIR      

De son côté, la députée de la Gaspésie et des Îles et ministre du Revenu national, Diane Lebouthillier reconnaît que la balle est maintenant dans le camp fédéral, afin d’optimiser la cale de halage, sur le quai appartenant à Transports Canada. Elle note que les représentants des pêcheurs et autres usagers du port de Cap-aux-Meules ont déjà des rencontres avec les fonctionnaires concernés pour en planifier les travaux. Mme Lebouthillier affirme aussi que le ministre Marc Garneau est déjà conscient des besoins, même si elle admet que rien ne sera entrepris avant l’élection générale du 21 octobre. «Pour moi, il est évident qu’il y a des investissements qui doivent se faire au niveau du port de Cap-aux-Meules et le fait qu’il y a eu cette entente-là, entre les partenaires sur le dossier, nous permet d’avancer et de travailler pour faire en sorte de moderniser les installations. Soyez assurés que le travail va être fait.» Selon Paul Boudreau, les Madelinots s’attendent à ce que les nouvelles installations soient pleinement fonctionnelles l’automne prochain. «Une étude d’ingénierie sera bientôt lancée, dit-il, pour déterminer ce qu’il y a à faire pour consolider la cale actuelle et pour établir le coût des travaux. Nous espérons que ce rapport nous sera présenté dès le printemps 2020. Quant à l’agrandissement de la cale comme telle, ça fera partie d’un autre projet à moyen terme.»

 

DÉVELOPPEMENT- page 21 – Volume 32,4 Septembre-Octobre-Novembre 2019

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Hélène Fauteux
Hélène Fauteux est diplômée en communications et journalisme de l'Université Concordia. Établie aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1986, elle a développé une solide expertise en matière de pêche et de mariculture.
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