jeudi, avril 25, 2024
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Une saison exceptionnelle pour les crevettiers québécois

Les crevettiers québécois ont connu une saison exceptionnelle en 2015. Alors que les prises ont connu une légère hausse de 3% par rapport à 2014, la valeur de ces prises est passée de 33,5 millions $ à 42,6 millions $, un bond de 27%. C’est une forte hausse de prix au débarquement de 23% qui a fait la différence.

Les débarquements totaux ont augmenté de 17 802 à 18 373 tonnes métriques entre 2014 et 2015. Le prix moyen a, quant à lui, augmenté de 0,85 $ à 1,05 $ la livre. Ces données sont préliminaires, notamment parce qu’elles datent de la fin de novembre, quelques jours à peine après la fin de la saison pour quelques crevettiers.

La hausse de 3% des captures représente le reflet de l’augmentation de 3% du total autorisé des captures, en comparaison avec 2014. Les crevettiers québécois partagent les zones de Sept-Îles, d’Anticosti et de l’Estuaire avec des pêcheurs du Nouveau-Brunswick, mais le système de quotas individuels a débouché sur une répartition proportionnelle de la hausse de contingent.

«En 2015, tous les prix négociés de la crevette dans le cadre du plan conjoint de la crevette de Gaspé ont enregistré, pour une deuxième année consécutive, une nouvelle hausse, mais cette fois encore plus importante que celle de 2014 par rapport à 2013 (…) Ainsi, les crevettiers ont reçu 1,22 $ la livre pour la grosse crevette, 1,05 $ la livre pour la moyenne et 0,75 $ la livre pour la petite (…) Il s’agit d’une hausse des prix au débarquement de la crevette sans précédent de récente mémoire», précise l’économiste Martial Ménard, du ministère fédéral des Pêches et des Océans.

Un regard du côté du marché américain donne un éclairage quant aux raisons expliquant les hausses importantes du prix de la crevette nordique, le prix au débarquement découlant notamment de la très forte hausse des prix du gros des crevettes canadiennes vendues au sud de la frontière. Martial Ménard voit quelques facteurs agir simultanément.

«La baisse actuelle de l’offre domestique de crevette nordique aux États-Unis attire d’emblée notre attention. On rapporte de sources sûres que l’état de la biomasse de la crevette nordique dans le golfe du Maine est très précaire, au point que le total des captures autorisées a chuté ces dernières années. L’abondance de la crevette nordique a atteint son plus bas niveau en 30 ans», précise-t-il.

Les biologistes, ajoute-t-il, notent que les indices des différentes classes de recrutement entre 2010 et 2012 étaient nettement en deçà de la moyenne historique.

«En conséquence, la biomasse de taille acceptable pour la pêche est à son plus faible niveau. Entre 2009 et 2012, les débarquements de crevette nordique en Nouvelle-Angleterre ont totalisé en moyenne 3 300 tonnes par année. En 2013, elles ont atteint un maigre total de 300 tonnes et 2014 a été marquée par un moratoire des captures», spécifie-t-il.

La situation n’est pas enviable en Europe non plus où l’offre de crevette nordique est aussi en baisse.

«Pour une troisième année consécutive, le quota total des pays membres de l’Union européenne a diminué, passant de 13 396 tonnes en 2014 à 10 900 tonnes en 2015, soit une baisse de 19%. Au Groenland (qui appartient au Danemark), deuxième principal pays producteur de crevette nordique après le Canada, les quotas ont subi une baisse de 3% en 2015, passant de 7 508 tonnes à 7 259 tonnes, soit une baisse de 7%. Cela a sans doute contribué également à la pression à la hausse sur le prix de la crevette nordique aux États-Unis», dit-il.

Au milieu de ce contexte, la demande internationale pour la crevette nordique a augmenté.

«Conséquemment, le prix payé pour la crevette nordique canadienne par les grossistes américains a fortement augmenté. D’ailleurs, les tendances à la hausse du prix de gros de la crevette nordique sur la côte est américaine pour un compte de 125 à 175 spécimens à la livre en témoignent de façon éloquente», ajoute monsieur Ménard.

Ainsi, le prix de gros de la crevette nordique sur la côte est américaine (de taille 125 à 175 spécimens à la livre) est passé de 5,28 $ américains la livre en janvier 2014 à 7,25 $ américains en novembre 2015, soit une hausse de 37% en 22 mois.

En dollar canadien, la hausse a été encore plus accentuée, en raison de la faiblesse du dollar canadien par rapport à la devise américaine. Ce même prix de gros est passé de 5,78 $ canadiens la livre en janvier 2014 à 9,45 $ canadiens en novembre 2015. C’est une augmentation de 63%, explicable en grande partie par la dévaluation continue du dollar canadien par rapport à la devise américaine durant cet intervalle.

«Conséquemment, le prix moyen au débarquement des crevettiers au Québec s’est accru de 23%, tel que mentionné précédemment. À noter que, depuis juin, nous constatons que le prix de gros de la crevette nordique sur la côte est américaine, toujours pour un compte de 125 à 175 crevettes à la livre, est en légère baisse constante. Il est passé de 7,71 $ américains la livre en juin à 7,25 $ en novembre, soit une baisse de 6%. Il s’agit là d’un ajustement sans doute normal après avoir connu un niveau si élevé les mois précédents. Il aurait été surprenant que ça reste si élevé, si longtemps», analyse Martial   Ménard.

«Cette année, la crevette d’élevage en eau chaude, venant principalement d’Asie du sud-est, est revenue à son niveau de production normal, après des années difficiles. Ça n’a pas été un facteur important dans la détermination des prix aux États-Unis et au Québec», signale-t-il aussi.

En dépit de la baisse de l’offre mondiale de crevette nordique et d’une légère hausse des quotas dans le golfe du Saint-Laurent, les exportations québécoises ont fléchi jusqu’à maintenant en 2015, selon les données disponibles. De janvier à septembre, les usines de transformation de la Gaspésie et de la Côte-Nord ont exporté 744 tonnes métriques de crevette, pour une valeur de 12,4 millions $, à savoir une baisse de 42% du volume et de 19% de la valeur en comparaison avec la période similaire de 2014.

«Vraisemblablement, les usines québécoises ont davantage desservi le marché domestique que les marchés d’exportation. Elles ont peut-être aussi davantage vendu à des distributeurs de gros dans d’autres provinces. C’est très difficile à dire pour le moment (…) Les données sur les exportations sont encore très préliminaires puisqu’elles ne portent que pour la période de janvier à septembre», rappelle monsieur Ménard.

Les exportations canadiennes ont, quant à elles, totalisé 64 451 tonnes métriques, une baisse de 3%. Par contre, elles se sont accrues de 116% à destination du Groenland, de 89% vers l’Islande, de 14% vers le Danemark et de 10% vers le Royaume-Uni.

«L’Europe est la principale destination de la crevette nordique canadienne. Rappelons que le Danemark, incluant le Danemark, et le Royaume-Uni sont les deux principaux marchés européens de la crevette congelée et décortiquée en provenance du Canada. Par la suite, elle est réexportée vers d’autres pays européens ou ailleurs dans le monde. La baisse de l’offre mondiale de crevette nordique en 2015, notamment en Europe (…) explique très probablement cette hausse des exportations canadiennes de crevette. Ici encore, il faudra attendre que les données sur les exportations canadiennes de crevette soient finales pour véritablement commenter l’année 2015», conclut Martial Ménard.

Réf.: ÉCONOMIE – page 2 – Volume 28,6 – Décembre 2015 – Janvier 2016

 

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Gilles Gagné
Gilles Gagné, né à Matane, le 26 mars 1960. J'ai fait mes études universitaires à Ottawa où j'ai obtenu un baccalauréat avec spécialisation en économie et concentration en politique. À l'occasion d'une offre d'emploi d'été en 1983, j'ai travaillé pour Pêches et Océans Canada comme observateur sur deux bateaux basés à Newport, deux morutiers de 65 pieds. Le programme visait l'amélioration des conditions d'entreposage des produits marins dans les cales des bateaux et de leur traitement à l'usine. Cet emploi m'a ouvert des horizons qui me servent encore tous les jours aujourd'hui. En 1989, après avoir travaillé en tourisme et dans l'édition maritime à Québec, je suis revenu vivre en région côtière et rurale, d'abord comme journaliste à l'Acadie nouvelle à Campbellton. C'est à cet endroit que j'ai rédigé mes premiers textes pour Pêche Impact, à l'été 1992. Je connaissais déjà ce journal que je lisais depuis sa fondation. En octobre 1993, j'ai déménagé à Carleton, pour travailler à temps presque complet comme pigiste pour le Soleil. J'ai, du même coup, intensifié mes participations à Pêche Impact. Je travaille également en anglais, depuis près de 15 ans, pour l'hebdomadaire anglophone The Gaspé SPEC et je rédige l'éditorial du journal Graffici depuis 2007.
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