mardi, décembre 10, 2024
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Économie des poissons, mollusques et échinodermes : l’année 2021 marque une évolution des revenus

De façon globale, les pêcheurs de poissons, de mollusques et d’échinodermes du Québec ont vu leurs revenus augmenter sensiblement en 2021. Une exception s’est manifestée dans le cas des pêcheurs de poissons pélagiques, secteur dans lequel les revenus globaux ont baissé.

En 2021, les quantités de poisson de fond livrées dans les havres québécois ont été supérieures à celle de 2020, à 2 665 tonnes métriques, une hausse de 5 %. La valeur de ces prises a atteint 16 millions (M)$, en hausse de 26 % comparativement aux 12,7 M$ de l’année précédente. Ces 16 M$ sont également supérieurs à la moyenne de 14,4 M$ enregistrée depuis cinq ans. Les statistiques de 2021 demeurent préliminaires.

Les prix du flétan de l’Atlantique et de la morue ont augmenté de 42 % et de 6 % respectivement par rapport aux prix de 2020, alors que le prix du flétan du Groenland a baissé de 5 %. Comme c’est le cas depuis quelques années, le flétan de l’Atlantique domine les espèces de poisson de fond en valeur puisqu’à lui seul, il a généré 55 % des revenus de ce secteur, à 8,9 M$, suivi par les 4,4 M$ du flétan du Groenland, ou turbot, pour 28 %.

«La part du flétan atlantique dans l’ensemble des poissons de fond a augmenté de 50 à 55 % entre 2020 et 2021. Celle du turbot a baissé de 33 à 28 %. Les deux espèces ensemble représentent plus de 80 % des poissons de fond, en termes de valeur. Les débarquements de limande à queue jaune et de plie rouge aux Îles-de-la-Madeleine sont importants de façon locale. Ils ont été plus importants que les prises de morue, des prises très petites, au point où on ne voit pas pratiquement pas leur valeur», note Ali Magassouba, économiste au ministère fédéral des Pêches et des Océans.

«Le prix du flétan avait subi une baisse en 2020, Puis, en 2021, il y a eu un rattrapage, et plus puisque le prix a augmenté de 42 %. Le prix de la morue a augmenté de 6 %, avec un effet assez limité au Québec. Le prix du turbot a subi une perte de 5 %. J’appelle ça de la stabilité, mais de la stabilité en 2021, ce n’est pas vraiment normal. Il faudra examiner ça. Pour les pêcheurs, ça représente des revenus totaux de 4,4 M$, pas répartis en tellement de pêcheurs. Il y a une pression pour que les quotas baissent. À Terre-Neuve, ils luttent pour que le quota ne baisse pas. Ce sera à suivre au cours des prochaines années. C’est une espèce un peu précaire», ajoute l’économiste.

Par secteur maritime, c’est en Gaspésie que les prises de poisson de fond ont été les plus importantes, avec une valeur de 10,3 M$, soit 64,4 % des revenus québécois dans le domaine, suivie par les 3 M$ des Îles-de-la-Madeleine, et les 2,7M$ de   la Côte-Nord, pour des proportions de 18,7 % et 16,9 % du total.

En volume, les 1 631 tonnes capturées par des pêcheurs gaspésiens ont représenté 62 % du total de 2 662 tonnes de poisson de fond livrées dans les havres québécois, comparativement à 512 tonnes métriques pour les Madelinots, et 499 tonnes pour les Nord-Côtiers.

En 2021, les débarquements et livraisons de mollusques et d’échinodermes ont été sensiblement similaires à ceux de 2020, puisqu’ils ont augmenté de 1 %, à 3 603 tonnes métriques, alors que les gains de revenus ont été plus marqués, à 9 %, passant de 8,9 M$ à 9,7 M$. Il s’agit toutefois d’un fléchissement par rapport à la moyenne des cinq dernières années, qui se situe à 10,5 M$.

L’oursin, avec 36 % et 3,4 M$ de cette valeur de 9,7 M$, le buccin, avec 20 %, le pétoncle, à    19 %, le concombre de mer, à 14 % et la mactre de Stimpson, avec 9 %, constituent les espèces d’importance chez les mollusques et les échinodermes. Les prix au débarquement ont augmenté pour l’ensemble de ces espèces, excepté pour le concombre de mer.

«On remarque une tendance à la baisse pour le pétoncle en termes de valeur des prises annuelles. La moyenne des cinq dernières années se situe à 1,9 M$ et cette année, c’est 1,7 M$. Il y a eu une augmentation significative de prix, mais les quantités ont baissé. C’est une espèce compliquée à aller pêcher. Il faut trouver des écailleurs. Il faut plusieurs personnes par bateau et dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, le recrutement est difficile. Dans le coin de Havre-Saint-Pierre, les pêcheurs non-autochtones ont vendu leur permis un à un à la communauté autochtone voisine. Ils pêchent dans les meilleures zones. On a vu la même chose sur la Haute-Côte-Nord. On parle ici de pétoncle d’Islande. Aux Îles-de-la-Madeleine, on pêche le pétoncle géant; c’est différent dans ce cas, comme contexte», précise Ali Magassouba.

Dans les mollusques et échinodermes, c’est la Côte-Nord qui domine les secteurs maritimes québécois avec 55 % des volu- mes débarqués, pour 1 969 tonnes, et 57 % de leur valeur, à 5,5 M$. La Gaspésie suit avec 897 tonnes, pour 25 % des volumes débarqués, porteurs d’une valeur de 2,1 M$, soit 22 % de la valeur totale québécoise dans le domaine. Les Îles-de-la-Madeleine ferment la marche, mais l’archipel fournit une part appréciable dans cette catégorie, avec 703 tonnes, soit 20 % du volume québécois, pour une valeur de 2 M$, ou 21 %.

En 2021, les volumes de poissons pélagiques débarqués au Québec ont poursuivi leur lente descente, pour diminuer de 25 %, à 4 277 tonnes métriques, comparativement à 5 700 en 2020. Il s’agit du plus bas volume débarqué depuis 2016 inclusivement, puisqu’il y a cinq ans, ce volume se situait à 7 700 tonnes.

Entre 2020 et 2021, la valeur des débarquements a suivi la même tendance alors qu’une diminution de 14 % a été observée, avec un total de 2,8 M$, moins que les 3,2 M$ de l’année précédente. Le hareng est la principale espèce d’importance dans cette catégorie avec 40 % des valeurs débarquées, pour 1,1 M$, suivi par les 38 % et les 1 M$ du capelan, et le maquereau, avec 22 % et 600 000 $.

Les prix du capelan et du hareng ont augmenté de respectivement 27 % et 23 % en 2021 par rapport à 2020, alors que le prix du maquereau a fléchi de 28 %.

Par secteur maritime, la Côte-Nord domine aussi dans les poissons pélagiques, en vertu de débarquements de 2 464 tonnes métriques d’une valeur de 1,3 M$, soit 64 % et 53 % du total québécois, respectivement. La Gaspésie suit, avec 1 251 tonnes valant 1 M$, pour des proportions respectives de 33 % et 42 %. Les espèces pélagiques représentent une très faible part des débarquements aux Îles-de-la-Madeleine, en vertu de prises de 102 tonnes valant environ 100 000 $, soit respectivement 3 % et 5 % des totaux québécois.

«Les espèces pélagiques se distinguent par de gros volumes, en matière de poids, mais par une valeur assez faible», note Ali Magassouba. Les prix ont toutefois augmenté sensiblement au cours des dernières années, ce qui a freiné la chute de la valeur totale des débarquements, une chute beaucoup plus limitée que celles des prises, signale-t-il.

ÉCONOMIE – page 13 – Volume 34,5 Décembre 2021-Janvier 2022

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Gilles Gagné
Gilles Gagné, né à Matane, le 26 mars 1960. J'ai fait mes études universitaires à Ottawa où j'ai obtenu un baccalauréat avec spécialisation en économie et concentration en politique. À l'occasion d'une offre d'emploi d'été en 1983, j'ai travaillé pour Pêches et Océans Canada comme observateur sur deux bateaux basés à Newport, deux morutiers de 65 pieds. Le programme visait l'amélioration des conditions d'entreposage des produits marins dans les cales des bateaux et de leur traitement à l'usine. Cet emploi m'a ouvert des horizons qui me servent encore tous les jours aujourd'hui. En 1989, après avoir travaillé en tourisme et dans l'édition maritime à Québec, je suis revenu vivre en région côtière et rurale, d'abord comme journaliste à l'Acadie nouvelle à Campbellton. C'est à cet endroit que j'ai rédigé mes premiers textes pour Pêche Impact, à l'été 1992. Je connaissais déjà ce journal que je lisais depuis sa fondation. En octobre 1993, j'ai déménagé à Carleton, pour travailler à temps presque complet comme pigiste pour le Soleil. J'ai, du même coup, intensifié mes participations à Pêche Impact. Je travaille également en anglais, depuis près de 15 ans, pour l'hebdomadaire anglophone The Gaspé SPEC et je rédige l'éditorial du journal Graffici depuis 2007.
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