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Pêche au crabe des neiges dans la zone 17 : une situation enviable pour les pêcheurs, mais pas pour les transformateurs

Si plusieurs pêcheurs se réjouissent que leur taux de capture par casier soit bon, que le crabe des neiges soit au rendez-vous et qu’il soit d’une bonne grosseur, la situation n’est pas aussi enviable du côté des transformateurs. Ils peinent à écouler leurs stocks, principalement en raison d’inventaires invendus et du prix élevé du crustacé.

La pêche dans la zone 17 s’est ouverte le 25 mars pour une période maximale de 13 semaines et le total autorisé des captures (TAC) consenti par Pêches et Océans Canada s’établit à 1 215 tonnes pour la saison 2022, soit le statuquo des prises par rapport à l’an dernier. Au 1er mai, les captures des membres de l’Association des crabiers de la zone 17 atteignait 75 %. À cette date, plusieurs pêcheurs, dont Marc Doucet, avaient terminé leur saison de pêche. «Sur certains bateaux, des équipages ont eu la COVID et ont perdu une douzaine de jours. Donc, ces gars-là ont plus de temps à rattraper pour finir leur saison.»

Outre le fait que sa pêche, pour lui aussi, ait été retardée en raison de cas de COVID-19 et que son navire soit demeuré à quai lors de journées de mauvais temps, Simon Vallée dresse un bilan positif de sa saison. «Ça a très bien été. J’ai encore moins forcé que l’année passée. Le crabe était là quand je levais les cages et le prix est très bon. Dans toute ma carrière de pêche, je n’ai pas vu souvent une saison comme cette année et l’an passé. On ne pêche plus aussi longtemps qu’on pêchait dans le temps.»

Si la pêche au crabe n’a pas connu un départ canon pour la communauté autochtone innue d’Essipit, le coordonnateur des pêches n’est pas inquiet pour autant. «Les débarquements sont réguliers et ça va bien, assure Pierre Léonard. Les rendements sont bons et on devrait atteindre nos quotas au courant du mois de mai.»

BON TAUX DE CAPTURE ET BELLE QUALITÉ

Selon M. Doucet, la pêche est excellente et les membres de l’Association ont connu un bon départ. «Si on n’avait pas eu de bons rendements, il n’y aurait pas de gars qui auraient déjà fini! Par contre, on n’a pas été gâté du côté de la météo, où on a perdu des journées de pêche. Les courants étaient plus forts en mer.» Pierre Léonard confirme que les courants étaient puissants et qu’il a fait froid. «Ça a affecté les rendements jusqu’au 5 avril.»

Marc Doucet, qui est aussi le président de l’Association des crabiers de la zone 17, juge que le crabe est de qualité. «C’était du nouveau crabe. On voit que c’est la nouvelle ressource qui s’en vient. Dans la (zone) 17, on est dans des tonnages qui sont historiquement bas. On est dans le nouveau crabe qui s’en vient. La biomasse qui est disponible pour la pêche n’est pas grosse. Donc, ce ne sont pas de gros individus.»

Du côté du capitaine Vallée, autant a-t-il noté la présence de crabes juvéniles, autant a-t-il observé de vieux crabes. «Il y a des sites où je pêchais et où je ne peux plus aller parce qu’il y a trop de crabes bruns.» Le pêcheur estime que le crabe était néanmoins d’une belle grosseur. M. Vallée demeure optimiste pour les prochaines années. «Je crois qu’on en a encore pour une couple de bonnes saisons, surtout qu’on voit des bébés crabes et des femelles neuves quand on lève les cages. Selon moi, il va y avoir un gros boum dans quelque temps.» Comme le contingent est très bas, il espère cependant une légère augmentation.

M. Léonard estime lui aussi que le crustacé est de qualité. «Le crabe est beau, il est propre et d’une belle grosseur.» Après quelques années de vaches maigres en raison du cycle naturel de reproduction de la ressource, le coordonnateur des pêches se garde bien, avant les évaluations post-saison, d’être optimiste. «Il y a des niveaux d’abondance dans certains secteurs de la zone. Mais, ce n’est pas généralisé. Je ne m’attends pas à une reprise foudroyante sur le plan de la ressource. Mais, ça ne peut que s’améliorer. Avec les prix qui sont à des maxima historiques, les crabiers s’en tirent bien avec un quota minimal. C’est difficile de se plaindre le ventre plein!»

MEILLEUR DU CÔTÉ SUD

Marc Doucet confirme que les taux de capture sont meilleurs du côté sud de la zone de pêche que du côté nord. «Mais, il ne faut pas juste se baser sur les débarquements parce que la plupart sont faits du côté sud puisqu’il y a seulement une usine de transformation du côté nord de la 17.»

Simon Vallée a entendu parler que les taux de capture seraient meilleurs du côté sud de la zone que du côté nord. «Il y a toujours eu un décalage entre le côté nord et le côté sud.» Pour sa part, Pierre Léonard certifie que les taux de capture sont meilleurs du côté sud. «C’était marqué dans les évaluations post-saison, l’an dernier. Il y avait une augmentation de la ressource du côté sud et une diminution du côté nord. Ça s’avère vrai cette année aussi. Quand la pêche dure un mois, c’est signe que les rendements sont là!»

RÉAJUSTEMENT DU PRIX ?

Le prix de départ du crabe au débarquement était de 7,50 $ la livre. Le président de l’Association des crabiers ignore si un ajustement est à prévoir. «On est dans l’incertitude. Il y a beaucoup de choses qui se brassent du côté américain. On a entendu parler que le prix serait porté à diminuer. Mais on n’a pas de boule de cristal.»

Pour M. Léonard, il ne fait aucun doute que le prix de départ au débarquement va baisser. «Les usines restent avec leurs stocks. Les Américains n’achètent pas tellement. À des prix astronomiques, le consommateur décroche. Aussi, on pensait tomber dans un marché à peu près vide aux États-Unis, mais il y aurait du crabe soviétique qui serait rentré sur le marché américain. Ce sont des transactions qui auraient été faites avant le début de la guerre en Ukraine. C’est ce qui expliquerait que le crabe québécois ne sort pas vers le marché américain et qui ne justifierait pas son prix payé aux pêcheurs.»

LE CRABE NE TROUVE PAS PRENEUR

Du côté des transformateurs, le crabe ne trouve pas facilement preneur. C’est ce que confirme le contrôleur financier des Crabiers du Nord. «J’ai des entretiens avec les gérants de banques et de caisses pour faire augmenter les marges de crédit ou avoir des prêts temporaires, précise Patrice Jean. En ne trouvant pas preneurs, on est obligé de supporter les stocks.»

Les grandes chaînes d’alimentation du Québec comme IGA, Metro ainsi que de gros distributeurs de Montréal et de Québec en ont acheté un peu, mais moins que les autres années parce que les prix sont élevés. «C’est de 10 à 15 % de notre volume qui va sur les marchés local, régional et provincial, calcule le porte-parole des Crabiers du Nord. Le reste va aux États-Unis.» Aussi, comme l’entreprise de transformation de Portneuf-sur-Mer réussit difficilement à vendre ses produits au pays de l’Oncle Sam, il est difficile de savoir si le taux de change peut être un avantage pour l’exportation.

L’ESTUAIRE DU SAINT-LAURENT – pages 14-15 – Volume 35,2 Avril-Mai 2022

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